C’est depuis la décennie écoulée qu’Elon Musk a révélé son désir d’aller sur Mars et d'y installer une colonie. Disposant déjà de fusées pouvant réaliser ce type de voyage, il est, depuis l’année passée, en train de mettre en place un réseau satellitaire à basse altitude, appelé Starlink, devant lui permettre de fournir Internet à haut débit depuis l’espace à diverses régions du globe et à d’autres endroits dans l’espace. En mai 2019, en lançant les 60 premiers satellites de la constellation, Musk avait déclaré que les bénéfices tirés de l’exploitation de Starlink l’aideraient à financer son projet sur Mars.
En effet, SpaceX a annoncé qu’il faudra environ 10 milliards de dollars ou plus pour construire la constellation, mais que Starlink pourrait rapporter jusqu'à 30 milliards de dollars par an, soit un peu plus de dix fois le chiffre d'affaires annuel de son activité de fusée. Actuellement, SpaceX en est à un peu plus de 800 satellites lancés en orbite terrestre basse, avec un faible taux d’échec (environ 3 % des satellites ne fonctionneraient pas, selon certains rapports), et a donc entamé une bêta publique la semaine dernière, mais le nombre d’invités est resté inconnu.
Il a mis à la disposition des participants une application mobile à travers laquelle se fera le paramétrage des diverses options du réseau, mais avec des conditions d’utilisation quelque peu discutables. Les services Starlink fournis à la Terre ou à la Lune pourraient être régis par les lois de l'État de Californie, mais au-delà de notre planète et de son satellite, les lois et règlements auxquels SpaceX se conformera sont moins clairs. En effet, les conditions d’utilisation prétendent qu'il n'existe aucune loi régissant la vie sur Mars, ou juste en dehors de la Terre.
Autrement dit, SpaceX ne reconnaît pas un droit international sur Mars, car selon l’entreprise, aucun gouvernement terrestre n'a d'autorité ou de souveraineté sur les activités martiennes. Au contraire, SpaceX adhérerait à un ensemble de “principes ou de règles d'autonomie” qui seront définis au moment de l'installation sur Mars. « Pour les services fournis sur Mars, ou en transit vers Mars via un vaisseau spatial ou un autre vaisseau de colonisation, les parties reconnaissent que Mars est une planète libre et qu'aucun gouvernement basé sur Terre n'a d'autorité ou de souveraineté sur les activités martiennes », indique la section sur le droit applicable.
« Ainsi, les différends seront réglés par des principes d'autonomie, établis de bonne foi, au moment du règlement martien », précise la section sur le droit applicable. Notons qu’il y a deux semaines, Musk participait à la conférence annuelle Mars Society portant sur les. Au cours de l'événement, Musk a déclaré à nouveau qu’il comptait bâtir une civilisation sur Mars. L’on estime que toute future colonie créée par SpaceX utiliserait probablement des satellites Starlink en orbite autour de la planète concernée pour fournir une connexion Internet aux personnes et aux machines à la surface.
Certains ont essayé de comprendre l’affirmation de SpaceX, mais d’autres l’ont catégoriquement refusée. Dans le premier lot, l’ingénieur en systèmes spatiaux Erwan Beauvois, travaillant au CNES (Centre national d’études spatiales) de Toulouse, a déclaré que la position de SpaceX rappelle une déclaration de la Fondation Earthlight, une organisation à but non lucratif qui s'est engagée à préparer l'expansion de l'humanité au-delà de la Terre. La Déclaration des droits et responsabilités de l'humanité dans l'univers stipule que « l'espace doit être considéré comme libre, par tous, pour tous et à tous ».
En revanche, ceux du deuxième groupe avancent qu’il existe bel et bien des règles régissant l’exploration de l’espace. Ainsi, ils ont déclaré que SpaceX ignore, pour le moins, les lois internationales de l'espace établies il y a près de 60 ans. Les traités sur l'espace établissent des règles claires au sujet des armes et les ressources naturelles afin d'essayer de préserver au moins un semblant d'ordre pour quiconque souhaite explorer l'espace. Contrairement aux lois internationales de l'espace, la Fondation Earthlight ne date que de 2012.
Ces derniers affirment que Musk a peut-être l’intention d’atteindre Mars en premier pour lutter contre les États ou d’autres entreprises afin d’avoir un droit de veto sur la planète. Musk prévoit en effet d'arriver le premier sur la planète Mars, ce qui signifie qu'il pourra rapidement établir un fief où il établira ses propres règles selon le principe du “premier arrivé, premier servi”.
Source : Application Starlink (iOS, Android)
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