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Plusieurs associations de consommateurs déposent une plainte collective contre TikTok en Europe
L'accusant de surexploiter les données des utilisateurs et de ne pas suffisamment protéger les mineurs

Le , par Stéphane le calme

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Une plainte collective a été déposée contre TikTok en Europe. En fait, le BEUC (Bureau européen des unions de consommateurs, une fédération de 43 associations de consommateurs issues de trente et un pays européens) et ses membres se sont prêtés à l’exercice de lire les conditions d'utilisation de TikTok. Selon UFC-Que Choisir (membre du BEUC), le constat est sans appel : une rédaction peu claire, des clauses contraires à la Loi et qui favorisent TikTok au détriment de ses utilisateurs. Très concrètement, TikTok se donne le droit de faire ce qu’il veut des vidéos publiées : les utiliser, les modifier, les reproduire sans que les utilisateurs n’aient leur mot à dire. C’est illégal.

UFC-Que Choisir dénonce un certain nombre d'irrégularités :
  • TikTok ne réussit pas à protéger ses utilisateurs les plus jeunes : Alors que la plateforme accepte les inscriptions à partir de 13 ans, l’application est plébiscitée par les adolescents. Mais les mesures mises en œuvre pour protéger ce public vulnérable ne sont clairement pas au rendez-vous : pas de réelle protection contre la publicité cachée et, surtout, des contenus potentiellement dangereux. En effet, les marques se servent bien souvent des influenceurs pour lancer par exemple des concours de hashtags, et masquer ainsi leur véritable intention marketing. Par ailleurs, suite au triste drame italien lié au jeu du foulard, et aux vidéos sexuellement explicites parfois proposées aux utilisateurs après quelques minutes de visionnage, la capacité du réseau à protéger les mineurs des contenus inappropriés est clairement posée.
  • Un système trompeur de monnaie virtuelle : Au-delà des Likes et des abonnements, TikTok a déployé une option supplémentaire, celle d’encourager l’achat de cadeaux virtuels pour récompenser ses vidéos préférées. L’utilisateur est en effet incité à acheter ces pièces ou coins qui lui permettent ensuite de s’approvisionner en objets virtuels. Rien de plus simple, quelques clics suffisent et TikTok met tout en œuvre pour que l’utilisateur oublie qu’il s’agit d’argent réel. Alors que la majorité des utilisateurs de TikTok sont des mineurs, les associations de consommateurs européennes souhaitent lever le voile sur ces pratiques détestables qui incitent les adolescents, à fournir de l’argent à leurs TikTokeurs préférés.
  • Une surexploitation des données utilisateurs : TikTok n'informe pas clairement ses utilisateurs sur les données personnelles qui sont collectées, leur but et destination contrairement aux obligations du RGPD.

    Pour que les utilisateurs, et en particulier les plus jeunes, puissent jouir de leurs droits et utiliser le réseau en toute sécurité, le BEUC, avec l’UFC-Que Choisir et d’autres associations membres, lance une alerte auprès de la Commission européenne et des autorités nationales de protection des consommateurs (DGCCRF) via le mécanisme d’alerte externe, pour pratiques commerciales trompeuses, et déloyales. L’objectif est double :
    • Que soit lancée une enquête à l’échelle européenne et nationale sur les pratiques de Tiktok ;
    • Qu’une décision contraignante soit prise par les autorités de protection de consommateurs concernées, notamment celle de contraindre TikTok à :
      • mieux informer les consommateurs sur sa politique et son modèle économique ;
      • expliquer le fonctionnement de sa politique d’achat de pièces de monnaie et ses implications financières ;
      • mettre en place des mesures efficaces de protection des mineurs notamment en matière d’utilisation de leurs données personnelles et d’exposition au marketing, à la publicité cachée et aux contenus inappropriés.



UFC-Que Choisir dénonce donc les multiples infractions aux droits des utilisateurs et a annoncé se joindre à la plainte du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) auprès de la Commission européenne et du réseau des autorités de protection des consommateurs contre le média social. Les plaignants veulent qu'une enquête soit lancée sur les pratiques de cette application très populaire. UFC-Que Choisir invite les autorités nationales de protection des consommateurs (DGCCRF) à « enquêter sur ce géant des réseaux sociaux » pour contraindre notamment TikTok à lever le voile sur sa politique de confidentialité et expliquer le fonctionnement de sa politique d'achat de pièces de monnaie et ses implications financières.


Concernant les mineurs, en décembre 2019, une plainte a été déposée contre l'application, accusant ByteDance d’avoir collecté et divulgué à des tiers, les données d'utilisateurs de Musical.ly (le nom de TikTok avant le rachat par ByteDance en 2017) âgés de moins de 13 ans sans le consentement explicite de leurs parents depuis au moins 2014. La COPPA ou loi sur la protection de la vie privée en ligne des enfants est pourtant très claire, elle stipule que les entreprises de médias ne peuvent collecter de données sur les enfants de moins de 13 ans sans le consentement de leurs parents. Il est donc reproché à la société de l’avoir fait sciemment.

La plainte mentionnait également le fait que la société n’avait pas créé les garanties adéquates pour empêcher les mineurs d'utiliser son application surtout quand on connaît les risques auxquels ces derniers étaient exposés. Selon la plainte, même si un profil utilisateur était défini sur privé, les informations de profil, y compris les photographies et les numéros de téléphone, étaient consultables par n'importe qui. La plainte faisait aussi savoir que l'application était dotée d'une fonctionnalité qui permettait aux utilisateurs de rechercher d'autres utilisateurs dans un rayon de 50 km. Si trouvés, les utilisateurs pouvaient se connecter entre eux et s'envoyer des messages directs.

Il était également fait mention d'un autre point encore plus grave : entre 2015 et 2016, l'application aurait collecté des données de localisation sur les utilisateurs, une fonctionnalité qui aurait pu permettre à des personnes mal intentionnées d'identifier le lieu où se trouvait un utilisateur. La plainte allègue que Musical.ly a reçu des milliers d'avis de parents l'informant que leurs enfants seraient sur l'application sans leur consentement.

TikTok avait restreint mi-janvier les paramètres de confidentialité de ses utilisateurs âgés de 13 à 15 ans, quelques jours après que des observateurs ont accusé son algorithme de favoriser l'accès à des vidéos sexualisées mettant en scène des mineurs.


L'administration Biden veut vérifier si la sécurité nationale est réellement mise en danger par TikTok

Il y a quelques jours, un rapport du Wall Street Journal a indiqué que le gouvernement américain suspendait la vente prévue entre la maison mère de TikTok, ByteDance, et Oracle et Walmart, afin de procéder à une nouvelle évaluation des risques de sécurité posés par l'application notamment.

Sous l'égide de l'ancien président Donald Trump, le ministère du Commerce avait cherché à interdire aux magasins d'applications de Google et d'Apple d'offrir TikTok en téléchargement aux nouveaux utilisateurs et à interdire d'autres transactions techniques qui, selon TikTok, empêcheraient effectivement l'utilisation de l'application aux États-Unis. Trois juges fédéraux, dans des décisions distinctes, ont bloqué les mesures prises par Trump à l'encontre de TikTok et de WeChat, une application mobile de messagerie instantanée détenue par Tencent Holdings Limited, une autre entreprise chinoise.

Trump avait en effet pris en tout deux décrets : un en août 2020 dans lequel l'ancien président a publié déclarait que TikTok et WeChat constituaient une "urgence nationale". Une semaine plus tard, un second décret donnait à la société mère de TikTok, ByteDance, basée à Pékin, 90 jours pour céder l'application à un propriétaire américain ou cesser ses activités aux États-Unis. Une semaine avant la signature du premier décret, cependant, Trump a ordonné à ByteDance de vendre dans les 45 jours à, apparemment, Microsoft. Ce dernier a déclaré à l'époque qu'il prévoyait de terminer les pourparlers avec ByteDance d'ici la mi-septembre.

Trump avait alors déclaré que le PDG de Microsoft, Satya Nadella, pourrait "essayer" de vendre, ajoutant : « Si quelqu'un, que ce soit Microsoft ou quelqu'un d'autre, l'achète, ce sera intéressant ». Trump a juré qu'il ne prolongerait pas la date limite pour une vente au-delà du 15 septembre et puis, très soudainement le 13 septembre, Oracle, et non Microsoft, est apparemment sorti victorieux des pourparlers. Cependant, l'accord avec Oracle s'est avéré ne pas être une acquisition réelle, comme l'administration l'avait prétendument souhaité.

Au lieu de cela, l'accord a produit un arrangement vague qui ferait d'Oracle le "partenaire technologique de confiance" de TikTok aux États-Unis. Entre-temps, TikTok, qui compte plus de 100 millions d'utilisateurs aux États-Unis, a nié les accusations et a porté plainte contre l'administration Trump, arguant que l'interdiction était inconstitutionnelle et motivée par des raisons politiques. Des groupes d'utilisateurs ont également porté plainte. Plusieurs tribunaux ont donné raison aux plaignants et ont accordé des injonctions bloquant l'entrée en vigueur des interdictions de Trump en septembre et octobre comme prévu.

L'interdiction de TikTok était censée entrer en vigueur le 12 novembre, quelques jours après l'élection présidentielle américaine, mais à la suite de l'élection, Trump et ses collaborateurs ont semblé oublier plus ou moins complètement l'entreprise, les prétendues préoccupations de sécurité nationale et l'interdiction. Le 10 novembre, TikTok a déclaré devant un tribunal qu'elle tentait de finaliser les négociations avec le gouvernement fédéral, mais qu'elle n'avait pas eu de nouvelles depuis des semaines.

Deux jours plus tard, le ministère du Commerce a émis un sursis sur ses propres plans pour appliquer l'interdiction de TikTok avant que l'interdiction n'entre en vigueur. Bien que la nouvelle administration ne partage pas toutes les préoccupations de l'ancienne administration concernant la plateforme de partage de vidéos, la Maison Blanche n'a pas complètement abandonné la partie. Il peut encore y avoir des risques légitimes pour ByteDance d'avoir accès à tant d'informations sur les utilisateurs américains.

Source : UFC-Que Choisir

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