Starlink est le programme de SpaceX projetant de fournir une connexion Internet à haut débit depuis l’espace. En octobre, SpaceX a lancé une bêta publique aux États-Unis en envoyant des invitations par courriels. Dans son message, SpaceX a évoqué :
- des vitesses estimées de 50 Mb/s à 150 Mb/s ;
- une latence estimée de 20 à 40 ms ;
- quelques interruptions de la connectivité à prévoir ;
- 499 $ pour l'antenne réseau à commande de phase et le routeur ;
- un abonnement de 99 dollars par mois.
Par ailleurs, SpaceX a aussi publié une application sur l’App Store pour iOS et sur Google Play pour Android. L'application permet à un utilisateur de se connecter au service et de le configurer, d'effectuer des tests de vitesse et de résoudre les problèmes de connectivité.
La société a ensuite commencé à accepter des précommandes de 99 $ pour Starlink début février, bien que SpaceX ait souligné que les précommandes étaient « entièrement remboursables », notant en petits caractères que le fait de verser un acompte ne garantissait pas l'accès au service : « Selon le lieu, certaines commandes peuvent prendre 6 mois ou plus pour être exécutées. Le fait de verser un acompte ne garantit pas le service », indique le système de précommande. Les précommandes sont disponibles au même prix que celui pratiqué dans la version bêta en cours, qui est limitée à certaines régions du nord des États-Unis et du sud du Canada. Par ailleurs, le service sera d'abord offert à ceux qui auront précommandé aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni.
Par ailleurs, le même mois, SpaceX a révélé dans un dépôt auprès des régulateurs fédéraux que Starlink avait « plus de 10 000 utilisateurs aux États-Unis et à l'étranger ». SpaceX devrait avoir une capacité de plusieurs millions de clients aux États-Unis – la société a l'autorisation de déployer jusqu'à 1 million de petites antennes paraboliques comme terminaux d'utilisateurs et demande à la FCC l'autorisation de porter le niveau de déploiement maximum à 5 millions de ces antennes.
« À ce jour, plus d'un demi-million de personnes ont passé une commande ou fait un dépôt pour bénéficier de Starlink », a déclaré l'ingénieur des opérations de SpaceX Siva Bharadvaj lors de la diffusion Web de lancement de sa 26ème mission Starlink.
Bien que l'annonce de SpaceX de plus d'un demi-million de commandes indique une demande croissante pour son service, on ne sait pas combien d'entre elles deviendront des utilisateurs mensuels ou se trouveront dans des zones desservies par Starlink. Bien que le service soit conçu pour atteindre n'importe quel endroit sur Terre, la « [seule] limite est la forte densité d'utilisateurs dans les zones urbaines », a tweeté Musk mardi, ajoutant que « très probablement, tous les 500 000 initiaux recevront un service. Le défi sera plus important lorsque nous allons entrer dans la gamme de plusieurs millions d'utilisateurs ».
La situation hors des États-Unis
SpaceX a reçu au début de l'année l'autorisation de l'autorité britannique de régulation des communications (Ofcom) pour déployer et commercialiser Starlink dans le pays. L'entreprise a alors envoyé des kits Starlink aux personnes retenues pour participer au test bêta public. Des utilisateurs des zones rurales qui participent au test bêta ont déclaré fin février avoir atteint des vitesses de navigation et de téléchargement « incroyables » avec le service Internet par satellite d'Elon Musk.
Les premiers testeurs ont affirmé cette semaine avoir atteint des vitesses de téléchargement allant jusqu'à 215 mégabits par seconde (Mb/s), ce qui leur a permis de faire des choses qu'ils ne pouvaient pas faire auparavant, comme la diffusion en continu à partir de plusieurs appareils en même temps. Par exemple, Aaron Wilkes, qui vit à Bredgar, dans le Kent, a déclaré que la ligne fixe de son foyer atteignait environ 20 mégabits par seconde. Ceci est nettement inférieur à une moyenne nationale de 71,8 Mb/s qu'aurait signalée l'Ofcom en mai 2020. Il a aussi ajouté qu'il arrive que la vitesse se situe entre 0,5 et 1 Mb/s.
Il estime que de telles vitesses rendent presque impossible la diffusion en continu de Netflix ou le téléchargement de gros jeux vidéo. « Nous avons déménagé dans ce petit village et nous avons eu un mal de chien quand nous avons eu notre lente connexion ici », a-t-il déclaré. Mais en utilisant Starlink désormais, Wilkes reçoit en moyenne 175 Mb/s, et jusqu'à 215 Mb/s parfois, ce qui signifie que les jeux peuvent être téléchargés en un peu plus d'une heure. « La possibilité de télécharger du contenu aussi rapidement par rapport à notre ligne BT standard est incroyable », a déclaré Wilkes.
Alors que SpaceX n'avait lancé qu'à ce moment 1 000 satellites sur les 42 000 prévus, le service semblait respecter les promesses initiales de la société. De plus, la société a déjà lancé des tests dans trois pays : les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni.
L'arrivée en France de Starlink ne fait plus aucun doute. L'Arcep, autorité de régulation des télécoms, a accordé une licence d'utilisation de fréquences à SpaceX pour l'exploitation de son réseau Internet satellitaire Starlink en France. Comme le rappelle l'Arcep, son rôle est ici « d'étudier et d'autoriser, le cas échéant, l’exploitation des fréquences déjà enregistrées à l’Union internationale des télécommunications (UIT) au niveau spatial » pour le territoire national. En effet, il est de son ressort d'affecter officiellement les fréquences utilisées à Starlink, en fixant les conditions dans lesquelles ces dernières doivent être exploitées.
L'UE ne veut pas laisser l'Internet satellitaire à Starlink
Début janvier, Bruxelles a commandé une étude de faisabilité à de grands noms européens comme Airbus, Thalès, Orange ou Eutelsat pour concevoir un service d’Internet satellitaire européen destiné à stimuler l’économie numérique et réduire la fracture numérique. La nouvelle initiative qui vise à renforcer la souveraineté digitale de l’Europe est annoncée alors que SpaceX entend proposer à long terme un accès généralisé à l'Internet par satellite via son service Starlink.
L'étude de faisabilité devrait avoir une durée d'un an, coûtera 7,1 millions d'euros et est destinée à concevoir un système spatial indépendant de communications propre à l’Union européenne. Elle est confiée à un consortium de fabricants et d’opérateurs de satellites, d’un opérateur de télécommunication et du fournisseur européen de services de lancement afin d’étudier la conception, le développement et le lancement d’un système spatial européen de communications.
Cette étude a pour but d’évaluer la faisabilité de cette nouvelle initiative destinée à renforcer la souveraineté digitale de l’Europe et à fournir une connectivité sécurisée à ses citoyens, ses entreprises commerciales et ses institutions publiques. Comme le projet Starlink, le système aura également pour mission d’assurer une couverture, à l’échelle mondiale, des zones rurales et des zones blanches. Une fois validé, ce nouveau projet phare de l’Union européenne, qui s’inscrit dans la lignée des programmes Copernicus et Galileo, exploitera pleinement les synergies et le potentiel technologique des industries numérique et spatiale, a écrit Orange l’un des géants européens a qui a été confié l’étude.
« Cette étude aura pour but d’évaluer la faisabilité de cette nouvelle initiative destinée à renforcer la souveraineté digitale de l’Europe et à fournir une connectivité sécurisée à ses citoyens, ses entreprises commerciales et ses institutions publiques », indique l'Union européenne. Et d'indiquer que ce nouveau système aura, comme Starlink, pour vocation « d’assurer une couverture, à l’échelle mondiale, des zones rurales et des zones blanches ».
Les acteurs de la technologie sélectionnés par Bruxelles pour mener à bien cette étude sont : Airbus, Arianespace, Eutelsat, Hispasat, OHB, Orange, SES, Telespazio et Thales Alenia Space. Il leur revient de concevoir le futur système spatial européen à même de fournir des services sécurisés de communication aux États membres de l'UE, « ainsi qu’une connectivité à large bande pour les citoyens, les entreprises et les secteurs de la mobilité européens, renforçant ainsi la souveraineté numérique de l’Union ».
« La phase d’étude attribuée par la Commission européenne permettra plus particulièrement de définir les besoins des utilisateurs, la mission du système, une conception architecturale préliminaire et un concept de prestation de services, ainsi que les estimations budgétaires afférentes », a précisé la Commission européenne. « Un programme de partenariat public-privé (PPP) sera envisagé et évalué au cours de cette phase ».
L’étude examinera la façon dont ce système spatial pourrait améliorer les infrastructures critiques, actuelles et futures, y compris les réseaux terrestres. Elle évaluera également la manière de se connecter à ces infrastructures pour renforcer les capacités de l’Union en matière d’accès au cloud et pour fournir des services numériques de manière indépendante et sécurisée, des caractéristiques essentielles pour susciter la confiance vis-à-vis de l’économie numérique et garantir l’autonomie stratégique et la résilience de l’Europe. Le projet a été initié par le commissaire européen à l'industrie, Thierry Breton, ancien directeur de la technologie et ministre français des Finances.
Source : Elon Musk