
Le rapport de la Cour des comptes européenne intervient alors que les critiques de Google ont exprimé leur frustration face à ce qu'ils considèrent comme une application inefficace d'une série de décisions de l'UE lui ordonnant de cesser de favoriser ses propres services en ligne au détriment de ses concurrents.
Pour mémoire, en réponse à une amende de 5 milliards de dollars qui lui a été infligée par la Commission européenne pour abus de position dominante avec son système d’exploitation pour appareils mobiles Android, Google a prévenu en mars 2019 son intention de demander aux utilisateurs d’Android en Europe quel moteur de recherche ils veulent utiliser par défaut sur leurs mobiles. La société a également présenté aux utilisateurs d’Android une option permettant de télécharger des applications de recherche et de navigateur supplémentaires dans Google Play.
Plus tard, en août 2019, l'entreprise a déclaré dans un communiqué : « L’année prochaine, nous proposerons aux utilisateurs d’Android un nouveau moyen de sélectionner un moteur de recherche pour alimenter un champ de recherche sur leur écran d’accueil et par défaut dans Chrome (si installé). Les fournisseurs de recherche peuvent demander à faire partie du nouvel écran de sélection qui apparaitra lorsque quelqu’un configurera un nouveau smartphone ou tablette Android en Europe ».
À priori, quatre options (incluant le moteur de recherche de Google et trois alternatives déterminées au terme d’une sélection payante) sont proposées dans un ordre aléatoire aux utilisateurs. Les alternatives éligibles doivent participer à des enchères par pays et faire une offre par pays en précisant le montant qu’elles consentent à verser à la firme de Mountain View pendant la période de grâce - de janvier à décembre 2020 pour la première phase et s'étalant sur un trimestre pour les phases suivantes - chaque fois qu’un client utilisera leur moteur de recherche sur Android à la place Google. Le moteur de recherche défini durant cette étape obligatoire avant la poursuite du premier démarrage d’un dispositif tournant sous Android sera utilisé par défaut dans le champ de recherche d’Android et dans Chrome (si l’application est installée).
Google a prévu une offre minimale par pays pour figurer dans la short-liste et expliqué que les trois offres les plus élevées atteignant ou dépassant le seuil d’enchère minimal pour un pays donné apparaitront dans l’écran sélection de ce pays. L’entreprise a assuré qu’en cas d’égalité des voix, elle « attribuera les créneaux horaires de manière aléatoire entre les soumissionnaires liés ». Et si moins de trois fournisseurs de recherche éligibles atteignent ou dépassent le seuil d’enchères, elle « remplira les emplacements restants de manière aléatoire à partir du pool de fournisseurs de recherche éligibles. Le groupe de fournisseurs éligibles comprendra ceux qui ont demandé à participer à l’écran de choix, mais n’ont pas soumis d’offre ».
Mais la concurrence n'est pas d'accord avec ce système d'enchères. Des moteurs de recherche alternatifs (notamment les français Lilo et Qwant, le tchèque Seznam, l'allemand Ecosia et l'américain DuckDuckGo) ont demandé à la Commission européenne une réunion tripartite avec Google dans le but d'établir un menu de préférences efficace.
Évolution du volume des données traitées dans le cadre des enquêtes sur les concentrations ainsi que sur les ententes et les abus de position dominante
Amazon, Apple et Facebook sont également dans le collimateur des autorités
Outre Google, la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, enquête également sur Amazon, Apple et Facebook.
« Bien que la Commission ait pris un certain nombre de décisions dans des affaires portant sur les défis résultant de l'économie numérique, des défis importants restent à résoudre », a déclaré la commissaire. « Par exemple, les pratiques sur les marchés numériques peuvent causer des dommages aux consommateurs. Cependant, il est difficile pour la Commission de trouver des remèdes appropriés pour s'attaquer à un problème de concurrence apparent, car la détermination du préjudice causé aux consommateurs peut être particulièrement complexe. »
La semaine dernière, la Commission européenne a formellement accusé Amazon d'utiliser abusivement les données de marchands tiers sur sa plateforme pour obtenir un avantage concurrentiel pour ses propres produits. La Commission européenne indique qu'Amazon utilise « systématiquement » les données non publiques des vendeurs sur le marché pour concurrencer de manière déloyale les vendeurs en France et en Allemagne. Les autorités antitrust de l'UE ont également ouvert une deuxième enquête sur les pratiques commerciales de la société en matière de commerce électronique.
Ces accusations sont le résultat d'une enquête annoncée l'année dernière, qui a examiné comment Amazon utilise les données de vente pour concurrencer les marchands indépendants de la plateforme.
« L'avis préliminaire de la Commission, exposé dans sa communication des griefs, est que l'utilisation de données non publiques sur les ventes sur le marché permet à Amazon d'éviter les risques normaux de la concurrence au détail et de tirer parti de sa position dominante sur le marché de la fourniture de services de marché en France et en Allemagne - les plus grands marchés d'Amazon dans l'UE », lit-on dans le communiqué de la Commission.
« Nous devons nous assurer que les plateformes à double rôle qui ont un pouvoir de marché, comme Amazon, ne faussent pas la concurrence », a indiqué la vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Margrethe Vestager. Amazon aura l'occasion de répondre à ces allégations dans les semaines à venir, a-t-elle déclaré dans un tweet.
La Commission européenne a enquêté sur le double rôle d'Amazon - en tant que marché pour les commerçants et aussi en tant que vendeur concurrent. Elle s'est penchée sur la manière dont l'entreprise collecte des données sur les concurrents qui vendent sur sa plateforme, offrant tout, de l'électronique aux jouets en passant par l'alimentation et les ustensiles de cuisine. Vestager a déclaré que ses fonctionnaires avaient examiné 80 millions de transactions et 100 millions de produits sur la plateforme d'Amazon pour monter le dossier. Elle affirme qu'Amazon utilise ces informations sensibles, qui montrent ce qui s'avère populaire ou non, pour mieux cibler ses propres produits.
« L'utilisation de ces données permet à Amazon de se concentrer sur la vente des...
La fin de cet article est réservée aux abonnés. Soutenez le Club Developpez.com en prenant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.