La Chine fait actuellement face à une hausse vertigineuse des nouveaux cas de Covid-19, une situation qu'elle n'avait plus observée depuis la fin de l'année 2020. Les grandes villes sont soumises à de dures restrictions, les habitants sont contraints de rester en quarantaine dans des boîtes métalliques et il est interdit à beaucoup de sortir de chez eux. En particulier, Shanghai a imposé un confinement en deux étapes, qui restreint fortement les déplacements de la moitié de la population un jour sur deux afin de permettre un programme de tests de masse. Selon les données partagées par les médias locaux, elle aurait enregistré plus de 30 000 cas en mars.
Pour s'assurer que ces mesures sont respectées par la population, Shanghai a déployé des chiens robots et des drones afin de surveiller sa population et lui répéter constamment les gestes-barrières. Selon les informations rapportées par les médias locaux et les vidéos partagées sur Internet, dans le district de Fengxian, la police a utilisé des drones de patrouille pour détecter les cas de rupture de confinement et rappeler aux habitants de ne pas sortir de chez eux. À Huangpu, la police aurait fait voler un drone au-dessus d'un marché temporaire pour rappeler aux acheteurs de porter leurs masques et de garder une distance de sécurité.
Une vidéo largement relayée sur les médias sociaux montre un drone exhortant une personne dans un parc à rentrer chez elle. « Votre comportement a violé les règles anti-pandémie. Veuillez rentrer chez vous immédiatement, ou vous serez puni conformément à la loi », claironne le haut-parleur du drone. Selon d'autres sources, le mois dernier, un complexe résidentiel du district de Yangpu a déployé trois drones pour désinfecter les zones publiques après qu'un cas positif y a été signalé. Ces dernières indiquent que le gouvernement de la ville a abandonné l'approche précédente consistant à verrouiller uniquement les zones ciblées.
Si les rapports indiquent que certains habitants ont bien accueilli le déploiement de drones et de chiens robots pour lutter contre la propagation rapide du variant Omicron du coronavirus, d'autres ont affiché des sentiments mitigés. « Film de science-fiction ou réalité ? Ce chien robot qui se promène dans les rues de Shanghai, en Chine, diffuse les protocoles de sécurité contre la Covid-19 aux habitants en situation de confinement. Selon Newsflare, l'audio du robot dit aux résidents : "portez un masque, lavez-vous les mains fréquemment, vérifiez votre température", etc. », peut-on lire comme commentaire sur Twitter.
Toutefois, la Chine n'est pas le seul pays à avoir des robots dans les rues. À Singapour, les autorités ont déployé en novembre dernier des chiens robots dans les villes du pays pour patrouiller et détecter les comportements "antisociaux". Le robot lance des avertissements aux personnes se livrant à ce type de comportement, comme le non-respect de la distanciation sociale. Baptisés "Xavier", le robot est équipé de sept caméras qui lui permettent de détecter les "comportements sociaux indésirables", par exemple si vous garez mal votre vélo, si vous fumez dans une zone non autorisée ou si la distanciation sociale n'est pas respectée.
Les robots ont d'abord patrouillé dans un lotissement et un centre commercial dans le cadre d'un essai de trois semaines en septembre. Mais la technologie suscite de la méfiance et divise l'opinion publique. Le gouvernement estime qu'elle permet d'avoir toutes les informations sur une situation de dérapage et constitue une nouvelle arme contre l'insécurité. « Si le robot est dans les parages et que quelque chose se passe, les personnes de la salle de contrôle auront une trace et pourront voir ce qui s'est passé », a déclaré le chef de projet Michael Lim. Certaines personnes craignent toutefois une intrusion dans leur vie privée et de mauvais jugements.
« Ça me fait penser à Robocop. Cela fait penser à un monde dystopique de robots. Je suis juste un peu hésitante face à ce genre de concept », avait déclaré Frannie Teo, une assistante de recherche de 34 ans, qui se promenait dans un centre commercial au moment d'une patrouille. La militante des droits numériques Lee Yi Ting a déclaré que ces appareils étaient la dernière façon dont les Singapouriens étaient surveillés. « Tout cela contribue à donner le sentiment que les gens doivent faire attention à ce qu'ils disent et à ce qu'ils font à Singapour, bien plus qu'ils ne le feraient dans d'autres pays », a-t-elle déclaré à l'AFP.
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