Microsoft investit beaucoup dans le Cloud et n'entend pas rater le lancement de sa future suite d'outils hébergés pour les entreprises (messagerie, calendrier, sites, intranet, bureautique, etc.) Office 365 (ex-Online Services). Un secteur sur lequel Google propose déjà ses Google Apps.
Face à l'importance du marché, les deux sociétés multiplient les déclarations plus ou moins fracassantes pour mettre en lumière les faiblesses de leur concurrent.
Tom Rizzo, Directeur des services en ligne de Microsoft, avait ainsi qualifié les Google Apps « d'échec en entreprise, notamment parce qu'il utilise les données pour vendre de la publicité ».
Une accusation à laquelle Laurent Lasserre, Directeur Commercial Google Entreprise France, répondait dans un entretien à Développez : « Tout le monde le sait, nous n'utilisons pas les données de nos clients pour vendre de la publicité. Il n'y a pas de publicité dans la version entreprise de Gmail. Jamais. La seule vraie réponse à ces attaques, c'est notre forte croissance [...] Cela traduit surtout une crainte vis à vis de nos produits ».
Dans ce même entretien, et de manière plus diplomatique, le dirigeant ne se privait pas lui-même d'envoyer quelques piques à Microsoft : « Amazon, c'est comme Google. Ce sont des sociétés exclusivement Internet qui sont nées dans le Cloud. Elles n'ont pas transféré une application qui existait on-premise vers le Cloud. Nos solutions ont vraiment été conçues dès le départ pour le Cloud ».
Ce thème est régulièrement utilisé par Google et ses partenaires pour expliquer que Microsoft propose des services professionnels online avec un unique but : vendre des licences pour ses offres sur sites.
Une théorie que Ariane Gorin, Directrice Marketing des Produits Office, balaie d'un revers de main. Microsoft propose les deux options, pour une raison simple : « Le Cloud et les versions sur site sont pour nous très complémentaires », expliquait-elle à Développez lors des Tech Days. « Nous avons des années d'expérience dans le développement de produits riches. Cette richesse de nos outils, par exemple celle de Excel, se retrouve dans nos versions Cloud ». D'après elle, cette richesse et cette diversité feront la différence par rapport à des éditeurs qui parient sur un avenir unique pour tous les usages.
Les deux sociétés ne se contentent pas de s'apostropher sur le contenu des offres. Google se plaît ainsi à mettre en avant sa tarification unique, fixe et transparente. Et d'attaquer Microsoft sur ce point. Pour un de ses revendeurs, « avec Microsoft, il faut avoir fait Polytechniques pour comprendre la facturation de leurs services ». Une accusation portée, « en off », à la fin d'une conférence informelle mais régulièrement reprise en public.
Jusqu'ici Microsoft était resté silencieux sur la tarification. Un silence rompu aujourd'hui par Tom Rizzo dans un billet de blog intitulé « Les frais cachés des solutions Google » (« The Hidden Google Tax »).
Pour lui, le prix unique des Google Apps serait un leurre. Il faudrait lui ajouter des coûts récurrents (support amélioré surfacturé pour accéder à une aide 24/24 et 7 jours sur 7, souscription à des applications supplémentaires pour compléter l'offre de base– jugée limitée par Tom Rizzo), et des coûts de migration (transfert des données, déploiement, formation, etc.).
Pour appuyer ces dires, Microsoft a réalisé une enquête auprès d'utilisateurs des Google Apps. Résultats, « les Google Apps ne sont pas prêtes pour un usage en entreprise, elles sont inadéquates sans l'ajout d'extensions coûteuses, même pour les PME. [...] Les Google Apps augmentent grandement le coût total de possession (NDR cost of ownership ou TCO) ».
Tom Rizzo souligne également que les Google Docs (la suite bureautique en ligne des Google Apps) ne permettraient pas de remplacer, dans la réalité, une suite comme Microsoft Office.
« Neuf entreprises sur dix utilisent les Google Apps en parallèle avec Office [pour des questions de] productivité, de sécurité et à cause de l'impossibilité de travailler hors ligne avec les Google Apps. […] La vaste majorité des entreprises ne font qu'essayer la version gratuite des Google Apps mais n'ont aucune intention de dépenser leur argent dans un déploiement ».
Souvent présentées comme étant une solution adaptée au TPE-PME, les Google Docs n'échappent pas non plus sur ce point à la plume assassine de Tom Rizzo « la plupart de ces entreprises n'utilisent que Gmail et Calendar (NDR : l'agenda partagé). Seules deux sur cinq ont adopté les Google Docs et deux sur trois utilisent toujours Office comme leur suite de productivité principale ».
Derrière ces piques, et les nombreux commentaires qu'ils suscitent, il est intéressant de voir que les expériences de migrations professionnelles vers le Cloud sont diverses (totales, partielles, d'une partie des outils, pour de nouveaux outils, etc.). Ce qui expliquent que certains utilisateurs abondent dans le sens de Tom Rizzo, alors que d'autres critiquent une vision faussée et biaisée.
Reste une réalité que les DSI connaissent bien. Passer à BPOS (futur Office 365) ou aux Google Apps a un prix.
Sans quoi Google et Microsoft n'aurait pas de réseaux de partenaires.
Source : Billet de Tom Rizzo
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Le , par Gordon Fowler
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