Il y a environ un an, l'administration Trump a publié un décret qui plaçait Huawei sur une liste noire, une décision qui contraignait les entreprises américaines à ne plus faire affaire avec l'équipementier chinois, à moins de disposer d'une autorisation officielle. Suite à cette décision, Google a décidé de ne plus fournir de logiciels, de matériel informatique ou service technique à Huawei à l’exception des services disponibles en open source. L'éditeur d'Android a toutefois assuré que Google Play et les protections de sécurité de Google Play Protect continueront de fonctionner sur les appareils Huawei existants.
En plus d’être coupé du système d’exploitation le plus vendu au monde, Huawei a vu certains des principaux concepteurs et fournisseurs de puces au monde suspendre également leurs relations commerciales jusqu’à nouvel ordre. Et récemment, la Maison-Blanche a prolongé un décret signé en mai 2019 et interdisant aux entreprises américaines d'utiliser des équipements de télécommunications fabriqués par des entreprises « présentant un risque pour la sécurité nationale », parmi lesquelles figurent Huawei ou encore ZTE.
Les réactions de Huawei face à cette situation ne se sont pas fait attendre. Le dernier téléphone de Huawei, qu'il a dévoilé en septembre dernier (le Mate 30 avec un écran incurvé et des caméras grand angle qui rivalise avec l'iPhone 11 d'Apple) ne contenait aucune pièce américaine, selon une analyse effectuée par UBS et Fomalhaut Techno Solutions, un laboratoire technologique japonais qui a démonté l'appareil pour en inspecter l'intérieur.
Maintenant, en contre-attaque, la Chine est prête à prendre une série de mesures contre le plan américain visant à bloquer les livraisons de semi-conducteurs à Huawei, notamment en plaçant les entreprises américaines sur une "liste d'entités non fiables", en lançant des enquêtes et en imposant des restrictions à des sociétés américaines telles qu'Apple, et en arrêtant l'achat d'avions Boeing, selon Global Times, un quotidien chinois.
Vendredi dernier, l'administration Trump a décidé de bloquer les livraisons de semi-conducteurs à Huawei par les fabricants de puces à travers le monde. Le département américain du Commerce a déclaré qu'il modifiait une règle d'exportation et la liste des entités pour « cibler stratégiquement l'acquisition par Huawei de semi-conducteurs qui sont le produit direct de certains logiciels et technologies américains », selon un communiqué publié sur son site Web.
« La Chine prendra des contre-mesures énergiques pour protéger ses propres droits légitimes », si les États-Unis vont de l'avant avec le plan visant à empêcher les fournisseurs essentiels de puces, y compris TSMC basé à Taiwan, de vendre des puces au géant chinois de la technologie, a déclaré une source au Global Times dans une interview exclusive.
Les mesures comprennent l'ajout de sociétés américaines à la "liste d'entités non fiables" de la Chine, l'imposition de restrictions ou le lancement d'enquêtes sur des sociétés américaines comme Qualcomm, Cisco et Apple conformément aux lois et règlements chinois comme les mesures d'examen de la cybersécurité et la loi anti-monopole, et la suspension des achats d'avions de Boeing.
Le Global Times est publié par le Quotidien du Peuple, le journal officiel du Parti communiste au pouvoir en Chine. Bien que le Global Times ne soit pas un porte-parole officiel du parti, ses opinions devraient refléter celles de ses dirigeants, selon Reuters. Il faut noter que les entreprises américaines mentionnées, notamment Apple, Qualcomm, Cisco et Boeing, dépendent toutes fortement du marché chinois.
Gao Feng, le porte-parole du ministère chinois du Commerce a déclaré lors d'une conférence de presse en 2019 que la "liste des entités non fiables" comprendra des organisations étrangères, des particuliers et des entreprises qui bloquent ou ferment des chaînes d'approvisionnement, ou prennent des mesures discriminatoires pour des raisons non commerciales, et lorsque leurs actions mettent en danger les entreprises chinoises ainsi que les consommateurs et les entreprises du monde entier. La liste comprendra également des entités étrangères qui causent des dommages réels ou potentiels aux entreprises et aux industries chinoises.
Sources : Global Times, Reuters
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Le , par Bill Fassinou
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