
Les GAFA sont dans le collimateur des autorités politiques qui les accusent, depuis un certain temps, d’être trop puissants pour respecter les règles. Le premier réseau social au monde Facebook est également le propriétaire de la messagerie WhatsApp et du site de partage de photos Instagram. Google de son côté, premier moteur de recherche sur Internet au monde, détient le site de partage de vidéos YouTube et le système d’exploitation mobile Android qui équipe l’immense majorité des smartphones vendus dans le monde. Amazon, pour sa part, leader mondial du commerce électronique, est aussi un géant du Cloud Computing.
À titre illustratif, depuis le début de l'année 2020, la Big Tech est "sérieusement" secouée par le département de la Justice américaine (DOJ) ainsi que certains procureurs généraux d'États. Elle a été la cible d'une importante enquête de la Chambre des représentants des États-Unis, qui a publié un rapport contenant ses conclusions en octobre dernier. L'enquête a porté sur les pratiques commerciales de la Big Tech, notamment Google, Facebook, Apple et Amazon. Le rapport a accusé ces sociétés d’avoir acheté les plus petites entreprises principalement pour éviter la concurrence.
Il les accuse aussi de faire du favoritisme quant à leurs propres services et produits et de détenir un pouvoir démesuré sur les autres entreprises qui utilisent leurs plateformes. Selon des sources interrogées par le Washington Post, la Commission fédérale du commerce (FTC) s'est réunie en octobre pour discuter d'une enquête sur Facebook tandis que les procureurs généraux des États, sous la direction de Letitia James, procureur général de New York, ont examiné la société afin de détecter d'éventuelles menaces pour la concurrence.
L'enquête des procureurs généraux serait arrivée à son terme et une poursuite devrait être engagée contre le géant des médias sociaux dès la semaine prochaine. Quatre personnes proches du dossier ont déclaré à Reuters mercredi que ces États, dirigés par Letitia James de New York, devraient porter contre Facebook la semaine prochaine pour de possibles violations de la loi antitrust. Cette plainte serait la deuxième grande action en justice intentée contre une société de la Big Tech cette année. Le ministère de la Justice a poursuivi la société Google, filiale d'Alphabet, en octobre.
Selon une source de Reuters, plus de 40 États prévoient de s'associer à cette action en justice, mais cette dernière n'a pas nommé ces États. L'on ne sait pas non plus ce que les États prévoient d'inclure dans leur plainte. Cependant, il est fort probable que les conditions de l'acquisition d'Instagram et de WhatsApp par Facebook en soient un point important. En effet, une allégation souvent faite contre Facebook est qu'il a stratégiquement cherché à acheter de petits rivaux potentiels, souvent à un prix élevé. Il s'agit notamment d'Instagram en 2012 et de WhatsApp en 2014.
En octobre, la publication du rapport sur l'enquête antitrust de la Chambre aurait été retardée à deux reprises en raison de nouvelles informations sur l'acquisition d'Instagram. Selon CNBC, citant une source démocrate, le rapport a d'abord été reporté après qu'un dénonciateur s'est présenté pour fournir de nouvelles informations sur l'accord Facebook-Instagram de 2012, dans lequel le géant des médias sociaux a acheté la startup de partage de photos pour un milliard de dollars. Des informations sur le dénonciateur, ainsi que sur la nature des données qu'il a fournies, n'ont pas été révélées.
Le rapport a également accusé Facebook d'être un monopole de réseau social qui achète, copie ou élimine les concurrents. Bien sûr, Facebook a toujours nié ces allégations. Cette année, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a affirmé lors d'un témoignage au Congrès que l'entreprise a toute une série de concurrents, y compris d'autres géants technologiques. Il a défendu des acquisitions controversées comme Instagram et WhatsApp en affirmant que Facebook les avait aidés à passer du statut de petites entreprises insignifiantes à celui de grandes puissances. Toutefois, des archives datant d'avant ces acquisitions contredisent sa position de maintenant.
En effet, lors de l’audience des PDG des géants de la technologie devant le Congrès américain, les législateurs ont déclaré que Mark Zuckerberg considérait Instagram et WhatsApp comme des concurrents lorsque Facebook les a acquises. Les législateurs ont porté ces allégations contre Zuckerberg après la lecture de certains courriels qui leur étaient parvenus. « Les entreprises sont naissantes, mais [...] si elles se développent à grande échelle, elles pourraient être très perturbatrices pour nous », avait indiqué Zuckerberg dans l'un d'eux deux mois avant l'achat d'Instagram en 2012.
Dans un autre mail, le PDG du réseau social a admis qu'Instagram était une « menace » pour Facebook, tout en ajoutant : « Une chose à propos des startups est que vous pouvez souvent les acquérir ». Les critiques ont également suggéré que Facebook a acheté l'entreprise principalement pour étouffer une source potentielle de concurrence. En outre, en ce qui concerne la raison derrière le second report, Ken Buck, républicain au sein de la sous-commission antitrust de la Chambre des représentants, a rejeté une autre proposition des démocrates pour des changements radicaux.
Cela comprend une législation visant à imposer des séparations structurelles pour les plateformes technologiques similaires à celles de Glass-Steagall, en référence à la loi qui sépare les banques commerciales et les banques d'investissement. Dans un mémo, Buck a souligné que le rapport antitrust de la Chambre des représentants « n'aborde pas la question de savoir comment la Big Tech a utilisé sa position monopolistique sur le marché pour censurer les discours », un point important selon lui. Pour l'heure, seulement Facebook et Google sont concernés par les plaintes, mais les procureurs généraux pourraient bientôt s'intéresser à Apple et Amazon.
Source : Reuters
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