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L'UE lance une enquête antitrust sur le rachat de Fitbit par Google,
La société pourrait abuser des données et « fausser la concurrence », selon les régulateurs européens

Le , par Stan Adkens

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La Commission européenne a annoncé mardi qu'elle lançait une enquête antitrust « approfondie » sur l'opération d'acquisition de Fitbit par Google, le fabricant des wearables de suivi de la condition physique. L'enquête, qui durera quatre mois, examinera non seulement les conséquences potentielles de l'opération sur le marché de la publicité, mais aussi ses effets sur le secteur des soins de santé numériques et la possibilité que Google empêche ses concurrents d'accéder aux utilisateurs d'Android. Les autorités avaient déjà exprimé des inquiétudes sur le fait que donner à Google l'accès aux données des utilisateurs de Fitbit pourrait « fausser la concurrence ».

La Commission européenne veut évaluer le projet d'acquisition de Fitbit en vertu du règlement de la CE sur les fusions. L’institution craint qu’avec l’augmentation de la consommation de wearables en Europe l'opération envisagée ne renforce encore la position de Google sur les marchés de la publicité en ligne en augmentant la quantité déjà importante de données que Google pourrait utiliser pour personnaliser les annonces qu'elle diffuse et affiche.


La chef de la concurrence de l’Union, Margrethe Vestager , a déclaré : « L'utilisation d'appareils portables par les consommateurs européens devrait augmenter de manière significative dans les années à venir. Cela ira de pair avec une croissance exponentielle des données générées par ces appareils. Ces données fournissent des informations essentielles sur la vie et la santé des utilisateurs de ces appareils ». Elle a ajouté que « Notre enquête vise à garantir que le contrôle exercé par Google sur les données collectées par le biais des appareils portables à la suite de la transaction ne fausse pas la concurrence ».

Google a annoncé son projet d'acquisition de Fitbit en novembre dernier pour une valeur évaluée à 2,1 milliards de dollars. L'opération est l'une des plus importantes acquisitions de Google et représente une étape importante pour la société dans le domaine des montres intelligentes et autres appareils portables. Mais toute fusion ou acquisition de cette ampleur attire l'attention des autorités antitrust, tant aux États-Unis que dans l'Union européenne, et les autorités de chaque côté ont déjà entamé leur processus d'examen de la fusion dans le cadre de cette acquisition.

Un examen de ce type en Europe se déroule en deux phases. Dans la première phase, les autorités de concurrence mènent une enquête préliminaire. Si elles ne décèlent aucun problème réel, les entreprises peuvent poursuivre leur opération. Si l'enquête préliminaire révèle des risques de préjudice, les autorités de régulation passent à la deuxième phase d'examen.

Dans le cadre de la première phase, les régulateurs européens ont envoyé des questionnaires de 60 pages à Google et aux rivaux de Fitbit, afin de chercher à comprendre comment l'acquisition affectera l'espace numérique de la santé, mais aussi dans quelle mesure cela désavantagera les applications de suivi de la condition physique hébergées sur le Play Store de Google. Les autorités voulaient également savoir comment Google pourrait utiliser les données pour établir un profil des utilisateurs pour ses activités de recherche et de publicité. La deuxième phase est maintenant lancée, Google ne remplissant probablement pas les conditions de la Commission européenne pour poursuivre son opération.

Selon un article publié mardi, la Commission considère, à ce stade de l'enquête, que Google occupe une position dominante dans la fourniture de services publicitaires de recherche en ligne dans les pays de l'Espace économique européen à l'exception du Portugal ; détient une forte position sur le marché de la fourniture de services d'affichage publicitaire en ligne ; et détient une forte position sur le marché de la fourniture de services de technologie publicitaire dans l'EEE.

Pendant l’enquête officielle, la Commission continuera également à examiner les potentiels effets de la combinaison des bases de données et des capacités de Fitbit et de Google dans le secteur des soins de santé numériques ; et la capacité de Google à détériorer l'interopérabilité des wearables de ses rivaux avec son système d'exploitation Android pour smartphones une fois qu'il possédera Fitbit.

L’accord ne concerne pas les données, mais les appareils, et augmentera la concurrence dans le secteur

L'opération d’acquisition a été notifiée à la Commission le 15 juin 2020, et Google a présenté des engagements pour répondre aux préoccupations de la Commission le 13 juillet 2020. Le communiqué publié mardi sur le site Web de la Commission rappelle que le géant américain avait tenté de dissiper les craintes de la Commission en juillet, en s’engageant à créer un système en « silo » dans lequel « certaines données recueillies au moyen de dispositifs portables auraient été tenues séparées des autres séries de données détenues par Google ». Les données isolées « auraient été interdites d’utilisation par Google à des fins publicitaires ».

« Toutefois, la Commission considère que l'engagement relatif au silo de données proposé par Google est insuffisant pour écarter clairement les doutes sérieux identifiés à ce stade quant aux effets de l'opération. Cela s'explique notamment par le fait que la mesure corrective relative au silo de données ne couvrait pas toutes les données auxquelles Google aurait accès à la suite de l'opération et qui seraient utiles à des fins publicitaires », lit-on dans le communiqué.


Google et d'autres grandes entreprises technologiques sont soumis à une pression antitrust croissante aux États-Unis et en Europe. Préoccupée par le fait que ces géants américains pourraient s'engager injustement dans un comportement potentiellement anticoncurrentiel, la Commission fédérale du commerce (FTC) a émis des ordonnances spéciales à leur encontre en février, « leur demandant de fournir des informations sur les acquisitions antérieures non déclarées aux agences antitrust en vertu de la loi Hart-Scott-Rodino (HSR) ».

L’opération d’acquisition de Fitbit fait également l'objet d'un examen approfondi aux États-Unis. Le ministère de la Justice a adressé une seconde demande d’information à Google et Fitbit en avril, et il examine actuellement l'accord. Dans le cadre de la pression antitrust, le PDG de Google, Sundar Pichai, a témoigné la semaine dernière devant les législateurs américains aux côtés de ses homologues d'Apple, de Facebook et d'Amazon. En Europe, Google a déjà été frappé de plusieurs amendes pour avoir enfreint le droit européen de la concurrence.

Dans un article de blog publié mardi, Rick Osterloh, vice-président senior de Google pour les appareils et les services, a déclaré que l'accord dans le cadre de l’acquisition de Fitbit « concerne les appareils et non les données », un marché qui, selon lui, est plein de concurrence.

« La concurrence est vive dans le domaine des montres intelligentes et des appareils de suivi de la condition physique, Apple, Samsung, Garmin, Fossil, Huawei, Xiaomi et bien d'autres proposant de nombreux produits à des prix très variés », a écrit Osterloh. « Nous pensons que la combinaison des efforts de Google et de Fitbit en matière de matériel augmentera la concurrence dans le secteur, rendant la prochaine génération d'appareils meilleure et plus abordable ».

« Nous avons été clairs dès le début que nous n'utiliserons pas les données Fitbit sur la santé et le bien-être pour les annonces Google », a déclaré Osterloh. « Nous avons récemment proposé à la Commission européenne de prendre un engagement juridiquement contraignant concernant notre utilisation des données Fitbit. Comme nous le faisons pour tous nos produits, nous donnerons aux utilisateurs de Fitbit le choix de revoir, déplacer ou supprimer leurs données. Et nous continuerons à soutenir une connectivité et une interopérabilité étendues entre nos produits et ceux des autres entreprises ».

L’exécutif européen dispose à présent de 90 jours ouvrables, jusqu'au 9 décembre 2020, pour prendre une décision qui pourrait interdire les publicités basées sur les données. Cependant, selon un commentateur, l’Europe aurait plutôt intérêt a produire des géants pour concurrencer la Silicon Valley : « Il semble que l'UE veuille interdire les entreprises de publicité basée sur les données. Bien, l'UE a le droit de le faire. Mais cela me fait mal, en tant qu'Européen, de réaliser qu'avec cet état d'esprit, nous n'aurons jamais rien qui puisse rivaliser avec la Silicon Valley ». Et vous, qu’en pensez-vous ?

Sources : Commission européenne, Google

Et vous ?

Que pensez-vous de la combinaison Google-Fitbit ?
Google propose de tenir séparer certaines données recueillies au moyen de dispositifs portables des autres données, pour répondre aux préoccupations de l’UE. Quel commentaire en faites-vous ?
Que pensez-vous des craintes de voir Google se servir des données de Fitbit pour des publicités ciblées ou autres ?
La CE pourra-t-elle changer les projets de Google dans le cadre du rachat de Fitbit ?

Voir aussi :

Bruxelles va lancer une enquête sur l'accord de rachat de Fitbit par Google pour 2,1 milliards de dollars, l'entreprise a proposé de ne pas utiliser les données de santé pour des annonces ciblées
Google et Fitbit tombent d'accord, l'éditeur d'Android va débourser 2,1 milliards dollars pour racheter Fitbit, si les régulateurs américains autorisent l'opération
La FTC exige des données sur les rachats de sociétés de Google, Amazon, Apple, Facebook, Microsoft, à cause des préoccupations de comportements potentiellement anticoncurrentiels
L'enquête antitrust du gouvernement américain et des États sur Google approche la ligne d'arrivée, le ministère de la Justice cherchant les documents finaux pour mener à bien son enquête

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