Pourtant, c'est officiel, Facebook a engagé une entreprise de relations publiques pour répandre des informations négatives dans les médias traditionnels et les blogs, et les aider même à écrire des rapports autour de son ultime concurrent, Google.
Cette affaire, qui marque le deuxième grand scandale IT de l’année (après le problème de localisation d'Apple) a éclaté suite à la publication de ce scoop par USA Daily, confirmé par le célèbre journaliste IT Dan Lyons sur le site d'information alternative américain The Daily Beast.
On y apprend donc que Facebook a sciemment engagé Burson-Marsteller, l'une des plus grandes agences de relations publiques et de communication au monde pour pousser les médias à enquêter, parler des problèmes potentiels de confidentialité sur Social Circle et discréditer ainsi cette fonctionnalité de réseautage de Google qualifiée « d'obscure » par USA Today.
Social Circle est un agrégateur plus qu'un réseau social. Il permet aux utilisateurs de consulter les informations publiquement accessibles de leurs contacts sur Google Chat et Contacts
Des informations qui peuvent contenir (entre autres) le site web, le flux Twitter et le compte Facebook des « amis », mais aussi ceux des amis des amis (des relations secondaires).
Cette propagande, désormais connue sous le nom de « campagne murmures » (whisper campaign) aurait commencé la semaine passée et n'a pas tardé à explosé à la face de Facebook quelques jours après que The USA Daily ait été approché par Burson-Marsteller, pour l'inviter à enquêter sur Circle, et sur les pratiques de Google donc.
S'agit-il d'une attaque préventive contre toute naissance d'un concurrent potentiel sérieux ? Ou pour détourner l'attention du public sur les critiques qu'essuie Facebook régulièrement autour du respect de la vie privée ?
Non selon Facebook, qui vient de s’expliquer dans une réponse laconique. Le numéro 1 des réseaux sociaux n’y nie pas tout en bloc, mais dément avoir orchestré une « campagne de diffamation » (Smear campaign).
Sommairement, Facebook estime aider la vérité à voir le jour et protéger les intérêts des utilisateurs en engageant Burson-Marsteller :
« Nous voulions que les tiers vérifient que les utilisateurs n'ont pas approuvé la collecte et l'utilisation des informations de leurs comptes Facebook et sur d’autres services et leurs intégrations dans Google Social Circles, tout comme Facebook n'a pas approuvé cette collecte et cette utilisation dans ce but »
Facebook explique par la suite avoir engagé Burson-Marsteller pour « attirer l'attention sur cette question » en utilisant des informations accessibles au public, « qui peuvent être vérifiées de façon indépendante par un organisme de presse ou un analyste ».
« Ces problèmes sont graves et nous devions les présenter d'une manière sérieuse et transparente », conclut sur cette saillie le porte-parole de Facebook.
Pourtant, si Facebook veut sensibiliser les utilisateurs d'une manière transparente, pourquoi a-t-il engagé Burson-Marsteller au lieu de confier cette tâche à son propre service PR ou à son partenaire habituel de relation publique Outcast Agency ?
Pourquoi n'a-t-il pas autorisé Burson-Marsteller à dévoiler l'identité du commanditaire de cette campagne ? Et enfin, pourquoi avoir orchestré tout cela dans les coulisses ?
Autant de zones d'ombres qui ne feront probablement que du tort à la réputation de Facebook suite à une démarche qualifiée par certains de maladroite et par d'autres de stupide.
Source : The Daily Beast, USA Today
Et vous ?
Que pensez-vous de cette campagne de Facebook ?