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Brad Smith, le président de Microsoft, déclare que les grandes entreprises IT doivent assumer la responsabilité du changement,
« elles doivent accepter le contrôle public et être prêtes à changer »

Le , par Bill Fassinou

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La Big Tech entretient depuis un moment une relation tendue avec le département américain de la Justice (DoJ) et les procureurs généraux des États, dont témoignent les nombreuses enquêtes et poursuites antitrust en cours. Interrogé sur le climat actuel dans la Tech aux États-Unis, Brad Smith, le président de Microsoft, a déclaré que, s'il a appris une chose de la bataille entre Microsoft et le DoJ il y a 20 ans, c'est que les entreprises IT ne devraient pas chercher à esquiver les contrôles publics et doivent être prêtes à assumer le changement qu'elles induisent de par leurs activités.

Bradford Lee Smith (Brad Smith) est un avocat américain et un cadre de la technologie né le 17 janvier 1959 à Milwaukee, dans le Wisconsin. Smith est actuellement le président de Microsoft, qu'il a rejoint en 1993, mais aussi son directeur juridique. En 2003, il occupait le poste d'avocat général adjoint et est l'une des personnes de l'entreprise à avoir trouvé une solution pacifique pour régler l'affaire "United States vs. Microsoft Corp", une bataille antitrust de plusieurs années portant sur le regroupement du navigateur Internet Explorer avec le système d'exploitation Microsoft Windows.

Le ministère de la Justice a soutenu à l'époque que Microsoft avait utilisé illégalement la popularité de son système d'exploitation Windows pour pousser le navigateur Internet Explorer fourni. Smith et l'équipe de Microsoft ont fait valoir que le système d'exploitation et le navigateur étaient liés comme faisant partie du même produit. L'affaire a abouti à un règlement cinq ans après le dépôt de la plainte en 1998, mais la longue bataille judiciaire a été l'une des raisons de l'arrivée tardive de Microsoft à l'ère du smartphone. Le jugement final, qui comportait des obligations pour Microsoft destinées à favoriser les conditions de concurrence, a expiré en 2011.

Smith a mené des négociations pour régler des affaires avec plusieurs concurrents de Microsoft, dont AOL Time Warner, Sun Microsystems et Be Inc. Il a également supervisé les négociations avec la Commission européenne sur les accusations antitrust, rencontré des dirigeants étrangers, fait du lobbying et réglé la plupart des problèmes de l'entreprise en 2010. Cette semaine, il s'est entretenu avec le quotidien économique asiatique Nikkei Asia, une entrevue au cours de laquelle l'avocat a parlé des leçons qu'il a tirées de la longue bataille d'il y a 20 ans entre le DoJ et Microsoft.


Brad Smith

Brad Smith conseille les GAFA en s'appuyant sur l'expérience de Microsoft

Lors de l'interview, il a donné des conseils à d'autres grandes entreprises technologiques faisant l'objet d'une surveillance similaire alors que la suspicion du public à l'égard de l'industrie augmente. « Lorsque vous créez une technologie qui change le monde, vous devez assumer une responsabilité pour le monde que vous avez contribué à créer », a-t-il déclaré. Les propos de Smith se placent dans un contexte où le ministère américain de la Justice bouscule sérieusement la Big Tech au sujet du respect des lois antitrust, cherchant ainsi à supprimer les pratiques anticoncurrentielles et monopolistes dans l'industrie.

En effet, ces dix dernières années, les enquêtes antitrust visant la Big Tech se sont multipliées. Ces entreprises sont accusées d’user de pratiques déloyales en vue de garder leur pouvoir, mais aussi leur place de leader sur leur marché respectif. Parmi les accusateurs, on retrouve plusieurs jeunes concurrents, certains politiques et parfois même des États ou le ministère de la Justice. L’année dernière, la sous-commission judiciaire de la Chambre des représentants sur les lois antitrust a lancé une vaste enquête sur les GAFA. Elle a rendu son verdict début octobre, avec de mauvaises conclusions pour les GAFA.

On craint de plus en plus que les grandes entreprises technologiques aient étouffé la concurrence au détriment des utilisateurs. Le DoJ a intenté un procès antitrust contre Google en octobre, et la Commission fédérale du commerce se préparerait à poursuivre Facebook après une enquête antitrust. Interrogé sur ces affaires, Smith a déclaré qu'il « n'est pas en mesure de parler au nom » de ces entreprises. Mais il a déclaré que les entreprises IT doivent être conscientes des changements qu'elles induisent et garder à l'esprit que, comme les personnes, les lois changent aussi pour s'adapter au nouveau monde.

« Nous avons étudié la loi, et nous nous sommes sentis très bien, que nos pratiques étaient conformes à la loi », a déclaré Smith à Nikkei. « Mais ce que nous n'avons pas compris, c'est la possibilité ou même la probabilité que la loi elle-même change pour s'adapter à ce nouveau monde ». Pour comprendre ce qu'il dit, aux États-Unis, par exemple, un débat est en cours sur l'occasion de remanier la section 230 du "Communications Decency Act", qui limite la responsabilité légale des sociétés technologiques pour les contenus postés par leurs services.

Cette proposition a été faite cette année au milieu d'objections sur la façon dont les entreprises de médias sociaux comme Facebook et Twitter modèrent les contenus. « La technologie a un impact fondamental sur tous les aspects de la vie, de la vie privée et de la sécurité à des questions comme le haut débit, les compétences et l'éducation », a déclaré Smith. « C'est pourquoi je pense qu'elle conduit aujourd'hui à une discussion, une concentration et même un examen plus approfondi de ce que font les entreprises technologiques ».

Il pense que les entreprises ne devraient pas essayer de se jouer de la loi. « Les entreprises technologiques doivent se soumettre à l'examen du public et être prêtes à changer », a déclaré l'avocat. Il semble dire qu'il n'est pas vraiment possible d'échapper à la surveillance de l'État-nation dès lors que vos activités, créations ou produits/services commencent à modifier les habitudes des gens. Les propos de Brad Smith rappellent ceux tenus par Bill Gates, son ami et le cofondateur de Microsoft, en octobre dernier, lors d'un entretien avec CNBC.

« Chaque fois que vous devenez une entreprise précieuse, affectant la façon dont les personnes communiquent et même le discours politique véhiculé par votre système et un pourcentage plus élevé de commerce, par le biais de votre système, vous allez vous attendre à beaucoup plus d'attention de la part du gouvernement », a déclaré Bill Gates. Il parlait également de ce qu'il a retenu au sujet de la bataille entre Microsoft et le DoJ au début des années 2000, sur la situation actuelle et l’évolution des GAFA, notamment celle de Microsoft.

Le rachat de Slack par Salesforce a révélé le succès de Slack

En outre, Brad Smith estime que les entreprises IT doivent également aujourd'hui se soucier de la manière dont elles sont perçues et de ce qui intéresse vraiment les consommateurs. « Je pense qu'il est vraiment important de comprendre les problèmes qui préoccupent les gens. Je pense qu'il faut vraiment comprendre comment on est perçu ». En effet, la concentration des données et des richesses au sein de quelques entreprises géantes a alimenté la méfiance de plusieurs couches de la société à l'égard des grandes technologies.

Si les grands patrons de la Silicon Valley s'entendent pour dire qu'ils font du monde un endroit meilleur, beaucoup d'autres n'ont pas la même opinion, ce qui alimente la pression en faveur des litiges et de la réglementation. Smith a comparé cette différence de perception à un miroir par rapport à une photographie. « Lorsque nous nous regardons dans le miroir, nous voyons nos meilleures caractéristiques. Mais ironiquement, lorsque nous regardons une photographie de nous-mêmes, la plupart d'entre nous ne l'aiment pas la majeure partie du temps. La plupart du monde nous voit comme nous regardons sur une photographie », a-t-il dit.

« Je pense que vous devez vous faire à cette idée. Et vous devez être prêt à changer », a-t-il ajouté. Microsoft est sortie meurtrie de sa bataille juridique, mais a évité le pire scénario de rupture. Toutefois, il a su tirer de "bonnes" leçons de cette confrontation, car, depuis cette époque, l'entreprise n'a plus été aussi inquiète. À titre d'exemple, l'entreprise n'a pas été passée sous le microscope récemment, comme l'ont été ses pairs comme Google, Facebook ou Amazon, et comme en témoigne son absence lors d'un interrogatoire des cadres de la haute technologie par le Congrès cet été.

Cela dit, elle n'est pas exempte de problèmes de concurrence. En juillet, Slack Technologies, un fournisseur de logiciels de chat pour les entreprises, a déposé une plainte contre Microsoft dans l'Union européenne, alléguant que l'association du produit concurrent Microsoft Teams avec la suite de logiciels professionnels Office, largement utilisée, constituait un abus anticoncurrentiel de son pouvoir de marché. Slack qui semblait en régression a accepté ce mois-ci d'être racheté par le géant des produits Faas Salesforce, renonçant à poursuivre son activité en tant que société indépendante.

Nikkei a demandé à Smith s'il pensait que cette liaison (Teams + MS Office) était le résultat d'une concurrence loyale et il a répondu par l'affirmative. « Je demande toujours, lorsque ces questions se posent, s'il y a quelque chose que nous devrions faire différemment. Mais jusqu'à présent, nous n'avons pas eu ce genre de retour d'information de la part des régulateurs », a-t-il déclaré. Il a en outre ajouté que la valeur de l'accord entre Salesforce et les anciens propriétaires de Slack, qui s'élève à 27,7 milliards de dollars, « témoigne du succès de Slack ».

« Je pense que lorsque la plupart des gens regardent l'achat que Salesforce a fait, ils sont susceptibles de conclure qu'il s'agissait d'une somme d'argent considérable », a-t-il déclaré. « Et c'était probablement un achat très judicieux ». Enfin, il a donné son avis sur ce à quoi pourrait maintenant ressembler la concurrence entre Microsoft et Salesforce, après l'acquisition de Slack. « Nous sommes en concurrence les uns avec les autres tous les jours. Mais je pense en fait que c'est bon pour les clients, et bon pour le monde, et finalement bon pour nous-mêmes », a déclaré Smith.

« Je pense que la plupart d'entre nous font leur meilleur travail lorsque nous sommes en concurrence avec quelqu'un qui nous tient en haleine, et Salesforce fait certainement cela pour Microsoft », a-t-il conclu.

Source : Nikkei Asia

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