D’après les informations obtenues par le quotidien Le Temps, le gouvernement suisse fait appel à Swisscom, premier opérateur téléphonique du pays, pour contrôler le nombre d’individus regroupés à un même endroit. Le pays, qui n’a pas encore décrété le confinement généralisé, interdit tout rassemblement de plus de cinq personnes depuis le 21 mars.
Le Temps a appris que la Confédération a demandé à Swisscom d’identifier les zones comptant au moins 20 cartes SIM dans un espace d’une superficie de 100 mètres sur 100. Le but, pour Berne, sera de déterminer si la population respecte l’interdiction de rassemblements de plus de cinq personnes dans l’espace public, à savoir les places publiques, les promenades et les parcs, comme le stipule l’article 7c, alinéa 1 de l’ordonnance 2 COVID-19.
Les analyses seront effectuées uniquement dans les espaces publics, et pas, par exemple, dans les immeubles d’habitation. Ces données ne seront pas communiquées en direct à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), mais dans un délai de vingt-quatre heures environ. Les autorités ne sauront pas ce qui se passe en temps réel, mais avec un certain décalage.
Le but n’est donc pas de procéder à une intervention en temps réel, mais de surveiller d’éventuels rendez-vous quotidiens ou récurrents entre plusieurs personnes. Par ailleurs, les données seront anonymisées: aucun nom d’abonné ne sera transmis aux autorités.
Partout dans le monde, les opérateurs sont mis à contribution pour faire respecter les consignes de confinement, grâce aux nombreuses données de géolocalisation dont ils disposent, avec pour principal défi le respect de la vie privée.
Orange, Vodafone, Deutsche Telekom et cinq autres opérateurs télécoms ont accepté de partager avec la Commission européenne leurs données de géolocalisation recueillies grâce aux téléphones portables pour tenter d’enrayer la progression de l’épidémie de coronavirus, a annoncé mercredi la GSM Association, qui regroupe les grands opérateurs.
Ces sociétés, qui comprennent également Telefonica, Telecom Italia, Telenor, Telia, et A1 Telekom Austria, ont rencontré lundi le commissaire européen au Marché intérieur et au Numérique Thierry Breton.
La Commission agrégera ces données de géolocalisation afin de coordonner des mesures pour endiguer la propagation du virus, a expliqué un responsable européen. Les données seront détruites une fois la crise sanitaire surmontée, a-t-il assuré, afin de répondre aux inquiétudes concernant de possibles violations de la vie privée.
Le Contrôleur européen de la protection des données (EDPS) a déclaré que ce projet n’enfreignait pas a priori les règles sur la vie privée tant que des garde-fous sont établis.
Du côté de la France, une première expérimentation vient de débuter sous la forme d'un partenariat entre l’Inserm, l’Institut national pour la recherche médicale, et Orange. Concrètement, Orange transmet à l’Inserm les données de géolocalisation des téléphones de ses clients. Celles-ci sont collectées automatiquement à chaque fois que l'on se connecte sur son téléphone via les 50 000 antennes relais qui maillent le territoire. Le choix d’Orange est d’ordre stratégique étant donné qu’il équipe 40% des Français.
Les données de géolocalisation d’Orange vont être extrapolées pour déterminer où sont précisément les gens en France actuellement. En récupérant les données aujourd’hui, on peut les comparer avec celles récoltées avant le confinement et savoir précisément, par exemple, où sont partis se réfugier les habitants des grandes villes.
Ensuite, l’Inserm va croiser ces données avec plusieurs facteurs médicaux liés au Covid-19 : les principaux foyers d’infection, la vitesse de propagation du virus, mais aussi la capacité d’accueil des hôpitaux. Une fois passées à la moulinette de l’Inserm, ces données pourraient permettre d'ajuster les effectifs des personnels soignants pour les déplacer là où on en aura le plus besoin.
Mais le CARE, le comité de chercheurs, a pour mission d’aller plus loin. Il doit conseiller le gouvernement sur « l’opportunité de la mise en place d’une stratégie numérique d’identification des personnes ayant été au contact de personnes infectées ».
La CNIL a d'ores et déjà posé des limites en affirmant qu'un suivi individuel « devrait reposer sur une démarche volontaire de la personne concernée ». Et si la France souhaitait aller plus loin et se passer du consentement des personnes concernées, « une intervention législative s’imposerait ». « Il faudrait alors s’assurer que ces mesures législatives dérogatoires soient dûment justifiées et proportionnées (par exemple en termes de durée et de portée) », souligne la CNIL.
Source : Le temps
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Le gouvernement suisse fait appel à Swisscom pour lui signaler les regroupements d'individus
Dans une tentative pour faire respecter les mesures de distanciation sociale
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Le , par Stéphane le calme
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