Le bitcoin pourrait-il bientôt devenir la monnaie du commerce international ?
Citigroup Inc., opérant sous le nom Citi, est une entreprise financière basée à New York. Le groupe est issu de la fusion de Citicorp avec Travelers Group en avril 1998. Même si la valeur du bitcoin continue d'être très volatile, de grandes organisations ont commencé à l'adopter. Tesla a déclaré le mois passé avoir investi plus d'un milliard de dollars dans le bitcoin et Mastercard et BNY Mellon prévoient d'accepter la cryptomonnaie comme moyen de paiement. Ainsi, la confiance vis-à-vis de la cryptomonnaie s'accroît, car de grands groupes industriels et financiers ont commencé ou prévoient de l'adopter.
Outre Tesla, Mastercard et BNY Mellon, qui ont déjà témoigné leurs intentions vis-à-vis du bitcoin, Goldman Sachs aurait redémarré son bureau de négociation de devises numériques et devrait commencer par négocier des contrats à terme sur le bitcoin et des contrats à terme non livrables pour ses clients dès la semaine prochaine. De même, Citi explique que les récentes performances du bitcoin s'expliquent par l'implication croissante des investisseurs institutionnels au cours des dernières années, contrastant avec l'importance accordée aux investisseurs particuliers pendant la majeure partie de la dernière décennie.
« Le bitcoin a commencé à devenir si important qu'il crée sans doute sa propre demande, alors que les sociétés et les institutions commencent à faire des incursions dans un domaine qu'elles n'auraient pas touché quelques mois auparavant », a déclaré le mois dernier Jim Reid, stratégiste de recherche à la Deutsche Bank, lorsque le coût du bitcoin passait la barre des 50 000 dollars « Ironiquement, il est en train de devenir une classe d'actifs crédible pour beaucoup en se ralliant à tant de choses récemment et en obtenant un soutien institutionnel croissant ».
En raison de la frénésie autour de la plus populaire des cryptomonnaies et des remous qu'elle suscite dans le monde de la finance, Citi a déclaré lundi que le bitcoin était à un "point de basculement". « Il existe une foule de risques et d'obstacles qui entravent le progrès du bitcoin », ont déclaré les analystes de Citi. « Mais la mise en relation de ces obstacles potentiels avec les opportunités permet de conclure que le bitcoin est à un point de basculement », ont-ils ajouté. La banque d'investissement pense en effet que le bitcoin pourrait être au début d'une "transformation massive" dans le courant dominant.
Si certains investisseurs pensent que la volatilité du bitcoin constitue un obstacle à sa généralisation en tant que moyen de paiement, Citi voit la chose sous deux angles. Il pense que le bitcoin pourrait soit devenir la devise préférée pour le commerce international, soit faire face à une "implosion spéculative". « Si les entreprises et les particuliers accèdent, via des portefeuilles numériques, à l'argent liquide numérique prévu par la banque centrale et aux "stablecoins", la portée mondiale, la traçabilité et le potentiel de paiements rapides du bitcoin lui permettraient d'être "idéalement positionnée" pour devenir la monnaie préférée du commerce international », a déclaré Citi.
Cependant, pour l'instant, l'actif numérique est peu réglementé et est très peu utilisé pour le commerce dans les grandes économies. De plus, entravé par une forte volatilité, il est actuellement sujet à des transactions relativement coûteuses. Toutefois, certains disent qu'il aurait gagné en popularité sur certains marchés émergents, comme le Nigeria, au cours de l'année dernière. Lundi, le procureur général de New York, Letitia James, a averti les investisseurs de faire preuve d'une "extrême prudence lorsqu'ils investissent dans des monnaies virtuelles".
Par ailleurs, Citi a déclaré qu'une transformation aussi spectaculaire vers la monnaie de facto pour le commerce mondial, un statut actuellement détenu par le dollar américain, dépendrait des changements apportés au marché du bitcoin pour permettre une participation institutionnelle plus large et une surveillance plus étroite des régulateurs financiers.
bitcoin comme monnaie du commerce international : quel serait l'impact énergétique ?
En dehors de la volatilité et des défis susmentionnés auxquels le bitcoin est actuellement confronté, un autre grand défi qu'il pose est l'énergie nécessaire au minage des jetons. L'énergie utilisée par les mineurs afin de produire les unités du bitcoin est en constante évolution depuis la création de la monnaie numérique. Un rapport publié dernièrement sur le sujet estime que, si l'on considère le réseau le bitcoin comme un pays, alors il consomme plus d'énergie électrique par an que l'Argentine toute entière. C’est l’une des conclusions du rapport publié par le Centre pour la finance alternative de l’université de Cambridge.
Elle fait suite à une autre estimation de la consommation d’énergie du réseau support de la célèbre cryptomonnaie à hauteur de 1 % de celle du monde entier. En cela, le bitcoin est déjà considéré comme un gouffre énergétique. En effet, la consommation d’énergie du réseau bitcoin n’est pas un bogue. Elle est liée au mécanisme d’émission des jetons. Dans le jargon de la cryptomonnaie, le processus prend le nom de minage. Le principal problème qui découle de cette méthode de validation des transactions est sa lourdeur de fonctionnement.
La preuve de travail, qui demande un consensus global de chaque nœud sur la blockchain, requiert une quantité d’énergie considérable. Cet algorithme demande à chaque nœud de résoudre un puzzle cryptographique. Ce puzzle est résolu par les mineurs qui entrent dans une sorte de compétition de laquelle le gagnant ressort avec une récompense en bitcoins. Cette récompense lui est accordée lorsqu’il trouve le hash qui permettra la création d’un nouveau bloc. Mais trouver ce hash devient de plus en plus compliqué et nécessite l’usage d’un nombre chaque fois plus élevé de machines.
C’est la raison pour laquelle certains construisent des fermes de minage, d’où les publications qui s’enchaînent et qui font état d’importantes consommations du « pays bitcoin ». À ce jour, il consomme 121,36 TWh par an, selon l’analyse de l’université de Cambridge. Cette consommation devrait être revue à la hausse à l’avenir quand on prend en compte le fait qu’une augmentation du prix de la cryptomonnaie entraîne une augmentation de l’énergie nécessaire pour le minage. De même, les émissions de gaz à effet de serre dues au fonctionnement du réseau bitcoin iront croissant.
Et si le bitcoin était une escroquerie, c'est-à-dire une pyramide de Ponzi mieux élaboré ? Eh bien ! C'est ce que pense le développeur Haskell Stephen Diehl, auteur de "What I Wish I Knew When Learning Haskell". Il estime que le bitcoin est une pyramide de Ponzi postmoderne et « qu'il n'a aucune manifestation dans le monde réel et ne produit rien ». Il a déclaré que l'achat d'un bitcoin, c'est comme acheter une entrée dans une base de données comptable une collection de bits extrêmement coûteuse. Selon lui, le bitcoin n'a pas d'actifs, de revenus, de clients, de trésorerie ou de dividendes.
« La valeur actuelle nette du bitcoin est nulle et ne peut jamais être différente de zéro. Cette valeur provient uniquement d’une forme de spéculation récursive, une illusion selon laquelle davantage de victimes viendront à spéculer dans la spéculation, perpétuant ainsi l’escroquerie et faisant monter la “valeur “ spéculée plus haut. C'est un contrat à terme avec un sous-jacent sur la crédulité humaine, un pari qu'il y aura plus d'imbéciles à l'avenir pour payer les imbéciles actuels. Einstein a dit un jour : “Deux choses sont infinies : l'univers et la stupidité humaine ; et je ne suis pas sûr pour ce qui concerne l'univers“ et dans l'étrange monde à l'envers d'aujourd'hui, vous pouvez désormais investir dans la thèse d'Einstein et cela s'appelle bitcoin », a analysé Stephen Diehl.
Source : Rapport de Citi (PDF)
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