
En effet, c’est l’autorité norvégienne de protection des données qui a déclaré lundi dernier qu'elle infligerait une amende à Grindr, d’environ 11,7 millions de dollars, pour avoir divulgué illégalement des détails privés sur ses utilisateurs à des agences de publicité. On apprend d’ailleurs que MoPub, la société de publicité mobile de Twitter, ferait partie de ces agences de publicité. Les informations divulguées regroupent non seulement des informations personnelles, mais aussi la position géographique des utilisateurs et des informations sur l'appareil qu'ils utilisent.
Il s’agit là de faits très graves qui pourraient mettre en danger les utilisateurs, comme l’a déclaré Tobias Judin, chef du département international de l'Autorité norvégienne de protection des données. Ce dernier a fait savoir que les pratiques d'exploration de données de Grindr violaient non seulement les droits européens à la vie privée, mais auraient également pu mettre les utilisateurs en danger dans des pays, comme le Qatar et le Pakistan, où des actes sexuels consentis entre personnes de même sexe sont illégaux.
« Nous essayons de faire comprendre à ces applications et services que cette approche de ne pas informer les utilisateurs, ne pas obtenir un consentement valide pour partager leurs données, est totalement inacceptable », a rajouté Judin.
Il est important de rappeler que la société n’en est pas à son premier forfait. En avril 2018, l’entreprise a été surprise en train d'exposer le statut VIH des utilisateurs à deux autres entreprises. Rappelons également que cette amende survient un an après que des groupes européens à but non lucratif ont déposé des plaintes contre Grindr et ses partenaires publicitaires auprès des régulateurs de la protection des données.
Grindr a jusqu'au 15 février pour commenter la décision de l'autorité norvégienne avant qu’elle ne soit définitive, mais déjà, un de ses porte-parole a déclaré : « Nous améliorons continuellement nos pratiques de confidentialité en tenant compte de l'évolution des lois et réglementations en matière de confidentialité, et nous sommes impatients d'engager un dialogue productif avec l'Autorité norvégienne de protection des données ».
On en vient à se demander à la vue de la récurrence de ces pratiques, si les amendes sont en réalité la solution pour dissuader ces entreprises. Pendant que certains pensent que de plus grosses amendes peuvent y arriver, d'autres proposent que des poursuites judiciaires soient initiées à l'encontre des personnes qui sont à la tête de ces entreprises.
Source : The New York Times
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