Apple reste très dépendante de la Chine, tant pour la vente de smartphones que pour sa chaîne d'approvisionnement et sa fabrication. La situation sanitaire mondiale actuelle vient une fois de plus souligner cet état. Elle a d’ailleurs donné lieu a plusieurs rapport, dont un publié récemment dans le Wall Street Journal qui fourni de nouvelles perspectives et analyses sur la forte dépendance d'Apple envers ses partenaires en Chine pour fabriquer ses produits.
Un rapport qui est publié dans un contexte où les les actions Apple sont en fluctuation notamment à cause de sérieuses préoccupations quant à sa capacité à atteindre ses objectifs et à livrer des produits à ses millions de clients alors que les efforts pour contenir le coronavirus affaiblissent les lignes d'approvisionnement de la société. Deux fois en un an environ, les bénéfices et la valeur marchande d'Apple ont souffert en raison des problèmes rencontrés en Chine. Tout d'abord, c'était la guerre commerciale des États-Unis avec le pays. Maintenant, c'est la crise sanitaire.
Certains membres du personnel, dirigeants et investisseurs d'Apple ont par le passé exprimé des inquiétudes quant à la dépendance de l'entreprise à l'égard de la région; en règle générale, c'est une pratique commerciale idéale pour une grande multinationale de se diversifier et de ne pas devenir trop dépendante d'un marché, d'une région ou d'un partenaire.
Citant des personnes familières avec les discussions, le rapport du WSJ affirme que certains dirigeants d'Apple ont lancé l'idée en 2015 d'assembler au moins un produit au Vietnam au lieu de la Chine comme première étape vers la construction de l'infrastructure et de la base de travailleurs nécessaires pour effectuer une transition plus importante avec le temps. Cependant, « les cadres supérieurs ont repoussé cette idée ».
Apple a cependant tenté de fabriquer des produits en dehors de la Chine. L’entreprise a essayé de fabriquer des AirPod au Vietnam pour contourner les tarifs américano-chinois, des iPhone en Inde pour éviter une taxe indienne sur les iPhones importés en Inde et des Mac aux États-Unis de manière limitée. Mais le rapport indique que ces essais ont « mis à nu un certain nombre de difficultés ».
S'adressant à des experts tels que des chercheurs et d'anciens dirigeants de Foxconn, l'article fait valoir ce que d'autres ont déjà soutenu : il n'est tout simplement pas possible pour Apple d'apporter le changement tant voulu par les investisseurs et certains employés. Voici une des raisons apportées par l'article :
« La population chinoise a permis aux fournisseurs de construire des usines d'une capacité de plus de 250 000 personnes. Le nombre de travailleurs migrants en Chine, qui réalisent une grande partie de la production d'Apple, dépasse la population totale du Vietnam de 100 millions. L'Inde est la comparaison la plus proche, mais ses routes, ses ports et ses infrastructures sont loin derrière ceux de la Chine ».
De plus, le marché chinois des consommateurs représente une part importante des ventes de produits Apple, et une décision radicale de rompre les liens pourrait compromettre ce marché pour l'entreprise. Paraphrasant Neil Mawston, chercheur en technologie chez Strategy Analytics, l'article poursuit en disant que « l'emploi d'un si grand nombre de travailleurs locaux a aidé l'entreprise à accéder au marché et toute réduction pourrait affaiblir sa position auprès du gouvernement, ce qui exerce une influence considérable sur la façon dont les marques mondiales sont perçues ».
Cela dit, Apple fait déjà face à une concurrence féroce dans la région de ses concurrents locaux comme Huawei, dans certains cas en raison d'un mouvement de boycott d'Apple par les consommateurs chinois en réponse à la rhétorique autour des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.
Interrogé sur la possibilité d'apporter de grands changements à la base d'approvisionnement de l'entreprise dans une récente interview à Fox Business, le PDG d'Apple, Tim Cook, a répondu : « Mon point de vue est que s'il doit y avoir des changements, ça sera pour ajuster certains boutons, certainement pas un changement fondamental ».
Le rapport du Wall Street Journal contient des détails intéressants, comme l'histoire du déménagement de Samsung hors de Chine, des raisons plus spécifiques pour lesquelles il est si difficile de fabriquer des iPhone ailleurs, la réponse d'Apple aux politiques commerciales combatives du président américain Donald Trump avec la Chine et les préoccupations des dirigeants et des employés Apple concernant les pratiques de travail dans le pays.
Certaines sources du Wall Street Journal font partie d'un chœur de voix d'analystes et de chercheurs qui conviennent généralement que la relation symbiotique entre Apple, Foxconn, la Chine et les États-Unis est vitale et incontournable pour une entreprise dans la position d'Apple. Mais cela n'a pas empêché les investisseurs de s'inquiéter à propos de la réalisation des bénéfices.
Tout comme de nombreux économistes soutiennent que l'avenir économique des États-Unis, de l'Europe et de nombreuses autres régions est inextricablement lié à la Chine, les analystes, les chercheurs et les dirigeants d'Apple soutiennent que l'avenir d'Apple est inextricablement lié à des partenaires comme Foxconn qui ont construit des opérations en Chine cela peut être impossible à reproduire ailleurs.
Comme de nombreuses autres entreprises américaines, la problématique pour Apple ne saurait être axée sur le dait de s'engager ou non avec la Chine. Il s'agit plutôt de savoir comment mieux résister aux tempêtes qui accompagnent inévitablement cet engagement. Et c'est une problématique qui se trouve au cœur même de la plupart des débats et bouleversements actuels sur la mondialisation, l'ouverture, le commerce, le travail, l'environnement et le multiculturalisme.
Selon le Wall Street Journal, il n'y a pas de réponse facile à la question chinoise à l'horizon pour les géants américains de la technologie, donc s'attaquer à ces problèmes va être un défi existentiel pour Apple sur longtemps.
Source : Wall Street Journal
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Apple n'est pas en mesure de se passer de la Chine, d'après un rapport
Qui apporte de nouvelles perspectives sur la forte dépendance d'Apple envers ses partenaires en Chine
Apple n'est pas en mesure de se passer de la Chine, d'après un rapport
Qui apporte de nouvelles perspectives sur la forte dépendance d'Apple envers ses partenaires en Chine
Le , par Stéphane le calme
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !