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L’ingénieur informatique est la main-d’oeuvre innovante d’une entreprise, à travers la conception de nouveaux outils et la mise en place de nouveaux systèmes. Certains vont jusqu’à dire que cela représente plus qu’un métier. L’ingénieur informatique peut être polyvalent, généraliste ou spécialiste d’un domaine technique spécifique. Dans l’un ou l’autre des cas, la société qui l’emploie s’attend à ce qu’il soit très compétent, rigoureux et doté d’un fort sens d’analyse. Cependant, l’ingénieur informatique est-il aujourd’hui pris au piège par les échéances de tâches ? Certains disent oui.
Dernièrement, plusieurs messages sur certains forums estimaient que les échéances de tâches sont conçues en réalité pour obliger les ingénieurs à travailler gratuitement. Ces derniers en sont même arrivés à dire que l’ingénierie est une carrière frustrante. Selon eux, leur avis pourrait s’expliquer par le fait que l’ingénieur n’a aucun pouvoir et que tout le monde attend de lui qu'il résolve tous leurs problèmes. Bien sûr, tout le monde n’est pas d’accord avec cette affirmation, deux clans s'affrontent donc.
L’ingénierie informatique serait une carrière frustrante
Pour ceux qui sont d’accord, la plupart du temps, une tâche descend d'un cadre plus haut placé dans une organisation et dont l'ingénieur ne connaît pas l'identité. Il peut ne pas savoir, parce que son patron veut le tenir dans l'ignorance, parce que le patron de son patron veut tenir son patron dans l'ignorance... La plupart du temps, les tâches sont imaginées par quelqu'un qui n'a aucune idée de ce qu'il demande ni du temps que cela prendra. Et c’est là que le premier abus intervient. Voici, selon eux, un scénario courant qui se joue entre un ingénieur et son patron.
Le patron de l'ingénieur lui demande combien de temps il lui faudra pour accomplir une nouvelle tâche. Généralement, l'ingénieur n'avait jamais fait cette tâche auparavant, et il répond honnêtement qu'il n'a aucune idée du temps que cela prendra. Mais, selon les gens du premier clan, ce qui arrive c’est que son patron n’est pas disposé à accepter cette réponse. Ainsi, il lui repose la question à nouveau et quand cela arrive, l'ingénieur fait alors une supposition. Mais une fois encore, le patron est susceptible de trouver le temps supposé par l’ingénieur trop long. Cela arriverait même dans les cas où l'ingénieur sait combien de temps il faudra pour accomplir une tâche et donne une estimation réaliste.
Au bout du rouleau, le patron finit par imposer à l’ingénieur un délai quelque peu dérisoire. De son côté, lorsque l'ingénieur demande depuis combien de temps son patron est au courant de la tâche, le patron répond qu'il le sait depuis un mois. Lorsque l'ingénieur lui demande pourquoi il ne lui a pas dit il y a un mois, le patron le regarde comme s'il ne comprenait pas la question. Il arrive donc qu’un responsable de l'ingénierie fixe à un ingénieur un délai impossible à respecter, par exemple trois jours pour résoudre un problème qui prendrait probablement un mois.
Dans ce cas, ces derniers estiment que deux choix s'offrent généralement à l’ingénieur. Soit il fait un travail de qualité inférieure (mauvais) ou bien il peut revenir à la fin du délai et dire à son patron que le travail n'est pas terminé. La plupart du temps, s'il choisit de faire un mauvais travail, tout le monde semble heureux que quelque chose ait été produit, même si ce qui a été produit peut être un déchet total qui n'était bon à rien. Si l'ingénieur revient dans trois jours et dit à son responsable que le travail n'est pas terminé, son patron lui demande pourquoi.
Et le fait que l'ingénieur n'ait pas eu suffisamment de temps n'est pas une réponse acceptable. S’il n’a pas fini le travail, deux cas se distinguent. Selon eux, si le travail doit être fait ou s’il est important, le patron lui accorde encore un autre délai. Par contre, si le travail n'avait jamais été important au départ, le patron se contente de dire à l'ingénieur que le délai est écoulé et d'aller faire autre chose. Ces derniers pensent que cette interaction entre le responsable de l'ingénierie et l'ingénieur n'est rien d'autre qu'un jeu : soit pour le responsable, soit pour l'entreprise.
Ce jeu peut constituer en une démonstration de pouvoir de la part du directeur ou en une stratégie de l'entreprise pour augmenter ses bénéfices. En d'autres termes, si un patron n'est pas désemparé (ce qui semble être le cas de certains), il sait qu'un ingénieur ne peut pas accomplir en trois jours un travail qui prendra un mois. Mais il doit donner l'impression de jouer le jeu. Le patron veut que l'ingénieur fasse des heures supplémentaires non rémunérées, autant d'heures supplémentaires non rémunérées qu’il peut supporter. Selon ce qu'ils disent, c’est pourquoi dans certaines entreprises, les ingénieurs travaillent régulièrement 70 heures par semaine.
Un grand nombre de sociétés d'ingénierie loueraient essentiellement leurs ingénieurs à l'heure à leurs clients. Ces sociétés facturent un travail soit en fonction du nombre estimé d'heures nécessaires pour l’accomplir, soit en fonction du nombre d'heures d'ingénierie réellement nécessaires. En fait, elles facturent le client pour chaque heure d'ingénierie. Si leurs ingénieurs travaillent gratuitement au fil du temps, cela représente un pur profit pour l'entreprise. Ainsi, elles ont d'énormes incitations financières pour obliger les ingénieurs à faire des heures supplémentaires gratuitement.
Par conséquent, de nombreuses entreprises essaient de contraindre leurs ingénieurs à faire autant d'heures supplémentaires non rémunérées que possible, même si cela signifie qu'elles doivent inventer de faux délais pour que les ingénieurs travaillent plus longtemps. Et, selon les dénonciateurs, ce comportement est légal aux États-Unis. Il l'est parce que les ingénieurs sont salariés, et non payés à l'heure. Le terme “salarié” signifie essentiellement que l'employé est payé le même montant chaque semaine, quel que soit le nombre d'heures qu'il travaille réellement.
Cette pratique est aussi légale parce que les grandes sociétés de la Tech sont capables d'engager des lobbyistes, mais les ingénieurs ne le peuvent pas. Par ailleurs, dans un contexte technique, ces derniers ont déclaré que cela signifie que de nombreux ingénieurs sont surmenés et produisent des déchets. La culpabilité et le manque d'empathie auraient poussé les entreprises à transformer leurs directeurs et ingénieurs en menteurs.
Ils sont obligés de dire qu'un travail a été achevé alors que ce n'est pas le cas, afin que l'entreprise puisse faire assez de bénéfices. Et les dirigeants ne semblent pas s'en soucier.
[B][SIZE=3]Tout le monde ne partage pas cet avis[[/size=3]...
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