Google a été l'une des premières grandes entreprises technologiques à se lancer dans la recherche et le développement d'appareils de réalité augmentée (RA) modernes. Mais la société a semblé revoir ses ambitions en réalité augmentée à la baisse ces dernières années, alors même qu'Apple et Facebook y ont beaucoup investi. Le numéro un de la recherche en ligne semble prêt à reprendre du poil de la bête.
Sur LinkedIn, le directeur de l'ingénierie du système d'exploitation, Mark Lucovsky, a annoncé qu'il avait rejoint Google. Auparavant, il dirigeait le travail sur le système d'exploitation de réalité mixte pour Meta, et avant cela, il était l'un des principaux architectes de Windows NT chez Microsoft. « Mon rôle est de diriger l'équipe du système d'exploitation pour la réalité augmentée chez Google », a-t-il écrit.
Il a également publié un lien vers certaines offres d'emploi chez Google qui donnent l'impression que Google devient tout aussi sérieux au sujet de la réalité augmentée qu'Apple ou Meta.
L'une des listes ("Senior Software Developer, Embedded, Augmented Reality OS" décrit l'objectif de Google en termes clairs :
« Notre équipe construit les composants logiciels qui contrôlent et gèrent le matériel de nos produits de réalité augmentée (RA). Ce sont les composants logiciels qui s'exécutent sur les appareils RA et qui sont les plus proches du matériel. Alors que Google ajoute des produits au portefeuille de RA, l'équipe OS Foundations est la toute première équipe logicielle à travailler avec du nouveau matériel ».
D'autres déclarent que Google construit un « appareil AR innovant » :
Envoyé par Google
Envoyé par Google
Envoyé par Google
Les rôles sont en grande partie aux États-Unis, mais certains sont situés à Waterloo, en Ontario, le siège du fabricant canadien de lunettes intelligentes North, que Google a acquis en 2020.
Google a proposé des API et des outils pour aider les développeurs RA à créer des expériences pour Android, et la société propose toujours le casque Google Glass (qui fonctionne essentiellement sous Android) aux entreprises clientes. Mais ces listes suggèrent que Google ne se contente plus d'effleurer la surface.
Facebook a récemment été renommé Meta sur la base de la cooptation par le PDG Mark Zuckerberg de l'expression de science-fiction « métavers » pour décrire une nouvelle stratégie d'entreprise qui chercherait à créer une couche numérique de réalité mixte pour les connexions sociales et le travail dans le monde entier. Et il y a eu des rapports fiables selon lesquels Apple présentera son premier casque de réalité mixte l'année prochaine, bien qu'il soit peu probable que ce produit soit un appareil grand public.
Tout cela pour dire que les grands acteurs de la technologie se lancent dans une bataille sur le marché de la réalité augmentée, que Zuckerberg et Tim Cook d'Apple ont décrite comme la prochaine grande plateforme informatique après les smartphones.
Nous sommes encore probablement à une décennie ou plus de l'adoption massive des appareils de réalité augmentée par les consommateurs pour un large éventail de bonnes raisons, mais Google, Apple et Meta se préparent tous pour le long chemin vers cet avenir possible.
Microsoft est aussi lancée dans la partie
Microsoft ne compte pas être à la traîne. L'éditeur a annoncé son intention de créer une plateforme 3D immersive appelée « Mesh for Teams » pour les réunions virtuelles. Comme son nom l'indique, Mesh for Teams s'appuie sur la plateforme de collaboration Teams existante de l'entreprise et implémente les fonctionnalités de réalité mixte de Microsoft Mesh. Annoncé plus tôt cette année, Mesh est une plateforme pour les réunions virtuelles et autres rassemblements collaboratifs en réalité mixte (un terme fourre-tout pour la réalité virtuelle, la réalité augmentée ou toute combinaison des deux) utilisant une variété d'appareils comme les produits HoloLens de l'entreprise et les casques Windows Mixed Reality, entre autres. Les utilisateurs auraient des avatars persistants qui reflètent avec précision leur langage corporel et leurs expressions faciales et pourraient se promener dans un lieu de travail virtuel.
Mesh for Teams serait utilisé pour inviter les employés à se connecter à des espaces de travail collaboratifs 3D ou 2D. Dans le cas de Microsoft cependant, cela ne semble pas limité à un appareil en particulier. Assis autour d'une table de conférence virtuelle, les travailleurs pourraient faire des choses qui ne sont pas possibles dans le monde réel. Par exemple, une présentatrice pourrait voir ses notes dans un espace 3D près d'un tableau blanc virtuel tandis que ceux qui regardent la présentation ne voient que ce qu'elle écrit sur le tableau.
Le service sera livré avec des espaces de travail prédéfinis, mais les entreprises pourront créer et personnaliser les leurs, tout comme les employés peuvent créer des avatars. Rien de tout cela ne nécessitera initialement un casque VR ; les travailleurs pourraient se connecter avec des smartphones et des ordinateurs portables et voir les espaces sur leurs écrans.
Mesh for Teams offre aux utilisateurs des espaces immersifs comme le hall virtuel présenté ici
Selon le billet de blog de Microsoft sur le sujet, la plateforme n'animera initialement que les visages des avatars en fonction d'indices audio lorsque les utilisateurs parlent. Toutefois, Microsoft prévoit d'apporter à ces avatars une mise en miroir basique des expressions faciales des utilisateurs grâce à l'utilisation de webcams.
Microsoft explique que le développement de Mesh for Teams est circonstanciel ; pandémie oblige, les interactions humaines ont été modifiées pendant une certaine période. Suffisamment longtemps pour que naissent de nouvelles tendances :
« Plus d'un an et demi après le début d'une pandémie mondiale qui a forcé les travailleurs du monde entier à abandonner leurs bureaux et à apprendre à collaborer en ligne, les experts en productivité de Microsoft ont observé deux tendances : les travailleurs à distance sont bien plus efficaces que la plupart des chefs d'entreprise ne l'avaient jamais imaginé, et ils se manquer. Ils manquent les moments de couloir, les rattrapages de cuisine et les rencontres fortuites. Ils manquent le langage corporel de l'autre côté de la table de la salle de conférence qui dit des choses qui ne peuvent pas être dites ».
Sources : LinkedIn, carrière Google (1, 2, 3)