Musk estime que le métavers n'a pas de cas d'utilisation convaincant
Bien que le mot ne soit pas particulièrement nouveau, le métavers est devenu très populaire cette année. Les grandes entreprises, comme Meta et Microsoft, y voient un concept révolutionnaire capable d'améliorer la façon dont les gens interagissent sur Internet. Le métavers est la combinaison de plusieurs éléments technologiques, dont la réalité virtuelle, la réalité augmentée et la vidéo, où les utilisateurs "vivent" dans un univers numérique. Les partisans du métavers imaginent ses utilisateurs travailler, jouer et rester en contact avec leurs amis grâce à des concerts, des conférences et des voyages virtuels autour du monde.
Lors d'une récente interview, Musk a déclaré qu'il ne voyait pas de cas d'utilisation convaincant pour le métavers axé sur la réalité virtuelle (RV), et a tourné en dérision le Web3. « Je ne comprends pas », a-t-il déclaré. La critique de Musk à l'égard du métavers s'est concentrée sur un manque de cas d'utilisation convaincants et une expérience décevante pour les consommateurs. « Bien sûr, vous pouvez mettre une télévision sur votre nez. Je ne suis pas sûr que cela vous rende dans le métavers. Je ne vois pas quelqu'un attacher un foutu écran à son visage toute la journée et ne pas vouloir le quitter. Cela semble - pas possible », a-t-il déclaré.
Il a ensuite ajouté : « je suis actuellement incapable de voir un cas d'utilisation convaincant du métavers ». Pour l'instant, le métavers ressemble surtout à un effet de marque surmédiatisé pour une série de mondes virtuels, dont certains dépendent de casques VR pour y accéder. Les critiques soulignent que l'on a déjà essayé ces technologies, avec l'échec du boom de la RV dans les années 90 et l'essor d'espaces comme Second Life au début des années 2000. Ce que cette itération actuelle offre principalement, c'est un matériel amélioré, un nouveau titre tape-à-l'œil, et des milliards de dollars de soutien de la part de géants comme Meta.
En outre, les critiques du métavers et du Web3 soulignent que les grandes enseignes pourraient probablement chercher à en prendre le contrôle. Par exemple, Meta multiplie les efforts depuis le début de l'année et a déclaré en octobre qu'il était prêt à embaucher 10 000 personnes, et ce rien qu'en Europe pour l'aider à construire un « métavers » qui imitera l'expérience d'interagir en personne grâce à des technologies comme la RA et la RV. De son côté, Google ne veut pas rater le train du métavers. La société a fait savoir au cours de ce mois qu'elle développe un « OS de réalité augmentée » destiné à « un appareil RA innovant ».
Ailleurs dans l'interview, Musk a également parlé du changement climatique (« je ne suis pas dans le camp des super-alarmistes du réchauffement climatique, mais les effets négatifs comme l'élévation du niveau de la mer ne sont pas un risque sage à prendre », a-t-il déclaré) et de l'existence d'autres formes de vie dans l'univers (« si quelqu'un devait connaître des preuves d'extraterrestres, ce serait moi, et je n'ai rien vu », a-t-il déclaré à ce sujet). Le PDG milliardaire a également mentionné qu'il devrait y avoir une agence de réglementation pour superviser "l'IA avancée" qui, selon lui, constitue une menace pour l'humanité.
Musk pense que le Web3 est un concept nébuleux et un buzzword
Même si les partisans du Web3 font moins de bruit que ceux du métavers, ils considèrent les deux concepts comme des technologies révolutionnaires. À un niveau de base, l'idée derrière le Web3 est de prendre le Web tel que nous le connaissons (la version actuelle est le Web2 ou le Web 2.0) et d'y ajouter des blockchains - la technologie qui sous-tend les cryptomonnaies et les jetons non fongibles (non-fongible tokens - NFT) - à tout. Cela donnerait lieu à une version décentralisée de l'Internet et, selon ses partisans, le Web3 permettrait d'échapper au Web 2.0 qui est désormais dominé par les grandes entreprises et les algorithmes propriétaires.
Les partisans du Web3 affirment que les plateformes en ligne actuelles sont hautement centralisées et contrôlées par une poignée de grandes sociétés Internet, comme Amazon, Apple, Alphabet et Meta, la société mère de Facebook. Ces entreprises ont accumulé de grandes quantités de données et de contenus partagés sur Internet. Ainsi, les partisans du Web3 pensent que les blockchains pourraient donner aux gens la propriété équitable de leur présence sur Internet. « Le Web3 est une réponse permettant de gérer le traumatisme de la perte d'un grand avenir possible pour Internet », explique Niels Ten Oever de l'Université d'Amsterdam.
Cependant, Musk, l'homme le plus riche, n'apprécie guère ce concept. Dimanche, il a tweeté une vidéo TikTok d'une interview sur Internet entre Bill Gates et David Letterman en 1995, demandant : « compte tenu de la nature presque inimaginable du présent, quel sera l'avenir ? ». Il poursuit en disant : « je ne suggère pas que le Web3 est réel - cela ressemble plus à un buzzword marketing qu'à une réalité pour le moment - je me demande juste à quoi ressemblera l'avenir dans 10, 20 ou 30 ans. 2051 semble follement futuriste ! ». En effet, Musk pense que le Web3 est un concept "nébuleux" qui relève "plus du marketing que de la réalité".
Un jour plus tard, Musk a poursuivi en disant : « quelqu'un a-t-il vu le Web3 ? Je n'arrive pas à le trouver ». Au grand dam des partisans du Web3, Jack Dorsey - qui a quitté son poste de PDG de Twitter le mois dernier pour se concentrer sur sa startup de paiements, Block, anciennement Square - a laissé entendre dans un tweet qu'il [le Web3] était déjà sous le contrôle de la société de capital-risque Andreessen Horowitz, un des premiers financiers de Facebook et un défenseur du Web3. « C'est quelque part entre A et Z », a déclaré Dorsey. Les partisans du Web3 veulent en fait voir le pouvoir d'Internet mis entre les mains des gens.
Ils pensent qu'il est trop grand et trop important pour qu'un petit groupe de société ou d'investisseurs puissent le gérer. Aujourd'hui, Internet est vital pour l'économie mondiale et joue un rôle dans l'alimentation de tout, des installations nucléaires aux hôpitaux. Mais Dorsey est convaincu que ce sont les sociétés de capital-risque et leurs commanditaires qui finiront par être propriétaires du Web3 : « il [le Web3] n'échappera jamais à leurs incitations. C'est finalement une entité centralisée avec une étiquette différente », a-t-il tweeté, provoquant une réaction négative des partisans du concept.
Dans un tweet ultérieur, mardi, il a poursuivi en déclarant qu'il pense que les sociétés de capital-risque sont le problème, pas les gens. Il a également retweeté un mème qui montre comment les sociétés de capital-risque peuvent s'enrichir grâce au Web3. Au-delà d'Internet, il y a aussi une grande poussée pour décentraliser la finance (DeFi) qui est menée par des entrepreneurs de cryptomonnaies et des fans de pièces comme le bitcoin et l'ether.
Par ailleurs, lors de l'interview, en parlant du Web3, Musk a réitéré les mêmes propos que dans son tweet et a admis qu'il était peut-être simplement "trop vieux" pour comprendre ces nouvelles technologies. « Suis-je comme l'une de ces personnes qui rejetaient Internet [en] 95 comme une mode ou quelque chose qui n'aboutira jamais à rien ? », a-t-il suggéré. Toutefois, il a tenu à préciser qu'en 1995, il faisait bel et bien partie des individus qui comprenaient le potentiel d'Internet.
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous du Web3 et du métavers ? Êtes-vous d'avis avec Musk et Dorsey ?
Le Web3 émergera-t-il ? Dans ce cas, parviendra-t-il à redonner aux gens le pouvoir sur leurs données ?
Dans le cas où le Web3 échouerait, quelles approches de solution proposez-vous pour résoudre les problèmes actuels du Web2 tels que soulignés par les partisans du Web3 ?
Contrairement à Musk, voyez-vous des cas d'utilisation convaincants du métavers ? Si oui, lesquels ?
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