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Apple a fait des concessions sur les règles régissant ses OS en Russie et d'autres pays en prendront note.
Les acheteurs d'iPhone pourront installer des logiciels russes au premier démarrage

Le , par Stéphane le calme

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À partir d'avril, les nouveaux iPhone et autres appareils iOS vendus en Russie comprendront une étape de configuration supplémentaire. Outre les questions sur les préférences linguistiques et l'activation de Siri, les utilisateurs verront un écran les invitant à installer une liste d'applications de développeurs russes. Ce n'est pas seulement une particularité régionale. C'est une concession qu'Apple a faite suite à la pression juridique de Moscou – une concession qui pourrait avoir des implications bien au-delà des frontières de la Russie.

Les accords stipulent que lorsque vous allumez pour la première fois un appareil Apple acheté en Russie, lors de la configuration, l'utilisateur verra une boîte de dialogue dans laquelle il sera invité à installer des applications de la liste approuvée par le gouvernement par défaut. Il sera possible de refuser l'installation en décochant les cases devant certaines applications, explique la source de la publication. Le bureau d'Apple a confirmé cette information.

Le nombre de programmes requis varie en fonction du type d'appareil. La liste obligatoire approuvée par le gouvernement plus tôt cette année comprend les applications de Yandex, Mail.ru Group, Kaspersky Lab, Rostelecom, Channel One et d'autres grandes sociétés Internet et médias russes.

En quoi Apple fait-il une entorse à son règlement ? Apple vérifie très attentivement toutes les applications proposées dans l'App Store, et n'autorise pas celles qui pourraient ne pas fonctionner correctement ou créer des problèmes pour les utilisateurs. Dans une situation où la préinstallation devient obligatoire, l'entreprise ne pourra pas affecter le fonctionnement de l'application (par exemple, la supprimer).

La loi en question remonte à 2019, lorsque la Russie a indiqué que tous les ordinateurs, smartphones, téléviseurs connectés et autres vendus sur le territoire doivent être préchargés avec une sélection d'applications approuvées par l'État qui comprend des navigateurs, des plateformes de messagerie et même des services antivirus. Apple a coupé la poire en deux ; les applications suggérées ne sont pas préinstallées et les utilisateurs peuvent choisir de ne pas les télécharger. Mais la décision de l'entreprise de contourner ses règles sur les préinstallations pourrait inciter d'autres pays à formuler des demandes similaires.

« Cela est la résultante de pressions réglementaires sur les entreprises technologiques en Russie qui se sont étendues sur des années », déclare Adrian Shahbaz, en tête de la division Démocratie et Technologie au sein de l'organisation à but non lucratif de défense des droits humains Freedom House. Le pays a entrepris un effort massif pour remodeler son Internet vers des mécanismes de contrôle, de censure et de surveillance de masse. Et le gouvernement a imposé des réglementations de plus en plus strictes aux entreprises technologiques opérant sur le territoire. « Elles doivent stocker des données sur des serveurs locaux, fournir aux agences de sécurité des clés de décryptage et supprimer le contenu qui enfreint la loi russe », note Shahbaz, bien que toutes les entreprises ne fassent pas tout cela. « Et maintenant, elles sont obligées de promouvoir des applications approuvées par le gouvernement sur leurs plateformes ».

La loi sur les applications préinstallées a été par la suite baptisée de manière informelle « loi contre Apple » (la société ne préinstalle jamais d'applications tierces dans le système d'exploitation iOS et a averti que si elle venait à être adoptée, elle pourrait quitter le marché russe). Bien que la loi a été adoptée, Apple n’a pas quitté le marché russe. Au lieu de cela, Apple a créé une exception que d'autres, y compris les fabricants d'Android, n'ont pas. Google, qui développe le système d'exploitation mobile Android open source, ne fabrique pas directement la plupart du matériel de cette plateforme et ne contrôle pas quelles applications sont préinstallées sur des appareils tiers (Google fabrique le téléphone Pixel, mais ne le vend pas en Russie).


« Pour Apple, la Russie est un marché relativement petit, mais en croissance constante. Ici, la société a un large public fidèle de produits et de services écosystémiques », a déclaré Denis Kuskov, PDG de Telecom Daily. Selon lui, après avoir pesé tous les avantages et inconvénients, la société a décidé qu'il est toujours préférable de se conformer aux exigences de la législation russe plutôt que de quitter le marché : « De plus, nous parlons d'une sorte de compromis – l'utilisateur peut toujours choisir, quoi installer. Ce qui permet de respecter la loi – qui nécessite la création de conditions pour la préinstallation des logiciels russes, et ce qu'Apple va faire est pleinement conforme à ce libellé ».

Mikhail Klimarev, directeur exécutif de l'Internet Protection Society, une organisation non gouvernementale russe, dit qu'il pense que la loi sur les applications préinstallées a une double fonction pour le Kremlin. Cela crée une opportunité de promouvoir des applications que le pays peut surveiller et contrôler, tout en permettant au gouvernement de manipuler le marché de la technologie. La loi pénalisera et sanctionnera tout fournisseur qui vend des ordinateurs et des smartphones non conformes plutôt que les fabricants qui les ont fabriqués (à moins, bien sûr, que la société ne vende également ses produits directement en Russie, comme le fait Apple).

« Le fait est que la responsabilité de la violation n'est pas imposée au vendeur, mais au détaillant », déclare Klimarev. « Dans ce cas, la loi [sera utilisée] pour détruire les petits vendeurs. Et puis les grands distributeurs augmenteront leurs prix. En Russie, beaucoup de lois absurdes ont été adoptées ces derniers temps, ce qui est techniquement irréalisable ».

Ce n’est pas la première fois qu’Apple est confrontée à une telle situation avec des exigences légales concernant les applications (encore moins la première fois que l'entreprise a cédé face à ces exigences). Notamment, pour continuer à opérer en Chine, Apple a accepté d'utiliser un fournisseur de cloud national pour stocker les données iCloud et les clés de chiffrement de ses clients chinois. Et Apple supprime les applications de son App Store iOS chinois lorsque le gouvernement l'exige. L'adaptation des applications russes lors de l'installation, cependant, est une nouvelle frontière dans les interactions d'Apple avec des gouvernements.

« Cela fait partie d'une tendance plus large que nous avons vue dans des pays comme l'Iran, la Turquie et l'Inde », a déclaré Shahbaz de Freedom House. « Les autorités canalisent la frustration contre les applications étrangères populaires en faisant la promotion d'équivalents nationaux où les données et la parole sont plus étroitement contrôlées par le gouvernement ».

Du point de vue économique et de la sécurité nationale, il est compréhensible que les gouvernements veuillent promouvoir les logiciels nationaux auprès de leurs propres citoyens. Mais dans la pratique, la balkanisation croissante d'Internet érode la liberté d'Internet dans le monde entier et mine tout le concept d'un Web mondial décentralisé.

Le plan d'Apple laisse toujours aux utilisateurs de multiples possibilités de supprimer les applications imposées par le gouvernement, mais leur promotion lors de la configuration entraînera inévitablement une plus large distribution du logiciel choisi par la Russie. Les applications ne sont pas spécifiquement développées par le gouvernement, mais le Kremlin a une portée étendue au sein de son écosystème Internet. Une diffusion plus large de ses applications préférées pourrait entraîner un accès élargi du gouvernement aux données des utilisateurs russes et aux informations personnelles ou même des situations dans lesquelles le gouvernement dispose des informations sur les appareils qui se servent de certaines applications et qui les ont supprimées.

Des questions subsistent quant à savoir si l'objectif final de la Russie est d'isoler et de déconnecter complètement son Internet du reste du monde ou si le gouvernement préfère un réseau hybride. Mais du point de vue du Kremlin, la possibilité de promouvoir certaines applications sur iOS est une aubaine dans les deux cas.

Apple aurait simplement pu autoriser la Russie à préinstaller les applications qu'elle souhaitait sur les appareils iOS, la société aurait également pu prendre une position radicale contre de telles interférences. Au lieu de cela, elle a trouvé un terrain d'entente, une situation dont d'autres pays pourraient bien s’inspirer pour répondre à leurs propres intérêts.

Source : nouvelle loi Russe, loi contre Apple

Et vous ?

Que pensez-vous de cette décision d'Apple ? La trouvez-vous surprenante ?
Cette décision gagnerait-elle à être appliquée dans d'autres pays ? Dans quelle mesure ?
La loi pénalisera et sanctionnera tout fournisseur qui vend des ordinateurs et des smartphones non conformes plutôt que les fabricants qui les ont fabriqués, que pensez-vous de cette stratégie visant à pénaliser les détaillants en cas de non-respect de la loi au lieu de remonter plus haut dans la chaîne ?

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Avatar de pmithrandir
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 23/03/2021 à 8:16
Il faut comprendre Apple... ils sont en difficultés financières et pas en mesure de se privé d'un marché critique...

Ou pas.

La compromission n'a pas de limites au nom de l'argent. Quand on a pas besoin d'argent comme Apple, on devrait envoyer les russes se faire foutre avec leur exigences, comme les chinois dailleurs. C'est dans ces petites compromission qu'on aide ces régimes dictatoriaux a perdurer. Au passage, on nourri aussi la bête qui nous attaquera demain.

Toutes les dictatures sont tombée suite a de petits incidents. Des petites frustrations qui s'accumulent, le sentiment d'être un habitant de la terre de deuxième classe dans ces sociétés. Aider ces régimes à augmenter leur emprise sur leur citoyen est criminel et devrait je pense être puni.

A quand la poursuite de ces grand d'internet pour complicité de crime contre l'humanité quand il donne accès massivement aux données personnelles des citoyens qui sont alors arrêtés ou exécutés sommairement ? Je vais lancer un point Godwin, mais qu'auriez vous pensé si Hitler avait eu de tels pouvoirs entre les mains ? Ou même Franco plus récemment ? Je vois mal la différence avec les 2 régimes cités ici.
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