
Le processus a déjà commencé et s'achèvera d'ici la fin de l'année
Twitter a discrètement annulé sa prise en charge des pages mobiles accélérées (AMP) sur mobile, selon une page d'assistance. La page d'assistance expliquait à l'origine comment Twitter enverrait automatiquement les utilisateurs de ses applications mobiles à la version AMP d'une page à partir de liens publiés sur le réseau social. Cependant, depuis le 21 octobre, Twitter a mis à jour la page avec un avis indiquant qu'il retirerait la fonctionnalité d'ici la fin de l'année.
Contexte du lancement d'AMP
Accelerated Mobile Pages est une technologie open source développé par l'AMP Open Source Project et soutenu par Google. Annoncé en octobre 2015 comme projet interne chez Google, les pages supportant cette technologie sont affichées comme telles dans les résultats de Google Search depuis février 2016.
En 2015, la bataille entre les bloqueurs d’annonces et les sociétés de publicité en ligne suivait son cours, alors que de part et d’autre, chaque partie mettait en œuvre des moyens techniques pour atteindre ses objectifs.
Parmi les raisons qui poussaient de nombreux utilisateurs à installer les extensions de blocage de publicité pouvait être mise en avant la volonté des internautes d’atteindre un niveau de performance optimal. En effet, avec les publicités, les contenus des pages web s’affichent plus lentement étant donné les tentatives des plateformes publicitaires pour afficher également les annonces lors du chargement de ces pages.
Avec les smartphones et tablettes, de plus en plus de trafics web étaient alors enregistrés sur les mobiles, ce qui fait que les utilisateurs de ces appareils étaient plus que jamais ciblés par les publicités en ligne. Toutefois, l’expérience web mobile laissait souvent beaucoup à désirer ; une situation qui allait encore plus se dégrader à cause des annonces. Si les bloqueurs d’annonces voulaient donc garantir une bonne expérience aux utilisateurs en bloquant le contenu publicitaire, Google et ses pairs ne souhaitaient pas du tout voir leur chiffre d’affaires en subir les conséquences. Pour cela, la firme de Mountain View a annoncé une alternative qui vise à permettre aux pages web mobiles avec du contenu publicitaire d’atteindre les mêmes performances que celles qui sont sans annonce.
« Après des discussions avec des éditeurs et des sociétés de technologie à travers le monde, nous annonçons une nouvelle initiative open source appelée Accelerated Mobile Pages (AMP), qui vise à améliorer de façon spectaculaire la performance du web mobile. Nous voulons des pages web avec un contenu riche, comme la vidéo, des animations et des graphiques avec des annonces intelligentes et qui chargent instantanément », avait indiqué à l'époque Google dans un billet de blog.
La grande enseigne de la publicité en ligne a alors expliqué que le projet AMP repose sur un nouveau framework source baptisé AMP HTML. Ce framework est entièrement construit sur des technologies web existantes et permettra aux sites web de construire des pages web légères. Les pages web construites à partir de ce framework seraient également multiplateformes d’après la société : « Nous voulons aussi que le même code fonctionne sur de multiples plateformes et appareils de sorte que le contenu puisse s'afficher partout de manière instantanée, peu importe le type de téléphone, tablette ou l'appareil mobile que vous utilisez ».
Lors de son annonce, une trentaine d’éditeurs et entreprises de technologie avaient déjà rejoint Google pour travailler sur ce projet. Dans le lot figuraient entre autres Twitter, Pinterest, WordPress.com, Adobe Analytics et LinkedIn qui envisageaient déjà d’intégrer des pages AMP HTML dans leurs plateformes. Avec ces partenaires, il s’agissait surtout de définir les paramètres d’une expérience d’annonce qui fournit une vitesse similaire à une expérience sans annonce.
AMP, Twitter n'en veut plus
Auparavant, si un utilisateur mobile cliquait sur un lien vers votre site, Twitter le redirigeait vers la version AMP de cette page si une version AMP était disponible. Cela n'arrivera plus et les utilisateurs chargeront simplement la version mobile/responsive native de votre contenu.
Comme Twitter est en train d'abandonner la prise en charge d'AMP, il est possible que le format soit déjà interrompu à certains endroits dans le monde ; tenter de visiter une page de Twitter semble renvoyer les utilisateurs directement vers la page web standard, plutôt que vers une version AMP qui peut être disponible. Après 2021, Twitter cessera d'envoyer tous les utilisateurs vers ces pages, que beaucoup de gens peuvent trouver d'ailleurs confuses.
Bien que Twitter note que l'AMP permet « des expériences web mobiles à chargement rapide, belles et hautes performances », la technologie s'est révélée controversée depuis que Google l'a introduite en 2015. Une grande partie de la controverse était centrée sur le contrôle perçu par Google du projet, certains critiques affirmant qu'il s'agissait d'une tentative de Google de renforcer son contrôle du web ouvert.
Mais il présente également des problèmes d'interface utilisateur plus basiques pour une plateforme comme Twitter en raison de la façon dont il peut perturber les URL, lorsqu'il donne l'impression que les pages proviennent de Google, quel que soit le site web qui les a créés. C'est une situation ennuyeuse qui a conduit à la création d'extensions de navigateur qui redirigent automatiquement les pages AMP vers l'URL de l'article d'origine pour réduire la confusion.
Le document de support de Twitter ne donne aucune raison de son changement de politique.
Google ne va plus exiger que les sites d'information proposent des versions AMP afin de figurer dans la section À la une
La décision du réseau social fait suite à un changement de politique de Google lui-même en mai 2020 lorsqu'il a annoncé qu'il n'exigerait plus que les sites d'information proposent des versions AMP de leurs pages afin de figurer dans la section À la une de son moteur de recherche, une décision qui va entrer en vigueur en 2021.
En fait, Google a annoncé en mai 2020 un nouvel algorithme de classement conçu pour évaluer les pages web en fonction de la façon dont les utilisateurs perçoivent l'expérience d'interaction avec une page web. Cela signifie que si Google pense que les utilisateurs de votre site web auront une mauvaise expérience sur vos pages (mesurée par un nouvel ensemble de mesures appelées Core web Vitals), Google peut ne pas classer ces pages aussi haut qu'elles le sont actuellement :
« D'après les conclusions d'études internes et d'enquêtes sectorielles, le constat est clair : les internautes privilégient les pages web qui sont conviviales. Au cours de ces dernières années, la recherche Google a élargi la liste des critères favorisant l'expérience utilisateur, parmi lesquels la vitesse de chargement des pages et l'ergonomie mobile, afin de faciliter le classement des résultats de recherche. En début de mois, l'équipe Chrome a annoncé la création du rapport Signaux web essentiels. Ce rapport, qui contient un ensemble de métriques liées à la vitesse, à la réactivité et à la stabilité visuelle, aide les propriétaires de sites à évaluer la qualité de l'expérience utilisateur sur le web. »
« Dans la lignée de ces efforts, nous souhaitons aujourd'hui vous offrir un avant-goût d'un nouveau mode de classement dans la recherche Google, qui tient compte de l'expérience sur la page. Nous allons introduire un nouveau signal qui combinera les signaux...
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