
certains essayant d'escroquer les participants avec le crowdfunding
Beaucoup de personnes dans le monde continuent de se faire avoir par les faux comptes Facebook, et la dernière en date serait le mouvement "Convoy to Canberra" en Australie. De faux comptes Facebook internationaux avec des photos de personnes inexistantes seraient à l'origine du "Convoy to Canberra", une manifestation inspirée par les "convois de la liberté" qui s'observent actuellement un peu partout dans le monde. Supposément basés dans des pays comme l'Inde et le Canada, ces comptes demandent anonymement des dons pour "aider" à organiser le "convoi vers Canberra" en créant des groupes Facebook pour les manifestations.
Le convoi de la liberté est un mouvement à l'origine contre l'obligation vaccinale anti-Covid-19 pour entrer par voie terrestre au Canada, introduite le 15 janvier 2022 par le gouvernement d'Ottawa. Mais le mouvement s'est rapidement étendu au reste du monde, notamment à Paris, à Bruxelles et plus récemment à Canberra. La semaine dernière, des milliers de personnes venues de toute l'Australie sont descendues à Canberra pour une manifestation dite de liberté. Les protestations portent ostensiblement sur l'obligation de se vacciner, mais présentent également un assortiment de plaintes anti-vaccins, conspirationnistes et marginales.
Selon un rapport sur le sujet, à l'instar de plusieurs manifestations similaires, les participants au rassemblement ont répondu aux influenceurs et aux groupes utilisant les médias sociaux pour appeler à l'action. Dans le cas du convoi vers Canberra, des plateformes telles que Facebook et Telegram auraient été utilisées pour annoncer la manifestation et coordonner les participants, tandis que des plateformes de crowdfunding telles que GoFundMe et GiveSendGo ont été utilisées pour collecter des fonds. Le plus grand groupe Facebook de la manifestation, qui comptait plus de 177 000 membres, a été mis hors ligne mercredi dernier.
D'anciens membres ont affirmé qu'il avait été supprimé par Facebook. Meta, la société mère de Facebook, n'a pas répondu aux allégations. Entre-temps, des milliers de participants et de supporters ont commencé à rejoindre plusieurs groupes alternatifs portant le même nom, créés avant et après la suppression du groupe principal. Cependant, certains éléments suggèrent que les personnes derrière ces nouveaux groupes Facebook "Convoy to Canberra" ne sont peut-être pas des Australiens ni même des personnes réelles. L'un des groupes Facebook alternatifs restant pour les protestations a un seul administrateur : James Rhondes, d'Ottawa.
D'après les résultats de recherche de Google, ce compte a également publié des messages dans un groupe Facebook pour les manifestations canadiennes, aujourd'hui supprimé. Les recherches effectuées à l'aide des principaux moteurs de recherche et des plateformes de médias sociaux ne montrent aucune autre preuve qu'une personne portant ce nom vit à Ottawa. Le compte Facebook de James Rhondes, qui semble exister depuis au moins mars 2021, n'a pratiquement aucune publication ni aucun engagement sur ces publications. La photo de profil du compte semble être celle d'un homme caucasien d'âge moyen.
Toutefois, selon Elise Thomas, analyste des renseignements de source ouverte de l'"Institute for Strategic Dialogue" (ISD), un laboratoire d'idées basé à Londres, un certain nombre de distorsions et d'artefacts numériques suggèrent qu'il s'agit de l'image d'une personne qui n'existe pas, c'est-à-dire qu'elle a été générée artificiellement. L'analyse de First Draft News (un projet créé en 2015 par Google, destiné à lutter contre la désinformation sur Internet, notamment au travers des réseaux sociaux) a également noté que l'identifiant Facebook du compte ne correspond pas au nom du compte, ce qui suggère qu'il a été modifié.
Ensuite, un compte Facebook appelé Shamim Khan est l'unique administrateur d'un autre groupe Facebook du mouvement "Convoy to Canberra". Il affirme vivre à Rajshahi, au Bangladesh, présente des photos de ce qui semble être un homme bangladais et les messages du compte sont rédigés en bangla. Khan a publié à plusieurs reprises du contenu lié au convoi canadien dans le groupe "Convoy to Canberra", notamment des liens vers un faux site de diffusion en continu des manifestations d'Ottawa, qui exige de l'utilisateur qu'il fournisse les détails de sa carte de crédit pour être utilisé.
Enfin, l'unique administrateur d'un autre petit groupe Facebook "Convoy to Canberra" est encore plus évident dans sa tentative d'obtenir de l'argent. Le compte derrière ce groupe s'appelle "Freedom Convoy 2022 Truckers" et a surtout publié des contenus relatifs aux manifestations canadiennes. Dans des messages maintenant supprimés, il a cherché à plusieurs reprises à obtenir des dons pour les manifestants en dirigeant les gens vers un lien brisé sur un blogue WordPress. Les chercheurs ont essayé de contacter les personnes derrière ses comptes Facebook "Convoy to Canberra", mais aucune d'entre elles n'a répondu aux messages.
Par ailleurs, la raison pour laquelle ces comptes non australiens, voire faux, créent des espaces en ligne pour faciliter et promouvoir les manifestations du convoi vers Canberra n'est pas claire. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles un utilisateur peut vouloir avoir le pouvoir sur un groupe Facebook dont les messages sont lus par des milliers de personnes. Selon certaines sources, certains des plus grands groupes Facebook pour les protestations au Canada étaient gérés par un compte Facebook piraté qui aurait été volé à un véritable utilisateur.
Une déclaration de Meta aux médias américains la semaine dernière a suggéré que les escroqueries pourraient être un facteur de motivation : « Nous continuons à voir des escrocs s'accrocher à tout sujet brûlant qui attire l'attention des gens, y compris les protestations en cours ». Selon les chercheurs, il n'est pas rare que des groupes de conspiration internationale ou de prétendus groupes de liberté sèment des événements dans le monde entier en créant des espaces en ligne.
Dans le cas présent, les groupes semblent être constitués en grande partie de manifestants ou de sympathisants australiens - rien ne laisse supposer qu'ils sont totalement inauthentiques. Mais pour une raison ou une autre, beaucoup d'entre eux semblent dirigés par des personnes qui ne semblent pas être en Australie, ou qui n'existent peut-être même pas.
Et vous ?

Voir aussi




Vous avez lu gratuitement 620 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.