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Loi contre la haine en ligne : des sénateurs se saisissent du Conseil constitutionnel
Craignant l'autocensure qui pourrait résulter de l'instauration du non-retrait comme nouveau délit

Le , par Stéphane le calme

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Le rapport de la mission Avia-Taïeb-Amellal pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme en ligne,
propose cinq axes d'actions concrètes

En France, la liberté d’expression est fondamentale, mais elle est encadrée, y compris sur Internet, principalement par la loi de 1881 sur la liberté de la presse et par la loi sur la confiance dans l’économie numérique de 2004. Néanmoins, les discours de haine y prospèrent dans une relative impunité.

C’est cette remarque qui a incité le gouvernement à agir : « Le Gouvernement est déterminé à mener le combat contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet. Il ne peut, en effet, accepter le déferlement de haine constaté aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Les propos ou les messages qui constituent des infractions pénales doivent être retirés sans délai, et ceux qui les émettent ou les diffusent en France doivent voir leur responsabilité civile et pénale engagée », a assuré le Premier ministre.

Aussi, le 7 mars 2018, le Président de la République a confié à Karim Amellal, écrivain et enseignant à Sciences-Po Paris, Laetita Avia, députée LREM, et Gil Taiëb, vice-Président du Crif, une mission sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet.

Ce jeudi 20 septembre, ils ont rendu leur rapport au Premier Ministre et qui contient un certain nombre de recommandations afin de « renforcer la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet ».

Selon eux, cette réflexion vise, en se nourrissant de nombreux travaux antérieurs, à répondre à ce problème par des solutions opérationnelles, concrètes, immédiatement applicables, parfaitement conformes à la protection de la liberté d’expression qui constitue l’un des piliers de notre Etat de droit.

Il est d’abord proposé de responsabiliser les plateformes en amendant la LCEN de 2004. Cette loi pose en effet tous les fondements nécessaires à la régulation des contenus illicites par les opérateurs eux-mêmes, mais ces principes sont actuellement non appliqués, compte tenu,d’une part, des restrictions à leur mise en œuvre, et, d’autre part, de la faiblesse des sanctions encourues en cas de manquement.


En premier lieu, eu égard à la nécessité de faire disparaître le plus vite possible les contenus de haine manifeste, en particulier sur les réseaux sociaux, il est proposé d'imposer à ces plateformes un délai de 24 heures pour les retirer.

Ils proposent par ailleurs de porter le niveau de sanction potentiel à 37,5 millions pour les personnes morales.

Enfin, il apparaît nécessaire pour eux de définir un statut particulier d’hébergeur, qui pourrait être dénommé « accélérateur de contenus » pour les réseaux sociaux et les moteurs de recherche les plus utilisés, assorti d’obligations renforcées, lesquelles peuvent être introduites dès maintenant dans le cadre législatif français, à l’image de ce qu’ont fait récemment nos voisins allemands pour leur propre législation

Responsabiliser les plateformes

Recommandation 1 : Imposer aux grandes plateformes un délai de 24 heures pour retirer les contenus manifestement racistes ou antisémites

Ce délai court, décompté depuis le moment où la plateforme a connaissance de l’existence du contenu incriminé, soit à la suite d’un signalement, soit de son propre fait, serait imposé aux seuls réseaux sociaux et moteurs de recherche de grande taille, tels que définis infra.

Recommandation 2 : Imposer aux grands opérateurs un représentant légal au sein de l’Union européenne.

Les opérateurs concernés seraient invités à rendre l’information au sujet de ce représentant aisément reconnaissable et directement accessible. Le médiateur au sein de chaque plateforme, dont la création est proposée par ailleurs, pourrait constituer un des points de contact utiles. Par ailleurs, ces mêmes grands acteurs devraient remettre un rapport annuel de transparence sur la lutte contre les contenus illicites et sur le traitement des signalements et notifications reçues.


Recommandation 3 : Imposer aux grands opérateurs des obligations de transparence en matière de retrait, déréférencement et blocage des contenus illicites.

Le rapport contiendra à minima les éléments suivants :

  • la description des mécanismes de notification des contenus et les critères appliqués pour décider s’il faut informer les autorités publiques compétentes d'un contenu ou d'une activité illicite ;
  • le nombre de notifications effectuées dans les 12 derniers mois en fonction de l’origine de la notification (utilisateurs, plateformes, associations), les motifs des notifications, et la durée de traitement des notifications par la plateforme ; le nombre d'activités illicites portées à connaissance de l'autorité publique, selon les mêmes critères d'origine, de motifs et de durée ;
  • des informations portant sur l'organisation des unités traitant des signalements, le nombre de personnes qui y sont affectées, les formations juridiques et en langue et culture française qui leur sont le cas échéant dispensées, le mode de recours à des spécialistes en expertise linguistique, la mise à disposition de supports techniques.

Recommandation 4 : Rendre dissuasives les amendes prévues en cas de manquement, par les grands réseaux sociaux et moteurs de recherche, à leurs obligations de retrait ou de déréférencement de contenus, comme de coopération avec les autorités judiciaires, en en multipliant le montant par 100.

La mission a choisi de suivre l’exemple allemand en fixant un montant à effet dissuasif à l’encontre de ces opérateurs.Ne serait-ce que par son impact psychologique, la multiplication par 100 des montants actuels participe de cet objectif, soit un montant maximal de 37,5 millions d’euros pour les personnes morales et 7,5 millions d’euros pour les personnes physiques. Ce régime de sanctions pourrait même être enrichi d’une option qui verrait l’opérateur être requalifié sous le statut d’éditeur, avec toutes les responsabilités que cette situation engendre, sous l’angle du droit pénal comme du droit civil.


Recommandation 5 : Porter à l’échelle européenne un projet de création d’un statut particulier d’hébergeur induisant une responsabilité renforcée s'agissant du traitement des contenus illicites.

Renforcer la régulation du numérique

Recommandation 6 : Créer une autorité de régulation des contenus illicites sur Internet en charge notamment de contrôler la mise en œuvre des objectifs de lutte contre les propos haineux en ligne.

La commission des sanctions de l’autorité, saisie sur la seule décision du collège de l’autorité, pourrait prononcer toute sanction financière utile dès lors qu’un manquement à une obligation est constaté. Pour le trio, il apparaît prudent que le juge des référés soit saisi pour se prononcer sur le caractère manifestement illicite d’un contenu. Dans le cas contraire, si la commission des sanctions devait juger d’elle-même que le contenu (dont il reproché une absence de retrait ou un retrait trop tardif) était manifestement illicite, il pourrait exister un risque d’invalidation par le Conseil constitutionnel, qui pourrait considérer que c’est au juge judiciaire, et non à une autorité administrative, de juger que des propos sont manifestement illicites et constituent manifestement une infraction pénale.

Recommandation 7 : Créer une instance de dialogue entre toutes les parties prenantes (autorité de régulation / plateformes / société civile), chargée notamment de mettre en œuvre un code de conduite national.

L’instance tiendrait chaque année une réunion de l’ensemble des acteurs et produirait un rapport public annuel. Parmi les actions qui pourraient être portées par l’instance, la mission propose cet exemple d’accord volontaire au sein de l’économie Internet: l’adoption d’un code de conduite des plateformes dans le domaine de la modération des contenus, qui pourrait être inspiré de celui qui a été mis en place au niveau européen, et prévoyant le cas échéant des clauses plus particulièrement adaptées au cas français.


Améliorer le signalement des contenus illicites

Recommandation 8 : Créer un logo unique de signalement des contenus illicites, visible et identifiable sur toutes les plateformes

Pour cette commission, il apparaît nécessaire de cadrer, également par voie réglementaire les caractéristiques principales de la procédure de signalement, sur la base des critères suivants :
  • procédure intégralement en ligne, sans rupture modale (en particulier, proscrire tout passage obligé par le mode papier) ;
  • fluidité de l’expérience utilisateur: limitation du nombre de clics, entre le début et la fin de la procédure ;
  • non obligation pour l’internaute de créer un compte pour effectuer un signalement, donc possibilité de rester anonyme, le minimum requis pour l’identification étant la vérification de l’adresse électronique ;
  • libellé compréhensible des différents items permettant de préciser la nature de l’infraction supposée, par exemple « incitation à la haine », avec possibilité de préciser le motif, en fonction des principales catégories de discriminations (origine ethnique, groupe religieux, orientation sexuelle, handicap ou maladie) ;
  • libellés des items identiques, quel que soit le type de contenu signalé (texte, image, vidéo, commentaire etc.) ;
  • limitation du nombre d’éléments à renseigner: localisateur uniforme de ressource (URL) du contenu litigieux ; s'ils peuvent être connus, nom et domicile du destinataire ou, s'il s'agit d'une personne morale, sa dénomination et son siège social ; description des faits litigieux ; motifs pour lesquels le contenu devrait être retiré ;
  • en particulier, mention facultative, par l’internaute, de la qualification juridique de l’infraction supposée ou de la référence à un article de loi ;
  • information, et liens hypertexte associés, sur les différentes voies de recours offertes aux internautes confrontés à un contenu jugé illicite, en particulier : simple signalement à l’opérateur, signalement auprès d’une association spécialisée, signalement auprès de la plateforme PHAROS (= communication aux pouvoirs publics), dépôt de plainte en ligne (= engagement d’une procédure au plan pénal) ;
  • à la fin de la procédure, envoi automatique d’un accusé de réception faisant office de balise « t0 » du décompte du délai de réponse par l’opérateur

Recommandation 9 : Imposer une procédure uniformisée et applicable à toutes les plateformes pour le signalement des contenus illicites ainsi que les recours contre ces signalements.

Enfin, il est hautement souhaitable que les opérateurs aménagent leurs procédures de traitement des signalements, afin de satisfaire aux objectifs suivants, selon des modalités qui pourraient être discutées au sein de l’instance de dialogue proposée par ailleurs :
  • offrir un accès privilégié aux acteurs tels que les associations ou les autorités, afin que leurs signalements soient immédiatement repérés, en vue d’un traitement prioritaire.
  • informer de façon systématique l’internaute quant aux différentes étapes du traitement de son signalement ;
  • instaurer en interne un modérateur ou médiateur apte à porter une appréciation sur les contenus « gris », c’est-à-dire ceux dont le caractère illicite n’apparaît pas de façon manifeste.

Agir contre les sites illicites

Recommandation 10 : Créer une procédure simple et rapide, sous le contrôle du juge, afin de bloquer des sites manifestement racistes et antisémites, sur le modèle de la procédure appliquée pour les jeux en ligne illégaux.

La modification de la loi de 1881 (au niveau de son article 50-1) aurait deux objets :
  • un élargissement des cas de saisine du juge des référés de façon à intégrer les infractions pénales se référant à des menaces de mort par un motif de discrimination, d’incitation à la violence, d’atteinte à la dignité humaine, de harcèlement par le biais d’un service de communication au public en ligne (faire cesser le trouble ou en prévenir la réapparition par la suspension de l’accès au service) ;
  • la possibilité de saisine par le président de l’AAI du juge des référés du tribunal de grande instance de Paris.

L’autorité « haine » suivrait, comme l’ARJEL et l’AMF aujourd’hui, les étapes suivantes :
  • la mise en demeure adressée par le président de l’AAI aux éditeurs de sites illicites en ligne ; de cette manière, les éditeurs sont avertis des dispositions et des sanctions encourues, et sont également dans l’obligation de cesser la diffusion des éléments visés; cette mise en demeure est également assortie d’une invitation à présenter leurs observations sous un délai de huit jours ;
  • en parallèle, l’autorité adresse aux hébergeurs une copie de la mise en demeure et invite également ces derniers à présenter leurs observations sous huit jours ;
  • à l’issue du délai de huit jours et en cas d’inexécution des injonctions, le président de l’AAI peut saisir le président du tribunal de grande instance de Paris, en la forme des référés, afin d’obtenir des FAI l’arrêt de l’accès au service litigieux.

Certes l’autorité n’agit pas elle-même directement pour bloquer l’accès à un site, puisqu’elle doit passer par le juge, mais elle est susceptible de jouer auprès de lui un rôle très utile de facilitation, de par son expertise sur ces questions. Il convient de préciser que la demande de blocage auprès d’un FAI porte sur le site dans son intégralité (DNS) et non sur une portion de ce dernier (contenu identifié par une URL55). Ceci, pour des raisons tenant à la lourdeur technique que sous-tend un blocage « chirurgical », mais surtout parce que cela engendrerait de facto une surveillance généralisée des communications.

Recommandation 11 : Encourager les annonceurs à publier la liste des emplacements de diffusion de leurs annonces en ligne,afin de lutter contre la publicité sur des sites diffusant la haine.

Au cas où cette incitation ne donnerait pas les résultats escomptés, il pourrait être envisagé de soutenir les initiatives de « Name and shame » visant à publier la liste des annonceurs dont les contenus sont visibles sur des sites internet diffusants des propos haineux.

Parallèlement, il conviendrait de promouvoir les démarches dites d’« investissement publicitaire responsable » des entreprises, qui consistent à éviter la publication sur des sites toxiques ou non désirés (pornographie, antisémitisme, fausses informations, propagande extrémiste etc.)

Enfin, la mise en place d’une charte des annonceurs pourrait compléter le dispositif, visant la prévention de l’apparition de leurs annonces publicitaires sur des sites inappropriés car diffusant par ailleurs des messages de haine ou d’autres contenus illicites. Les entreprises et les sites adhérant à cette charte pourraient bénéficier d’une labellisation.

Mieux sanctionner les auteurs de propos haineux

Recommandation 12 : Créer un mécanisme de dépôt de plainte en ligne pour les victimes de propos racistes et antisémites sur Internet.

Le projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice prévoit, en son article 27, la possibilité de déposer plainte en ligne pour un certain nombre d’infractions, principalement elles mêmes commises en ligne. Cette disposition permettrait une réelle adaptation du système judiciaire à l’évolution de la cyber-délinquance. La mission souhaite l’extension du dépôt de plainte en ligne aux infractions visées par la loi de 1881, lorsqu’elles sont commises via un outil de communication au public.

En outre, et afin que les victimes soient davantage encouragées à utiliser ce dispositif, il est proposé d’envoyer après chaque signalement auprès de Pharos un accusé de réception automatique comportant le lien URL vers l’outil permettant de procéder au dépôt de plainte en ligne

Recommandation 13 : Sanctionner les auteurs de propos haineux par des amendes fortes, des stages de sensibilisation à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ou des travaux d’intérêt général, prononcés par le juge pénal, par ordonnances pénales.

Serait ouverte la possibilité pour le juge de recourir à la procédure simplifiée de l’ordonnance pénale comme il le fait déjà aujourd’hui pour les actes de contrefaçon sur Internet. L’ordonnance pénale est une procédure qui permet un traitement rapide des affaires en ce qu’elle ne nécessite pas de contradictoire et donc pas d’audience. Elle est particulièrement adaptée aux hypothèses de manquement manifeste aux dispositions légales. L’ordonnance pénale signée par le président qui fixe, en cas de condamnation, le montant de l’amende, la peine complémentaire et statue sur les demandes de dommages et intérêts.

Au-delà de la célérité, l’ordonnance pénale permet de garantir l’intervention d’un juge dans le traitement des nombreuses plaintes qui seront, demain, déposées en ligne, ainsi que la détermination de peines adaptées aux diverses situations et pouvant aller de l’amende aux travaux d’intérêt général ou stages de sensibilisation à la lutte contre les contenus haineux sur Internet. Le budget alloué au parquet et au ministère de l’intérieur devra être augmenté en conséquence pour une réelle efficacité de ce dispositif. A noter qu’il conviendra d’exclure cette procédure au traitement des affaires visant directement le directeur de publication, ce afin d’éviter que des ordonnances pénales ne soient prononcées pour affaires relevant du droit de la presse lorsqu’il s’agit d’articles de presse publiés en ligne.

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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 18/06/2020 à 22:46
C'était couru d'avance.

Cela montre aussi l'incompétence grasse des porteurs du texte qui auraient dû le savoir dès le début.
13  0 
Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 21/01/2022 à 14:31
Citation Envoyé par Patrick Ruiz Voir le message
Ces obligations sont porteuses de graves dangers pour l’ensemble de l’écosystème numérique européen. En effet, les moyens économiques, humains et techniques requis pour exécuter les obligations envisagées sont tout simplement hors de portée de la quasi-totalité des acteurs : très peu sont ceux qui seront en mesure de répondre 24h/24h, 7j/7 et en moins d’une heure aux demandes de retrait de contenu provenant de n’importe quelle autorité d’un État membre de l’Union. De la même manière, les mesures de surveillance et de censure automatisées que les autorités nationales pourraient imposer en vertu du texte seront totalement impraticables.

Ainsi, pour se plier à ces nouvelles contraintes, les acteurs économiques de petites et moyennes tailles ne pourront que sous-traiter l’exécution des demandes de retrait et la censure automatisée aux quelques grandes entreprises qui, en raison de leur puissance financière, seront capables de les prendre en charge, Google et Facebook en tête, cette sous-traitance étant porteuse d’une dépendance économique et technique gravement préjudiciable à l’économie numérique européenne.
Quoi ?!
Si ça se trouve c'est Google et Facebook qui vont prendre le rôle du ministère de la vérité ?
Ils auront le contrôles sur tous les articles, tous les commentaires, tous les messages publics et pourront supprimer ce qu'ils veulent.
On arrive en dystopie.

La lutte contre le terrorisme est un prétexte, il est utilisé pour discrètement faire passer des mesures beaucoup moins acceptable par la suite.
D'ailleurs en parlant de terrorisme, j'ai l'impression que ça fait un bail qu'il n'y a pas eu d'attentat.
9  0 
Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 19/06/2020 à 12:23
Citation Envoyé par ElementaryJoe Voir le message
Je ne comprends même pas comment cette Loi a pu être accepté puisqu'elle est l'inverse totale des valeurs de la France "Liberté - Egalité - Fraternité".
Parce-que les députés n'en ont rien à foutre? L'idée de base, c'est "madame Avia est victime de calomnies racistes sur internet, et ce n'est pas la seule" (jusque là, tout est vrai). "Donc interdisons la calomnie sur internet" (ça part d'une bonne intention, mais le diable est dans les détails) "et faisons une loi qui permette de tabasser rapidement tout contrevenant, en faisant sauter toute vérification légale, histoire d'être plus efficaces". Efficace est le diable en question. Si toute décision de justice doit passer par un juge (dont c'est le métier et qui ne fait rien d'autre, détail important), dans une démocratie qui fonctionne, ce n'est pas un hasard. Tout autre fonctionnement signifie que quelqu'un est juge et partie.

Moi je teste du logiciel. pourquoi? Parce-que si on demande aux développeurs de tester leurs propres logiciels, aussi formidables soient-ils (et on a des cadors), ils vont louper des trucs par biais cognitif. Donc on prend pour juger le code des gens indépendants comme moi dont c'est le métier. Histoire d'avoir un avis neutre sur la présence de bugs. Mais c'est jugé inefficace : les commerciaux poussent à installer les évolutions "dès que c'est prêt", pour plus d’efficacité. Ca part d'un bon sentiment, comme cette loi. L'idée d'être plus efficace. Mais ça ne marche jamais. Et les rares fois ou ils arrivent à contourner mon chef, ça se termine toujours par
"_mais qu'est ce que vous foutez à la qualité? Le client à trouvé plein de bugs!!!
_on les a trouvés aussi, mais comme vous nous avez livré après le client, ben on les a trouvés après le client"

(en hospitalier. Une fois, 24 heures après avoir reçu la release, et après analyse des résultats des tests automatiques que je viens de faire tourner et qui sont tout en rouge, je soulève un problème de prescriptions doublonnées. Réponse des développeurs : on sait, ça fait 48 heures que le client gueule à ce sujet - les infirmières sont furax. Heureusement, c'est rare).

Le juge, c'est pareil. Un jugement, c'est lent et coûteux. Mais c'est indispensable au bon fonctionnement d'une société. Les députés ont oublié ce détail, se focalisant sur la rapidité et le coût. Donc ils ont fait de la merde - fort justement retoquée.
8  0 
Avatar de Se7h22
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 18/02/2022 à 1:01
Il n'y a que moi que ça choque de voir qu'il y a uniquement 10% des députés à s'exprimer sur cette loi ? Ils ont voté cette loi en pleine nuit pour qu'ils soient si peu ?
8  0 
Avatar de OrthodoxWindows
Membre expert https://www.developpez.com
Le 17/08/2022 à 20:42
UNE HONTE.

Cette loi gravissime est clairement faite pour nuire aux petits espaces de discussion décentralisés, et favoriser les grandes plates-formes centralisées.
Comment un espace en ligne avec peu de modérateurs peut continuer à vivre avec une loi pareil ????? Sans parler des inévitables dérives politique lié à la définition même du "terrorisme" (le terroriste, c'est le soldat de l'autre camps, comme par exemple les résistants pendant la seconde guerre mondial ou les anarchistes pendant le 3ème république).

8  0 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 19/05/2020 à 19:58
Bonsoir,

J’espère que toutes les institutions qui le peuvent torpillent se projet de loi qui n'est ni plus ni moins que de la censure du net !
7  0 
Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 19/06/2020 à 8:02
C'est bien la première fois de sa vie que Laurent Fabius sert à quelque-chose. Sur un recours de sénateurs républicains, en plus. Mais ou va le monde?
8  1 
Avatar de Jiji66
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 20/06/2020 à 7:07
Citation Envoyé par ElementaryJoe Voir le message
Je ne comprends même pas comment cette Loi a pu être accepté puisqu'elle est l'inverse totale des valeurs de la France "Liberté - Egalité - Fraternité".
Cela permet de bien mieux comprendre qui sont les personnes qui ont écrit, soutenu et voté cette loi. A n'en pas douter leurs "valeurs" sont à l'inverse total de celles de la France !
7  0 
Avatar de escartefigue
Modérateur https://www.developpez.com
Le 19/02/2022 à 8:25
Citation Envoyé par C33tC33t Voir le message
Quelle hypocrisie, tout le monde sait que le parlement est gangréné par un lobbying qui échappe totalement à tout contrôle démocratique.
Jérémie Zimmermann s'est exprimé longuement sur le sujet lors de son passage chez Thinkerview, même un type aussi brillant et passionné que lui a baissé les bras face la fraude que représente cette construction européenne.
Les lobbies existent aussi en France.
Le vrai sujet c'est de combattre les lobbies, quels qu'ils soient, pas de rejeter la faute sur l'Europe pour se dédouaner de nos erreurs commises intra muros.
6  0 
Avatar de nirgal76
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 19/06/2020 à 9:26
"au nom de la défense de la « liberté d’expression »"
Cette loi bafoue autant la présomption d’innocence que la liberté d'expression. Le drame dans tout ça, ce n'est pas la censure que ça va amener, mais l'autocensure.
"Je hais cette époque" (Michel Sardou - 2019 ).
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