Annoncée en août 2019, l’arrivée d’HarmonyOS sur les téléphones Huawei se précise. En effet, à l’occasion de la première journée de la HDC (Huawei Developer Conference) ce jeudi, l’entreprise a annoncé qu’elle prévoit de lancer son système d'exploitation HarmonyOS comme substitut d’Android sur ses smartphones en 2021, afin de surmonter les obstacles posés par les États-Unis. Une première version bêta du SDK HarmonyOS 2.0 est lancée aujourd’hui pour les montres intelligentes, les autoradios et les téléviseurs et une seconde sera lancée en décembre pour les smartphones.
Huawei a dévoilé HarmonyOS lors de la HDC de 2019 et l’a présenté comme une plateforme multiappareils prenant en charge les montres, les ordinateurs portables ainsi que les smartphones, plutôt qu’un concurrent semblable au système d'exploitation mobile Android de Google. Selon les analystes, c’est le substitut d’Android le plus abouti de Huawei, après son ajout à la liste des entités américaines en mai 2019, qui a empêché Google de lui fournir une assistance technique pour le système Android et Google Mobile Services (GMS) sur ses nouveaux téléphones.
Aujourd’hui, Huawei a annoncé la deuxième version d’HarmonyOS et des détails sur les plans pour l'adapter à une plus large gamme d'appareils, y compris les appareils d’autres fabricants de smartphones. « L'étape que nous franchissons est que nous prenons en charge les appareils Huawei à partir d'HarmonyOS 2.0, mais en même temps HarmonyOS 2.0 pourrait être aussi disponible pour les appareils d'autres fournisseurs. HarmonyOS 2.0 sera disponible pour tous les fabricants de matériel », a annoncé Wang Chenglu, président du département des logiciels de Huawei.
Ce deuxième volet de la déclaration de Wang pourrait avoir de quoi inquiéter Google, puisque Huawei se dit clairement prêt à le concurrencer. Et si le système séduit comme il faut, d’autres entreprises chinoises ou de l’Asie craignant des représailles futures de la part des États-Unis pourraient être favorables à équiper leurs téléphones avec ce système d’exploitation. La pression US va-t-elle donner lieu à un fort concurrent d’Android ? Pour l’instant, rien ne permet de l’affirmer, car HarmonyOS est à peine lancé. Le calendrier de lancement prévoit une sortie en deux étapes.
Dès ce premier jour de la HDC, Huawei met à la disposition des développeurs une version bêta du SDK HarmonyOS 2.0. Cette bêta ne prendra en charge que les montres intelligentes, les autoradios et les téléviseurs. Une version pour smartphone du SDK suivra en décembre 2020, et Richard Yu, président du groupe d’entreprise grand public de Huawei, a laissé entendre que des téléphones fonctionnant avec HarmonyOS pourraient apparaître l'année prochaine. Une autre annonce de Huawei a aussi retenu l’attention aujourd’hui.
La société lance également son projet OpenHarmony, un projet qui permet aux développeurs de s'appuyer sur une version open source du système d'exploitation, similaire à ce que l'AOSP est pour Android. À ce jour, le projet ne prend en charge que les appareils disposant de 128 Mo de RAM ou moins, mais cette limite de mémoire passera à 4 Go en avril 2021, et sera complètement supprimée d'ici octobre 2021. Selon les analystes, HarmonyOS est un projet stratégiquement important pour Huawei.
Il pourrait constituer un rempart contre les sanctions interdisant au géant chinois de faire des affaires avec les entreprises US. Actuellement, Huawei est obligé d'expédier ses téléphones Android sans les services de Google, ce qui affecte son écosystème d'applications et ses fonctionnalités pour les utilisateurs hors de Chine. En outre, son alternative au GMS est Huawei Mobile Services (HMS), qui, selon Yu, est désormais le troisième plus grand écosystème d'applications mobiles au monde après l’App Store et le Google Play Store.
Zhang Pingan, président de la division Consumer Cloud de Huawei, a renchéri en déclarant que les clients étrangers acceptaient HMS et que les ventes de téléphones avec HMS avaient “explosé” depuis mai. Yu a déclaré que la société avait expédié 240 millions de smartphones l'année dernière, ce qui lui a valu une deuxième place sur le marché en 2019, mais a ajouté que la pénurie de logiciels avait nui aux ventes ces derniers mois et que les expéditions étaient tombées à 105 millions d'unités au premier semestre. Mais il reste encore d'autres défis à relever pour Huawei.
En août, les États-Unis ont étendu les restrictions antérieures visant à empêcher Huawei d'obtenir des semiconducteurs sans licence spéciale. Les analystes ont déclaré que l'activité de Huawei dans le domaine des smartphones disparaîtrait entièrement si elle ne pouvait pas se procurer de puces. « Le développement d'HarmonyOS et de HMS est fascinant. Cela dit, il nécessitera du matériel pour être livré aux consommateurs. Ainsi, le plus grand défi vient encore de l'interruption de l'approvisionnement en puces », a déclaré Will Wong, un analyste du cabinet de conseil IDC.
Source : Reuters
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Le , par Bill Fassinou
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