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Incendie OVH : absence de système d'extinction incendie automatique et de dispositif de coupure électrique général
Le rapport des pompiers souligne des défaillances

Le , par Stéphane le calme

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20  0 
Dans la nuit du 9 au 10 mars 2021, un incendie s’est déclaré dans l’un des datacenters de la société OVH cloud. Plusieurs entreprises ont été victimes de cet incendie et de nombreux sites internet ont à déplorer une perte irréversible de leurs données. Que les pertes de données n’aient été que temporaires ou définitives, cet incendie a porté, dans tous les cas, un préjudice économique à plusieurs milliers de sociétés.

Un an plus tard, l'enquête des sapeur-pompiers du Bas-Rhin est désormais disponible.

Le rapport souligne les défaillances dans le système de sécurité du bâtiment. Le bâtiment n’était notamment pas équipé d’un dispositif de coupure de l’électricité selon ce rapport : « la pérennité de l'alimentation électrique est un enjeu fort pour ce type d'exploitation. La conception intrinsèque de l'activité est faite pour éviter les coupures d'électricité. Deux niveaux de groupes électrogènes sont prévus pour palier une défaillance du réseau. Aucun organe de coupure d'urgence n'existe (choix de stratégie économique de l'entreprise) ».

Les pompiers n'ont pas pu couper l'électricité ni dans le local en flamme ni sur le site ce qui a favorisé la propagation de l'incendie.

Les pompiers évoquent également l'absence de système d'extinction automatique, le site misant sur une détection précoce et une alerte rapide des secours.

Autre défaillance : le fait que la direction d'OVH n'avait pas inscrit le site sur la liste des établissements répertoriés comme sensibles. Enfin, la présence d'une seule bouche d'incendie dans ce quartier du port autonome de Strasbourg.


L'incident déplorable a mis hors ligne environ 3,6 millions de sites Web répartis sur 464 000 domaines distincts. Octave Klaba n'a pas tardé à faire une sortie vidéo pour présenter ses excuses et expliquer à ses clients ce qui aurait déclenché le feu. On retient surtout que le patron d'OVHCloud a promis tirer des enseignements de ce sinistre et tout faire désormais pour qu'une telle situation « n'arrive plus jamais ».

Pourtant, dix jours après le feu qui a détruit un des quatre datacenters d'OVHcloud, certains médias ont annoncé un nouvel incendie sur le site de Strasbourg du français. Heureusement, la situation a rapidement été maitrisée.

Quoiqu'il en soit, le cabinet d'avocats parisien Ziegler & Associés a pour sa part amorcé un recours collectif contre OVHcloud. Pour le cabinet, si un accord à l'amiable n'est pas trouvé en termes de préjudice et d'indemnisation, l'affaire prendrait le chemin du tribunal de commerce.

Il faut dire que le 16 mars 2021, le PDG d’OVH avait annoncé que les clients bénéficieraient de trois mois gratuits en cas de coupure de service et d'une gratuité de six mois en cas de perte de données.

À cette même date, le fondateur de la société a également reconnu que beaucoup de clients n’avaient pas compris l’offre d’OVH en matière d’hébergement des données et de la nécessité de souscrire à une offre de sauvegarde complémentaire. Octave Klaba a alors annoncé une modification de la politique d’OVH afin d’accroître la sécurité des données et permettre une option de sauvegarde de données à tous les clients, sans aucun surcoût.

Cette annonce est cruciale car, certains clients n’avaient pas souscrit à l’offre de sauvegarde supplémentaire avant la survenance de l’incendie. Et cela peut avoir un impact sur l’indemnisation future de leurs pertes.

Ainsi, comment les clients dont le préjudice économique est lourd pourront-ils engager la responsabilité d’OVH s’ils sont contraints de ne jamais retrouver leurs données ? Autrement dit, pourront-il obtenir une indemnisation pour les pertes subies ?

La nature juridique des relations établies entre OVH, prestataire de service, et ses clients est contractuelle. Par conséquent, les stipulations contractuelles présentes au sein des conditions générales du fournisseur règlent la question de la responsabilité.

D’autre part, il existe deux grandes catégories de contrat chez ce type d’hébergeurs. On peut donc retrouver un contrat d’hébergement simple qui ne sera pas assorti de services associés ; on peut également retrouver un contrat d’hébergement avec des services ajoutés comme la possibilité de sauvegarde, de mise en place de plan de continuité ou de reprise d’activité etc.

C’est-à-dire que d’un contrat à l’autre, en fonction des options choisies par le client et des clauses rédigées entre les parties, le régime de responsabilité n’est pas le même pour OVH. À titre d’exemple, suivant la disponibilité choisie, OVHCloud dispose entre 9h (99,9%) et jusqu’à 36 jours (90%) pour rétablir les services.

Par conséquent, pour espérer intenter une action en indemnisation, la première question à se poser est de savoir quel type de contrat votre entreprise a conclu avec OVH ?


Début novembre, les sept entreprises que le cabinet a fédéré ont été rejoint par 13 entreprises supplémentaires. Désormais, le recours collectif comporte 130 entreprises.

Les entreprises qui participent au recours collectif contre OVHcloud sont de divers secteurs : comptabilité, marketing, santé et tourisme. Un accord de confidentialité les lie au cabinet Ziegler & Associés. En vertu de ce dernier, leurs noms sont tenus secrets. L’autre dénominateur commun entre ces personnes morales est qu’elles rapportent des pertes de leurs bases de données suite à l’incendie du mois de mars. Le tableau de l’après incendie c’est un acteur du secteur de la santé qui se retrouve sans aucune information associée aux patients ou une entreprise touristique qui ne sait plus retrouver les détails de réservations de ses clients.

En parallèle du recours collectif suite à l'incendie d'OVH à Strasbourg, un groupe du Cac 40 et trois sociétés de plus de 10 000 salariés ont décidé de porter une action de façon individuelle.

Chaque client figurant sur la liste finale verra ses pertes évaluées individuellement, y compris les coûts financiers directs et les dommages causés à leurs marques, avant que Ziegler n'envoie sa lettre. Le cabinet laissera un mois à OVHcloud pour trouver un accord à l'amiable, sous peine de saisir le tribunal de commerce.

« L'objectif est de démontrer que la situation d'OVH n'est plus tenable, et qu'elle devra passer par une discussion amiable si elle ne veut pas un procès perdant », a indiqué Jocelyn Ziegler.

« Les organismes qui ont rejoint le recours collectif en ont assez de la réaction d'OVH. La plupart ont reçu des courriers dans lesquels le groupe indique qu'il se dégage de sa responsabilité ou se limite à une clause de limitation de responsabilité. Ils demandent à OVH de reconnaître le préjudice et les indemniser », a déclaré Ziegler.

Sources : rapport des pompiers, Ziegler & Associés

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Avatar de Jules34
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 28/03/2022 à 10:52
Citation Envoyé par Bruno Voir le message
« Si on part en justice, ce chiffre [quadruple] », étant donné les dommages-intérêts et les frais de justice, prétend-on chez Ziegler & Associés. Si, en l’espèce, OVHcloud a plus à gagner à accepter la conciliation, c’est aussi, nous assure-t-on, eu égard à sa cotation en Bourse.
Franchement c'est pas de chance pour OVH et son introduction en bourse. Moi je les aimes bien et ça pourrait être un fleuron français dans l'industrie mais j'ai l'impression qu'on s'évertue à leur mettre la tête sous l'eau.

Bon l'incendie c'est sûr que c'était pas malin et que c'était à OVH et personne d'autre de prévenir ce risque.

Mais dans l'actu il y a aussi le recul de sa notation, dégradé par Morgan Stanley, 8 jours après que la firme ait annoncé former un recours collectifs contre Windows....

Déposée l'été dernier, la plainte porte sur la manière dont Microsoft commercialise des produits comme la suite logicielle Office, qui rendrait plus coûteuse l'utilisation des services concurrents de la plateforme Azure, ont indiqué des personnes proches du dossier au Wall Street Journal. La plainte affirme également que les logiciels de Microsoft ne fonctionnent pas aussi bien sur les plateformes cloud concurrentes d'Azure, selon ces sources.
Courage OVH !!!

Le marché européen de la tech à décidément l'air d'être une grande aire de copinage ou se mêle pèle-mêle les intérêts US et ceux des gouvernants €, attiré par l'odeur de l'argent, et aux entrepreneurs de se débrouiller dans ce maelstrom
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Avatar de Jules34
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 28/03/2022 à 16:14
Citation Envoyé par xavier.valentin Voir le message


S'ils veulent jouer avec les grands du cloud (AWS, GCP, ...) ils se doivent être au niveau, car sinon je ne vois pas comment ils pourront continuer à exister dans ce marché ultra concurrentiel.
100 % d'accord avec toi ! Mais justement c'est un peu le problème du secteur : le niveau d'investissement est tellement conséquent que pour ceux qui veulent atteindre une bonne place/rogner des parts aux plus gros, j'imagine qu'il doit être dur de bien se placer sans faire des économies de bout de chandelle qui peuvent remettre en cause comme en cas d'incendie la qualité du service mis en place.

C'est un peu comme les grosses boites du travaux publics qui peuvent candidater aux appels d'offres parce qu'ils ont le quota travailleurs handicapé ou que sais-je (et sans offense) genre BOUYGUE/EIFFAGE, mais Pedro et sa SARL ne le peuvent pas...

Le système...
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 09/02/2023 à 20:16
Et ? ....
ça vous fais du bien ?
Non.

J'évoquais une co-responsabilité, d'OVH et des clients.

Techniquement, c'est une grosse connerie d'OVH d'avoir fait des backup au même endroit qu’où étaient les données sauvegardées.
Techniquement, certains utilisateurs n'étant pas informaticien utilisaient des solutions inadaptées à leur besoin (pas de sauvegarde automatique ou de réplication entre DC par défaut) que ce soit par manque de compétence, ou par manque d'investissement.

Juridiquement, ils n'ont pas respecté le contrat de fournir une sauvegarde pour les clients ayant pris cette option et pour lesquels les données n'ont pas pu être récupéré. Je trouve normal qu'ils aient été condamné pour ça sans juger du montant qui pour être juste doit dépendre objectivement du préjudice.

Après l'erreur est humaine, et en faire ça arrive à tout le monde. il faut l'assumer, et ils vont l'assumer ne serait-ce que financièrement.
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Avatar de FMJ
Membre averti https://www.developpez.com
Le 16/02/2023 à 18:59
Pour autant indemnisation est vraiment ridicule en regard du préjudice, tellement ridicule que ça en est scandaleux !
En droit français, tu as la notion de responsabilité sans faute qui peut entraîner des indemnisations à hauteur de centaines de milliers voire de millions d'euros (cf. la jurisprudence de Vingrau). Et là pour une faute patente, voire une tromperie intentionnelle, ayant entraîné des préjudices de dizaines à centaines de millions d'euros, le coupable est condamné à des clopinettes !
Drôle de justice ......
2  0 
Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 14/03/2022 à 6:54
Pour l'activité avec participation de tiers payant, la facturation intervenant très vite -trésorerie oblige- l'impact devrait être "moins pire" !!!
Sauf que le dossier médical est perdu.

Le rapport affirme la présence d'une seule bouche à incendie, ça c'est à la charge de l'état. Les pompiers ne visitent ils pas les locaux ? ils n'auraient alors pas découverts les défaillances évoquées, à moins qu'il n'y ai rien d'obligatoire par rapport à la loi sur les points évoqués. Je suppose que le fait de ne pas s'inscrire sur " sur la liste des établissements répertoriés comme sensibles" n’empêche à mon avis pas une visite pompier, le bâtiment étant référencé par les services de l'état ne serait-ce qu'au niveau permis de construire. et normalement un établissement répertorié est un établissement jugé sensible par les services d'incendie et de secours non ?
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Avatar de walfrat
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 13/02/2023 à 8:56
« La formulation "physiquement isolée" de l'infrastructure dans laquelle est mise en place le serveur VPS ne laisse aucune place au doute sur le fait que ces données seront stockées dans un espace physiquement différent du serveur où sont stockées les données principales. En stockant les trois réplications de sauvegardes au même endroit que le serveur principal, OVHcloud n'a pas respecté ses obligations contractuelles vis-à-vis de Bati Courtage. Ainsi, OVHcloud a commis un manquement contractuel à l'obligation la liant à Bati Courtage qui est ainsi fondée à demander réparation à OVHcloud des préjudices résultant de ce manquement ».
Tiens je me souvient pas avoir lu ça y'a deux ans que les sauvegardes étaient censés être "physiquement isolée", ou alors OVH considérait simplement que pas être dans la même baie ça passera devant un juge ?

Après j'ai pas trop compris, elle était où les sauvegarde ? Dans la même salle, celle d'a côté ? A l'autre bout du bâtiment ?

Sinon on peut voir que OVH n'a été condamnée que très légèrement, la promesse des "ça va couter 100M à OVH" s'envole.
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Avatar de sevyc64
Modérateur https://www.developpez.com
Le 13/02/2023 à 21:18
Citation Envoyé par walfrat Voir le message
Tiens je me souvient pas avoir lu ça y'a deux ans que les sauvegardes étaient censés être "physiquement isolée",
C'était bien marqué dans les contrats qui incluaient aussi la gestion intégrée des sauvegardes.
Et techniquement, c'est un terme qui ne veut absolument rien dire de concret, si on ne définie pas précisément ce qu'il veut dire contractuellement.

Citation Envoyé par walfrat Voir le message
ou alors OVH considérait simplement que pas être dans la même baie ça passera devant un juge ?
Techniquement, même stockées sur une lame différente de la même baie de serveurs, les sauvegardes auraient pu être considérées comme "physiquement isolées" car pas sur le même serveur physique.
Oui, l'argument aurait pu tenir !
Mais la justice a (pour une fois ?) visiblement été bien conseillée, et a considérée que dans le contexte de ces sauvegardes, même dans une pièce différente du même bâtiment ce n'était pas suffisamment "physiquement isolé".

Ceci dit, je pense qu'il y a possibilité d'appel de la part d'OVH, donc cette définition n'est pas forcément définitive

Citation Envoyé par walfrat Voir le message
Après j'ai pas trop compris, elle était où les sauvegarde ? Dans la même salle, celle d'a côté ? A l'autre bout du bâtiment ?
A priori, dans une autre salle du même bâtiment, sans plus de précision. Ceci dit comme la totalité du bâtiment a été détruit que ce soit une salle juste à coté, ou à l'autre bout du bâtiment ne change pas grand chose.
Et même si ça avait été dans un des 2 bâtiments voisins, ça n'aurait sans doute pas changé grand chose non plus, vu qu'ils ont aussi été sévèrement touchés.

Citation Envoyé par walfrat Voir le message
Sinon on peut voir que OVH n'a été condamnée que très légèrement, la promesse des "ça va couter 100M à OVH" s'envole.
Ce n'est que la première. Multipliée par le nombre de victimes, ça peut vite chiffrer.
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 17/02/2023 à 13:24
"je me souvient pas avoir lu ça y'a deux ans que les sauvegardes étaient censés être "physiquement isoléeS",
Puis :
"Et techniquement, c'est un terme qui ne veut absolument rien dire de concret, si on ne définie pas précisément ce qu'il veut dire contractuellement."
Le tribunal a motivé sa décision sur ce point :

Une analyse des documents commerciaux de la SAS OVH qui présentent l’offre de sauvegarde automatique souscrite par la SAS FRANCE BATI COURTAGE et du contrat associé à cette offre mettent en évidence que :
⦁ Nulle part le terme de « sauvegarde locale » n’est mentionné,
⦁ Nulle part il est indiqué explicitement ou implicitement que les sauvegardes seront stockées au même endroit ou dans le même datacenter que les données du serveur principal.
Bien au contraire le contrat OVH relatif à la sauvegarde automatique stipule qu’ « une sauvegarde de votre VPS (hors disques additionnels) est planifiée quotidiennement, exportée puis répliquée trois fois avant d'être disponible dans votre espace-client ».
« L'espace de stockage alloué à l'option Backup est physiquement isolé de l'infrastructure dans laquelle est mis en place le Serveur Privé Virtuel du Client »
Le terme « exportée » désigne le fait de mettre les données « en dehors de ».
La formulation « physiquement isolé de l'infrastructure dans laquelle est mise en place le Serveur Privé Virtuel du Client » ne laisse aucune place au doute sur le fait que les données de la sauvegarde seront stockées dans un espace physiquement différent du serveur où sont stockées les données principales.
Au regard de la volonté des parties lors de la signature du contrat :
⦁ la volonté de la SAS FRANCE BATI COURTAGE était de faire des sauvegardes pour mettre à l’abri les données de son serveur,
⦁ l’engagement de la SAS OVH était de « dupliquer et à mettre en sécurité les données », les «exporter, puis répliquer trois fois », dans un espace de stockage « physiquement isolé ».

Le contrat relatif à la sauvegarde automatique de la SAS OVH stipule par ailleurs qu’« OVH s'engage à apporter tout le soin et toute la diligence nécessaire à la fourniture d'un service de qualité conformément aux usages de la profession et à l'état de l'art ».
La SAS OVH produit un document d’octobre 2017 intitulé « Politique de sauvegarde » qui expose l’état de l’art de la sauvegarde et qui recommande d’effectuer 3 copies de sauvegarde des données principales dont au moins une copie sur un site externe « afin de disposer d'une ressource ultime, même si un événement catastrophique touchait le premier site ».
En tant que professionnel du stockage de données et proposant une offre de sauvegarde destinée à des entreprises, la SAS OVH ne pouvait ignorer ces usages et l’état de l’art du domaine.
Pourtant la SAS OVH considère aujourd’hui que la sauvegarde automatique proposée était une sauvegarde locale.
La SAS OVH ne s’explique pas sur le lieu de stockage des « 3 réplications » que prévoyait le contrat souscrit par la SAS FRANCE BATI COURTAGE. Selon son raisonnement, les 3 réplications et les données du serveur principal seraient toutes stockées au même endroit, dans le même datacenter.
Selon la SAS OVH, l’engagement contractuel était de réaliser des « sauvegardes locales », c’est à dire des sauvegardes stockées au même endroit que le serveur principal, dans le même datacenter. Or, stocker les données au même endroit que le serveur principal, et a fortiori, de conserver toutes les copies de sauvegarde au même endroit ne permet pas de mettre à l’abri les données, ne respecte par l’état de l’art de la sauvegarde et ne permet pas d’atteindre l’objectif fixé par le contrat.
Par ailleurs, la SAS OVH se présente comme un « leader européen du cloud » qui dispose de « 32 datacenters répartis sur 13 sites. » La SAS OVH avait donc les moyens de stocker les sauvegardes sur un autre site mais ne l’a pas fait.
La SAS OVH considère que ses contrats relèvent de l’obligation de moyens. Or l'obligation de moyens est une obligation en vertu de laquelle le débiteur doit déployer ses meilleurs efforts pour atteindre l'objectif visé. Par l’obligation de moyens, le débiteur s’engage à mettre au service du créancier tous les moyens dont il dispose pour exécuter le contrat.
La SAS OVH avait donc les moyens de stocker les données de sauvegarde dans un autre datacenter pour réaliser sa mission conformément aux règles de l’art, et à l’objectif du contrat qui est de mettre les données en sécurité, en les répliquant et les exportant dans l’intérêt de son client.
La SAS OVH soutient que la SAS FRANCE BATI COURTAGE aurait mal compris ou mal interprété le contrat relatif à la sauvegarde automatique. La mauvaise foi et le manque de loyauté de la SAS OVH sont ici patents.
L’article 1190 du Code civil dispose que « Dans le doute, le contrat de gré à gré s'interprète contre le créancier et en faveur du débiteur, et le contrat d'adhésion contre celui qui l'a proposé. »
En l’espèce, les différents contrats souscrits par la SAS FRANCE BATI COURTAGE auprès de la SAS OVH étaient des contrats établis à l’avance par la SAS OVH. La SAS FRANCE BATI COURTAGE n’a pas eu la possibilité d’en modifier les termes. Les contrats souscrits par la SAS FRANCE BATI COURTAGE auprès de la SAS OVH sont donc des contrats d’adhésion. C’est le cas en particulier du contrat relatif à la sauvegarde automatique des données, qui doit être interprété contre la SAS OVH.
En conséquence, le Tribunal dit que le contrat OVH relatif à la sauvegarde doit s’interpréter comme suit « L'espace de stockage alloué à l'option Backup est physiquement isolé de l’infrastructure dans laquelle est mis en place le Serveur Privé Virtuel du Client », c’est-à-dire dans un lieu physiquement différent du lieu de stockage des données du serveur principal.
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 20/02/2023 à 20:33
Ainsi la LOI trouve une différence entre les contrats proposés par le vendeur et les contrats proposés par l'acheteur !
Tu n'as pas bien lu ou pas bien compris.

Un contrat est soit de type gré à gré : càd un contrat négocié entre les deux parties, ou soit de type par adhésion : càd défini d'avance par une des deux parties, l'autre acceptant d'y adhérer ou non. Le tribunal rappelle par l'article que "Dans le doute, le contrat de gré à gré s'interprète contre le créancier et en faveur du débiteur, et le contrat d'adhésion contre celui qui l'a proposé. " et rappelle enfin que le contrat est par adhésion, car défini d'avance par OVH et non modifiable par le client.

Il me parait normal que le doute bénéficie à celui qui n"a pas écrit le contrat si il ne peut pas en modifier le contenu avant signature, comme la loi le prévoit du coup.
Concrètement OVH a prétendu devant le tribunal que les sauvegardes n'étaient que locales, or ce n'est pas précisé dans le contrat (ni que ce n'est pas local), comme c'est un contrat d'adhésion, le doute bénéficie donc au client. Et le tribunal rajoute qu'OVH avait les moyens de faire une sauvegarde réellement hors site et qu'ils n'ont donc pas respecté leur obligation de moyens.

pour moi, il y en a 3 fois trop, mais effectivement si nos juridictions en sont là pour décider nous manquons de magistrats
A la base le demandeur demandait plus de 6 millions d'euros, donc je trouve pas qu'il y en ai trop.
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Avatar de wax78
Modérateur https://www.developpez.com
Le 12/03/2022 à 21:18
Lundi matin le cours d ovh va se retrouver à 18euros...je pleure 😔
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