L’heure est au déploiement des applications de suivi de contacts afin de faciliter le déconfinement de la population. L’Australie vient de lancer son application de suivi de contacts dénommée COVIDSafe qui aurait déjà enregistré plus d’un million de téléchargements en quelques heures. Sur les questions par rapport à la sécurité des données de l’application, le gouvernement a déclaré que seules les autorités sanitaires auront accès à ces données et qu’il serait impossible pour d’autres entités d’y accéder. L’application n’est pas obligatoire, mais le gouvernement recommande de l’utiliser.
Plusieurs pays tels que le Singapour, l’Autriche et la Pologne ont déjà lancé une application de suivi de contacts pour accompagner de façon efficace le déconfinement de leur population. La France se prépare aussi à faire pareil avec son projet StopCovid. Pendant ce temps, l’Australie a lancé dimanche son application de suivi de contacts. « L’application vous permet de vous protéger, de protéger votre famille et vos amis et de sauver la vie d'autres Australiens. Plus les Australiens se connecteront à l'application COVIDSafe, plus vite nous pourrons trouver le virus », a expliqué l’État.
Elle est basée sur l’application TraceTogether du Singapour contre le Covid-19, et utilise des signaux Bluetooth pour enregistrer les moments où les gens ont été proches les uns des autres. L’utilisation de l’application est volontaire, mais le gouvernement australien souhaite qu'au moins 40 % de la population s'inscrive pour rendre l'effort plus efficace. Dans le pays, le taux d’infection est inférieur à 1 % depuis deux semaines, ce qui est bien inférieur à celui de nombreux autres pays. L’autorité a aussi précisé qu’elle ne permet pas de géolocaliser les utilisateurs.
Selon une FAQ réservée pour l’occasion, le gouvernement a indiqué qu’à la fin de la pandémie australienne de COVID-19, les utilisateurs seront invités à supprimer COVIDSafe de leurs téléphones. Cela va permettre de supprimer toutes les informations de l'application sur le téléphone d'une personne. Les informations contenues dans le système de stockage des informations seront également détruites à la fin de la pandémie. En outre, les utilisateurs de COVIDSafe sont libres de la supprimer de leur téléphone à tout moment sans attendre la fin de la pandémie dans le pays.
Cela supprimera toutes les informations de l'application COVIDSafe de leurs téléphones. Par contre, les informations qui sont contenues dans le système central de stockage sécurisé des informations ne seront pas supprimées immédiatement. Elles seront détruites à la fin de la pandémie. Si une personne souhaite que ses informations soient supprimées du système de stockage plus tôt, il devra alors remplir un formulaire de demande de suppression des données. Si l’application compte déjà un grand nombre de téléchargements, elle n’est pas appréciée de tout le monde.
Elle a été critiquée par les groupes de défense des libertés civiles qui la considèrent comme une atteinte à la vie privée. En réponse, le ministre australien de la Santé, Greg Hunt, a déclaré ce qui suit : « cela nous aidera à retrouver une vie normale et le mode de vie australien ». « Personne n'a accès à ces données, pas même vous. Seul un responsable de la santé publique peut y avoir accès ». Certains pays, dont la Corée du Sud et l'Israël utilisent des méthodes de haute technologie pour la recherche des contacts.
Leurs efforts sont fondés sur la localisation des personnes via les réseaux téléphoniques, bien que ces approches centralisées et basées sur la surveillance soient considérées comme invasives et inacceptables dans de nombreux pays. Du côté des privées, Apple et Google se sont impliqués dans la lutte contre la propagation du virus et ont proposé il y a quelques jours une API destinée à faciliter le fonctionnement des applications des différents gouvernements. Selon Tim Cook, PDG d’Apple, la toute première version de cette API sera rendue disponible ce mardi.
Les informations seraient rendues anonymes et les entreprises se sont engagées à désactiver le service une fois que l'épidémie du Covid-19 aura été contenue. Aucun pays ne s'est encore engagé à utiliser cette API spécifique. Le sénateur Josh Hawley du Missouri a insisté pour que les PDG de Google et d’Apple soient personnellement tenus responsables des données recueillies dans le cadre du projet.
Sources : Reuters, FAQ COVIDSafe
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Le , par Bill Fassinou
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