En plus d’être coupé du système d’exploitation le plus vendu au monde, Huawei a vu certains des principaux concepteurs et fournisseurs de puces au monde suspendre également leurs relations commerciales jusqu’à nouvel ordre.
La Maison-Blanche vient de prolonger un décret signé en mai 2019 et interdisant aux entreprises américaines d'utiliser des équipements de télécommunications fabriqués par des entreprises « présentant un risque pour la sécurité nationale », parmi lesquelles figurent Huawei ou encore ZTE.
S’exprimant sur la plateforme de la Maison-Blanche, Donald Trump a déclaré :
« Le 15 mai 2019, par décret exécutif 13873, j'ai déclaré une urgence nationale conformément à la loi sur les pouvoirs économiques internationaux d'urgence (50 USC 1701 et suiv.) Pour faire face à la menace inhabituelle et extraordinaire à la sécurité nationale, à la politique étrangère et à l'économie des États-Unis posés par l’acquisition et l’utilisation sans restriction de certaines transactions liées aux technologies et services de l’information et des communications.
« L'acquisition ou l'utilisation sans restriction aux États-Unis de technologies ou de services d'information et de communication conçus, développés, fabriqués ou fournis par des personnes détenues, contrôlées ou soumises à la juridiction ou à la direction d'adversaires étrangers augmente la capacité de ces adversaires étrangers à créer et exploiter des vulnérabilités dans les technologies ou services d'information et de communication, avec des effets potentiellement catastrophiques. Cette menace continue de représenter une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale, la politique étrangère et l'économie des États-Unis. Pour cette raison, l'urgence nationale déclarée le 15 mai 2019 doit se poursuivre au-delà du 15 mai 2020. Par conséquent, conformément à l'article 202 (d) de la National Emergencies Act (50 USC 1622 (d)), j’ai décidé de prolonger pendant 1 an l'urgence nationale déclarée dans le décret 13873 concernant la sécurisation de la chaîne d'approvisionnement des technologies et services d'information et de communication ».
Le décret de la Maison-Blanche a obligé Huawei a prendre des décisions stratégiques. De sa place de second plus vendeur de smartphones dans le monde, le constructeur a encore plus la pression. En janvier, Huawei a signé un accord avec TomTom pour pouvoir utiliser les cartes, les informations sur le trafic et le logiciel de navigation de la société néerlandaise pour développer des applications pour ses smartphones. Le porte-parole de TomTom, Remco Meerstra, a déclaré que l'accord avait été conclu il y a quelque temps, mais n'avait pas été rendu public par la société.
Notons que TomTom a déjà fourni des données pour Apple Maps. En fait, Apple Maps a été lancé pour la première fois sur iOS 6. Avant, c'était sur Google Maps que l'entreprise s'appuyait pour proposer un service de cartographie sur iPhone. Mais la relation entre Apple et Google s'est vite dégradée, car Google ne proposait plus de caractéristiques essentielles à l'expérience de cartographie sur iPhone. À cette période, certains utilisateurs avaient noté que Google Maps sur l'iPhone n'avait même pas de directions étape par étape intégrées. Apple a commencé le processus de remplacement de Google Maps par Apple Maps et a dévoilé son travail lors de la keynote de la WWDC 2012. C'est à ce moment que TomTom est venu sur la scène pour proposer d'alimenter le service de cartographie Apple Maps.
Avec ses derniers flagship, les Huawei P40 et P40 Pro, l’entreprise a présenté des smartphones sans les services mobiles de Google, notamment YouTube, Maps et Play Store. Les téléphones de la série P40 sont basés sur le chipset Kirin 990 5G de Huawei avec 8 Go de RAM sur le P40 Pro+ et Pro, et 6 Go ou 8 Go sur le P40. Les options de stockage interne sont de 256 Go ou 512 Go sur le P40 Pro+, 128 Go, 256 Go ou 512 Go sur le P40 Pro, et 128 Go ou 256 Go sur le P40. Les trois modèles prennent en charge les cartes Nano Memory (NM) propriétaires de Huawei pour l'extension du stockage externe.
Mais malgré toutes les innovations présentées par le constructeur, le manque d’applications et de services Google rendra plus difficile la tâche de persuader les consommateurs d'acheter les téléphones hors du marché chinois. L’entreprise a tout de même lancé une vaste campagne de séduction des développeurs pour les encourager à proposer leurs applications sur sa vitrine de téléchargement.
Source : Maison-Blanche
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