Les précédentes incursions de Facebook dans le hardware ont été accueillies au mieux avec un enthousiasme mitigé. Nous nous souviendrons par exemple de HTC First, premier Facebook Phone. Issu de la collaboration des deux entreprises, il apportait Facebook Home, une surcouche logicielle dédiée à Facebook. Un moyen de retrouver vos messages, photos, actualités et tout ce que vous faites sur le plus grand réseau social au monde.
Nous pouvons évoquer des projets sur lesquels planche l'entreprise comme la montre connectée basée sur le système Android. Elle se concentrera sur la suite d'applications de Facebook, telles que Instagram, Messenger et WhatsApp, pour s'envoyer des messages entre elles, ainsi que sur l'intégration avec des applications de sociétés de santé et de fitness, dont Peloton. Elle disposera d'une connexion cellulaire intégrée, ce qui lui permettra de fonctionner séparément de son téléphone portable couplé, sans doute pour que les utilisateurs n'aient pas besoin de transporter un deuxième appareil avec eux lorsqu'ils marchent ou font de l'exercice.
Sans oublier le bracelet qui permet de contrôler les ordinateurs avec le cerveau. Facebook a offert un aperçu de ses plans pour une nouvelle interface de réalité augmentée, basée sur la technologie de CTRL-Labs, la startup qu'elle a acquise en 2019. Dans une vidéo, l’entreprise montre des bracelets qui utilisent l'électromyographie pour traduire des signaux neuronaux subtils en actions (comme taper, glisser ou jouer à des jeux comme un simulateur de tir à l'arc). Facebook Reality Labs a publié un billet de blog détaillant son travail sur un prototype de ces bracelets. Dans leur forme la plus simple, les bracelets suivraient les gestes de base que Facebook appelle "clics", qui sont censés être fiables et faciles à exécuter. L'entreprise insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de lire dans les pensées. Au contraire, elle affirme qu'il s'agit de décoder les signaux envoyés par le cerveau qui indiquent à votre poignet et à vos doigts d'effectuer certaines actions.
Cette fois-ci, Facebook s'est associé à la société européenne Essilorluxottica. Les entreprises ont présenté Ray-Ban Stories : des lunettes connectées avec des haut-parleurs intégrés et un microphone pour les appels, une application de compagnie qui n'est pas Facebook et un chargeur.
Les Ray-Ban Stories permettront aux utilisateurs de prendre des photos et des vidéos avec les deux caméras de 5 MP, écouter de la musique grâce aux haut-parleurs intégrés et prendre des appels téléphoniques. Les lunettes doivent être connectées à un périphérique IOS ou Android pour une fonctionnalité complète, bien que les utilisateurs puissent prendre et stocker des centaines de vidéos ou des dizaines de vidéos sur les lunettes avant de les transférer vers leurs téléphones via la nouvelle application View de Facebook. Les caméras jumelles permettront aux utilisateurs d'ajouter des effets 3D à leurs photos et leurs vidéos une fois qu'ils les téléchargent sur l'application.
Les lunettes légères pèsent moins de 50 grammes et sont livrées avec un étui de charge en cuir.
Les utilisateurs seront en mesure de contrôler les lunettes avec quelques boutons physiques comprenant un bouton « capture » pour effectuer un enregistrement et un bouton pour arrêter l'enregistrement. Les utilisateurs peuvent également prendre une vidéo avec une commande vocale « hey Facebook, prends une vidéo ». Un coussinet tactile sur le bras droit des lunettes permettra aux utilisateurs de profiter de fonctions telles que le balayage pour régler le volume ou répondre à un appel téléphonique. Une LED blanche embarquée brillera pour indiquer aux personnes autour du porteur qu'une vidéo est enregistrée.
Le voyant LED de capture permet aux gens de savoir quand vous prenez une photo ou une vidéo
Il faut préciser que les lunettes ne résistent pas à l'eau et aux éclaboussures.
Les lunettes connectées sont proposées dans trois tons classiques de Ray-Ban, avec un certain nombre de combinaisons de couleurs et de lentilles. Les Ray-Ban Stories sont entièrement compatibles avec les lentilles de prescription. Le prix d'entrée de ces lunettes est de 299 $, le montant de l'addition étant tributaire d'options supplémentaires comme les lentilles polarisées.
Les lunettes ne disposent pas d'affichages permettant aux utilisateurs de voir du contenu en réalité augmentée, contrairement au dernier prototype Spectacles du concurrent Snap. Celles-ci ne sont donc en aucun cas des lunettes de réalité augmentée.
Facebook a donné ces précisions :
- vos captures, votre choix : votre contenu n'est pas partagé aux médias sociaux sans autorisation et vous devez utiliser le bouton de capture de vos lunettes ou une commande vocale pour prendre une photo ou une vidéo ;
- éteignez-les pour votre tranquillité d'esprit : chaque fois que la situation appelle à des lunettes plus simples, désactivez facilement les Ray-Ban Stories en appuyant sur le commutateur d'alimentation ;
- accessible uniquement avec votre connexion : vos lunettes ne peuvent être jumelées qu'avec un compte à la fois. Si vous les égarez, vos photos et vos vidéos sont chiffrées, stockées derrière votre identifiant Facebook et inaccessibles sans vos informations d'identification ;
- un assistant vocal que vous contrôlez : décidez si et comment Facebook Assistant écoute pour vos demandes. Sélectionnez si vous souhaitez stocker des interactions vocales, affichez-les facilement et supprimez-les à tout moment.
Les Ray-Ban Stories sont le premier produit dans un partenariat multiépoque entre Facebook et Essilorluxottica, la société mère de Ray-Ban. Bien qu'ils soient limités dans ce qu'ils peuvent faire, les Ray-Ban Stories sont la paire de lunettes connectées la plus simple et accessible qui ait été proposée sur le marché jusqu'à présent. Les deux entreprises les voient également comme une étape vers des lunettes de réalité augmentées plus avancées qui superposent des graphiques sur le monde réel.
Facebook et le problème de la confidentialité des données utilisateurs
L'IdO est un secteur avec une courbe de croissance exponentielle, notamment grâce à l'apparition de nouvelles entreprises qui ne cessent de développer de nouveaux appareils connectés. Facebook, qui n'a pas un grand palmarès sur ce marché, a de grandes chances de s'imposer sur le marché, mais beaucoup d'éléments ne jouent pas en sa faveur. En effet, depuis Cambridge Analytica en 2018, la grande enseigne des médias sociaux a pris des mesures pour consolider ses différentes applications. Menacée de démantèlement, elle a notamment entrepris de fusionner toutes ses applications de messagerie.
Selon les experts, cela rendrait la scission de l'entreprise plus difficile. Facebook a également pris des décisions de moindre importance, comme l'ajout de Messenger aux casques Oculus et l'obligation d'avoir un compte Facebook avant de pouvoir utiliser le casque, une situation qui a ruiné l'expérience de plusieurs utilisateurs de l'appareil. Ainsi, compte tenu de la réputation de Facebook en matière de respect de la vie privée des utilisateurs, il reste à voir si les lunettes connectées seront bien accueillies ou si elles susciteront un grand scepticisme, d'autant plus que l'entreprise aura désormais accès à davantage de données.
La réputation de l'entreprise pour son manque de confidentialité des données peut donc s'avérer un obstacle difficile à surmonter pour des lunettes connectées. Selon des critiques de l'industrie, un manque d'enthousiasme avait déjà été observé autour des dispositifs Portal de chat vidéo de Facebook, que relativement peu de gens ont acheté. Cependant, ils ont connu récemment un essor en raison de la pandémie du coronavirus.
Source : Facebook, Ray-Ban
Et vous ?
Que pensez-vous des lunettes connectées dans l'absolu et des Ray-Ban Stories en particulier ?
Seriez-vous intéressés par une paire de lunettes connectées ?
Les problèmes de confidentialité de Facebook sont-ils susceptibles d'être un frein à l'adoption des Ray-Ban Stories ? Dans quelle mesure ?