
La Russie a bloqué six des services VPN les plus populaires avant les élections législatives du pays. Les services VPN inclus dans l'interdiction sont ExpressVPN, NordVPN, IPVanish VPN, Speedify VPN, Hola! VPN et KeepSolid VPN Unlimited selon une note de presse publiée par Roskomnadzor.
L'agence fédérale russe Roskomnadzor a émis l'interdiction et l'a justifiée en ces termes : « L'utilisation de services de contournement de blocage conduit à la préservation de l'accès à des informations et à des ressources interdites, crée des conditions pour des activités illégales, y compris celles liées à la distribution de drogues, à la pédopornographie, à l'extrémisme et aux tendances suicidaires ».
Certains observateurs notent que l'interdiction intervient alors que le pays se prépare pour les élections législatives plus tard ce mois-ci, et fait suite à une série de restrictions imposées aux groupes de médias indépendants et à l'imposition d'amendes à des plateformes internationales telles que Google et Facebook pour ne pas avoir supprimé le contenu qui violait les lois du pays.
Selon certaines informations, le pays a musclé ses efforts de censure ces derniers temps et les plateformes technologiques ont été dans la ligne de mire dans cette optique.
Google et Apple auraient tous deux enfreint les directives de Roskomnadzor, les médias d'État rapportant que le gendarme des communications les tiendra coupables d'interférer avec le processus électoral du pays s'ils ne suppriment pas une application du critique le plus virulent du président Vladimir Poutine, Alexeï Navalny.
« Les plans de blocage des VPN ne sont qu'une autre mesure visant à renforcer le contrôle gouvernemental sur les communications en ligne », a déclaré NordVPN par courrier électronique, ajoutant que le pays dispose d'une série de lois qui permettent aux autorités d'interdire les sites Web sans ordonnance du tribunal.
NordVPN a eu sa juste part de démêlés avec le gouvernement russe et a même choisi de détruire ses serveurs dans le pays plutôt que d'y donner un accès au gouvernement lorsque ce dernier le lui a demandé en 2019. Cette fois-ci, le service s'est engagé à continuer à proposer ses produits « via les canaux disponibles ».
La Russie n'est pas étrangère à la répression et à l'imposition d'interdictions aux entreprises technologiques présentes dans le pays.
Starlink
La Russie a passé des années à isoler son réseau Internet national du reste de l'infrastructure en ligne du monde, en testant avec succès la coupure de son "RuNet" national de l'Internet mondial à la fin de 2019. Si, pour quelque raison que ce soit, la Russie était "coupée" de l'Internet mondial, que ce soit par des puissances antagonistes occidentales ou à la suite d'un éventuel scénario de guerre, la Russie serait en mesure de maintenir son propre réseau Internet national. Après tout, un câble peut toujours être coupé, et l'Internet moderne repose largement sur les câbles sous-marins.
Cependant, l'ambitieux programme StarLink d'Elon Musk, qui prévoit un réseau de satellites transmettant l'Internet en tout point de la terre, remet en question cette capacité de l'État russe à isoler lui-même son Internet à la demande. Avec plus de 900 satellites déjà en orbite, StarLink a effectué un test bêta de sa capacité à transmettre l'Internet par voie terrestre en octobre de l'année dernière.
Aussi, au début de cette année, le gouvernement russe a interdit l'Internet Starlink de SpaceX dans le pays et a averti ses citoyens qu'ils pourraient encourir des amendes s'ils l'utilisaient. Si un citoyen est surpris en train d'utiliser Starlink, les amendes peuvent aller de 10 000 à 30 000 roubles (115 € à 345 €) pour les utilisateurs ordinaires et jusqu'à 1 000 000 de roubles (11 510 €) pour les personnes morales qui utilisent les services des satellites occidentaux pour contourner le système de mesures de recherche opérationnelle du pays, selon un article publié dans l'édition russe de Popular Mechanics.
Selon la loi russe, tout le trafic Internet russe doit passer par un fournisseur de communications russe. Avec des constellations de satellites non russes comme StarLink, OneWeb, susceptibles de contourner cette obligation, l'idée est d'infliger une amende aux citoyens ou aux personnes morales qui tentent d'utiliser ces services.
Le chef de l'espace russe, Dmitri Rogozin, avait précédemment décrit StarLink comme une « politique prédatrice, intelligente, puissante et de haute technologie des États-Unis, qui utilise le choc et l'effroi afin de faire avancer, avant tout, leurs intérêts militaires ». Rogozin a critiqué la NASA et le ministère américain de la Défense pour avoir subventionné SpaceX par le biais de contrats gouvernementaux. S'il est vrai que SpaceX a reçu du gouvernement américain des contrats de lancement d'une valeur de plusieurs millions de dollars, il a également fourni des services de lancement à un prix nettement inférieur à celui des autres fournisseurs. Plus récemment, Rogozine a déclaré que Starlink n'est guère plus qu'un projet visant à fournir aux forces spéciales américaines des communications ininterrompues. Rogozin a également qualifié « d'absurde » l'affirmation de SpaceX selon laquelle Starlink a été créé afin de fournir un service Internet aux 4 % de la surface de la Terre non couverts par l'Internet terrestre.
Apple et Google
À la mi-novembre 2016, la Russie a ordonné aux fournisseurs de services internet de bloquer l’accès à LinkedIn sur son territoire. Cette mesure fait suite à un verdict rendu par deux tribunaux russes après que LinkedIn a refusé de se conformer à une nouvelle loi qui oblige les entreprises de technologie à stocker les données des utilisateurs russes sur des serveurs locaux. Certaines entreprises comme Google, eBay et Uber s'étaient déjà pliées à la loi qui est entrée en vigueur en 2015.
Dans les 24 heures suivant l’ordre des autorités russes, les opérateurs de télécommunications locaux ont coupé l’accès des utilisateurs en Russie au réseau social professionnel détenu par Microsoft. Si cette mesure était considérée comme de la censure, le gouvernement russe estimait que les nouvelles exigences sont conçues pour veiller à ce que les données personnelles des utilisateurs russes soient correctement protégées, ce qui ne pourrait être possible que si elles sont hébergées sur des serveurs qui sont sous la juridiction russe.
La Russie ne s’est toutefois pas arrêtée là. En janvier 2017, le pays de Poutine a ordonné à Google et Apple de supprimer l’application mobile de LinkedIn de leurs boutiques d’applications respectives en Russie. Ce qui veut dire que les utilisateurs d’appareils mobiles situés en Russie, à moins d’avoir recours à des mesures techniques de contournement, ne pourraient plus télécharger l’application LinkedIn sur les mobiles iOS ou Android.
Wikipedia
En 2015, en vertu d...
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