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Loi contre la haine en ligne : le Sénat s'oppose à nouveau au délit de « non-retrait »
Et propose de donner au Conseil supérieur de l'Audiovisuel le pouvoir de sévir

Le , par Stéphane le calme

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Le 20 mars 2019, une proposition de loi visant à lutter contre la haine sur internet a été déposée à l’Assemblée nationale. Cette initiative dresse le constat d’une « libération de la parole haineuse » sur internet, face à laquelle la réponse judiciaire s’avère le plus souvent démunie , tandis que les plateformes de réseaux sociaux s’abritent derrière la responsabilité limitée qui leur est conférée en la matière par le statut d’hébergeur.

La nouvelle loi française contre la haine en ligne vise les incitations à la haine, la violence, les discriminations, les injures à caractère raciste ou encore religieux. Une fois adoptée, elle bannira également les messages, vidéos ou images constituant des provocations à des actes de terrorisme, faisant l’apologie de tels actes ou comportant une atteinte à la dignité de la personne humaine. Sont visés aussi par cette loi les contenus constitutifs de harcèlement, proxénétisme ou pédopornographie.

En juillet 2019, les députés ont voté la proposition de loi (par 434 voix pour, 33 contre et 69 abstentions). La mesure phare, copiée sur le modèle allemand, fait obligation aux plateformes et moteurs de recherche (Facebook, Twitter, Google, etc.) de retirer les contenus « manifestement » illicites sous 24 heures, sous peine d'être condamnés à des amendes allant jusqu'à 1,25 million d'euros.

Réunis en commission des lois le 11 décembre, les sénateurs se sont opposés à deux dispositions du texte qu’ils ont jugées excessives et surtout irrespectueuses du droit. Il s’agit d’abord de la mesure selon laquelle les plateformes et moteurs de recherche auraient l’obligation de retirer les contenus « manifestement » illicites sous 24 heures. La loi a été adoptée sans cette mesure phare par les sénateurs, qui avaient pointé un risque de « surcensure » et la crainte que des contenus licites soient retirés « par excès de prudence ».

Le 8 janvier 2020, la commission mixte paritaire (CMP) s'est réunie, sous la présidence de Philippe Bas, président de la commission des lois du Sénat, pour examiner les dispositions restant en discussion de la proposition de loi. Les députés et les sénateurs ont échoué ce mercredi à trouver un compromis pour permettre au texte d'être adopté. La cause ? L'une des mesures les plus controversées du texte, à savoir la mise en place d'un délit de « non-retrait » des contenus signalés comme « manifestement illicites »


Cela n'a pas empêché les députés de ramener le délai de 24 heures proposé au départ à 1 heure et d'adopter également le délit de non-retrait le 21 janvier 2020.

Rappelons que même le délai de 24 heures inquiétait déjà plusieurs organisations comme l’Association des Avocats Conseils d'Entreprises, Change.org, Conseil National des Barreaux, Conseil National du Numérique et autres. « En tant que principaux représentants de la société civile numérique française, acteurs de la défense des droits et de la mobilisation citoyenne en ligne, nous partageons une profonde inquiétude quant aux risques que ferait encourir à nos droits et libertés fondamentaux la proposition de loi visant à lutter contre la haine sur internet, si elle imposait aux plateformes un délai de 24 heures pour décider du retrait des contenus qui leurs sont signalés. À l'occasion de sa nouvelle discussion au sein de l'Assemblée nationale, nous portons un appel fort à tenir compte, dans la version finale du texte, des alertes que chacune de nos organisations a pu individuellement ou collectivement porter », ont-elles déclaré dans une lettre.

« Notre principale divergence avec les députés concerne l’article 1er [du texte présenté], qui crée un délit de "non retrait" en 24 heures des contenus haineux. Ce dispositif est juridiquement inabouti, contraire au droit européen et déséquilibré, au détriment de la liberté d’expression », avait déclaré le sénateur Christophe-André Frassa, rapporteur du texte au Sénat, dans un communiqué de presse. Le moins que l'on puisse dire, c'est que leurs craintes n'ont pas été prises en compte, car la loi est adoptée et le délai est désormais d'une heure. S’il n’y a pas de mesures prises dans ce délai, le blocage administratif pourra être engagé.

Le texte, qui a été renvoyé au Sénat, s'est vu soulagé de ce délit de non-retrait (y compris pour le retrait en une heure des contenus terroristes ou pédopornographiques), qui aurait abouti à condamner un fournisseur ou site internet pour ne pas avoir retiré dans les temps les commentaires signalés.

En lieu et place d’une condamnation immédiate des sites fautifs, les Sénateurs souhaitent imposer aux sites / réseaux sociaux une obligation de moyens. Dans le cas où le site / réseau social ne ferait pas (techniquement) le nécessaire, le Conseil supérieur de l’Audiovisuel aura le pouvoir de sévir :

« Lorsque l’opérateur faisant l’objet de la mise en demeure ne se conforme pas à celle‑ci, le Conseil supérieur de l’audiovisuel peut, dans les conditions prévues à l’article 42‑7 de la présente loi, prononcer une sanction pécuniaire dont le montant prend en considération la gravité des manquements ainsi que, le cas échéant, leur caractère réitéré, sans pouvoir excéder 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial total de l’exercice précédent, le montant le plus élevé étant retenu.

« Le Conseil supérieur de l’audiovisuel peut rendre publiques les mises en demeure et sanctions qu’il prononce. Il détermine dans sa décision les modalités de cette publication, qui sont proportionnées à la gravité du manquement. Il peut également ordonner leur insertion dans des publications, journaux et supports qu’il désigne, aux frais des opérateurs faisant l’objet de la mise en demeure ou de la sanction ».

La proposition de loi doit encore passer par la chambre des députés.

Source : Sénat

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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 14/05/2020 à 5:11
C'est une bonne idée ça que les gens doivent répondre de leurs actes.

Pourquoi ne pas commencer maintenant, et mettre en prison toutes ces personnes qui ont complotées pour nous pondre une telle loi anti-constitutionnelle ?

Afin de protéger les pauvres sentiments de quelques fragiles, qui s'offusquent pour quelques mots, de simples caractères affichés sur un écran, on nous retire ce que nous avons de plus chers, nos droits et libertés inaliénables.

J'espère que l'Europe et de conseil constitutionnel vont casser cette loi.
Ce n'est qu'un doux rêve, mais j'espère aussi que quelques têtes vont tomber… au bout d'un moment ça suffit, l'incompétence et la bêtise crasse ne peuvent plus être tolérées quand elles représentent un tel danger.
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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 18/06/2020 à 22:46
C'était couru d'avance.

Cela montre aussi l'incompétence grasse des porteurs du texte qui auraient dû le savoir dès le début.
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 21/01/2022 à 14:31
Citation Envoyé par Patrick Ruiz Voir le message
Ces obligations sont porteuses de graves dangers pour l’ensemble de l’écosystème numérique européen. En effet, les moyens économiques, humains et techniques requis pour exécuter les obligations envisagées sont tout simplement hors de portée de la quasi-totalité des acteurs : très peu sont ceux qui seront en mesure de répondre 24h/24h, 7j/7 et en moins d’une heure aux demandes de retrait de contenu provenant de n’importe quelle autorité d’un État membre de l’Union. De la même manière, les mesures de surveillance et de censure automatisées que les autorités nationales pourraient imposer en vertu du texte seront totalement impraticables.

Ainsi, pour se plier à ces nouvelles contraintes, les acteurs économiques de petites et moyennes tailles ne pourront que sous-traiter l’exécution des demandes de retrait et la censure automatisée aux quelques grandes entreprises qui, en raison de leur puissance financière, seront capables de les prendre en charge, Google et Facebook en tête, cette sous-traitance étant porteuse d’une dépendance économique et technique gravement préjudiciable à l’économie numérique européenne.
Quoi ?!
Si ça se trouve c'est Google et Facebook qui vont prendre le rôle du ministère de la vérité ?
Ils auront le contrôles sur tous les articles, tous les commentaires, tous les messages publics et pourront supprimer ce qu'ils veulent.
On arrive en dystopie.

La lutte contre le terrorisme est un prétexte, il est utilisé pour discrètement faire passer des mesures beaucoup moins acceptable par la suite.
D'ailleurs en parlant de terrorisme, j'ai l'impression que ça fait un bail qu'il n'y a pas eu d'attentat.
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Avatar de laloune
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 15/05/2020 à 12:34
Citation Envoyé par MadiPoupou Voir le message
JDonc, on adopte une loi qui devrait faire en sorte que certaines personnes soient moins victimes de harcèlement, que l'incitation à la haine ou au terrorisme soient réduites, que l'on puisse avoir droit à plus de civisme sur les réseaux sociaux, et la majorité s'offusque...
je ne pense pas que ce soit le problème. On est tous pour que les propos tenant du harcèlement, incitation à la haine, terrorisme etc disparaissent. On est sans doute pas d'accord sur la manière de le faire.

Selon moi cette manière de la combattre doit être la voie juridique. Tout comme je serai poursuivi pour avoir harcelé une jeune femme dans la rue, d'avoir traité quelqu'un de "sale <ce que tu veux>", je devrais être puni pour avoir fait la même chose en ligne. Alors oui il y a la question de l'anonymat (encore que dans les affaires de harcèlement je ne suis pas sûr que les auteurs ne soient pas - souvent - connus de leur victime (je n'ai pas de chiffres à ce sujet) mais simplement supprimer les contenus n'apportera rien, et ça n'aidera pas les victimes.

de plus il y a la question des faux-positifs que j'ai évoqué au-dessus : si tu écris quelque chose que je trouve désobligeant ou désagréable, ou même avec laquelle tu n'es pas d'accord, mais qui n'est absolument pas illégal, tu pourras signaler à l'éditeur du site qui devra vérifier etc. Et qui sait ce que fera l'éditeur du site lorsqu'il aura déjà eu le tour des millions de fois ? il supprimera sans doute sans se poser plus de questions (craignant la sanction si dans le million il y en a 1 ou 2 qui sont vraiment illicites) ; donc au final, en voulant protéger la liberté d'expression des boulets qui en usent trop, on la malmène justement
8  0 
Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 19/06/2020 à 12:23
Citation Envoyé par ElementaryJoe Voir le message
Je ne comprends même pas comment cette Loi a pu être accepté puisqu'elle est l'inverse totale des valeurs de la France "Liberté - Egalité - Fraternité".
Parce-que les députés n'en ont rien à foutre? L'idée de base, c'est "madame Avia est victime de calomnies racistes sur internet, et ce n'est pas la seule" (jusque là, tout est vrai). "Donc interdisons la calomnie sur internet" (ça part d'une bonne intention, mais le diable est dans les détails) "et faisons une loi qui permette de tabasser rapidement tout contrevenant, en faisant sauter toute vérification légale, histoire d'être plus efficaces". Efficace est le diable en question. Si toute décision de justice doit passer par un juge (dont c'est le métier et qui ne fait rien d'autre, détail important), dans une démocratie qui fonctionne, ce n'est pas un hasard. Tout autre fonctionnement signifie que quelqu'un est juge et partie.

Moi je teste du logiciel. pourquoi? Parce-que si on demande aux développeurs de tester leurs propres logiciels, aussi formidables soient-ils (et on a des cadors), ils vont louper des trucs par biais cognitif. Donc on prend pour juger le code des gens indépendants comme moi dont c'est le métier. Histoire d'avoir un avis neutre sur la présence de bugs. Mais c'est jugé inefficace : les commerciaux poussent à installer les évolutions "dès que c'est prêt", pour plus d’efficacité. Ca part d'un bon sentiment, comme cette loi. L'idée d'être plus efficace. Mais ça ne marche jamais. Et les rares fois ou ils arrivent à contourner mon chef, ça se termine toujours par
"_mais qu'est ce que vous foutez à la qualité? Le client à trouvé plein de bugs!!!
_on les a trouvés aussi, mais comme vous nous avez livré après le client, ben on les a trouvés après le client"

(en hospitalier. Une fois, 24 heures après avoir reçu la release, et après analyse des résultats des tests automatiques que je viens de faire tourner et qui sont tout en rouge, je soulève un problème de prescriptions doublonnées. Réponse des développeurs : on sait, ça fait 48 heures que le client gueule à ce sujet - les infirmières sont furax. Heureusement, c'est rare).

Le juge, c'est pareil. Un jugement, c'est lent et coûteux. Mais c'est indispensable au bon fonctionnement d'une société. Les députés ont oublié ce détail, se focalisant sur la rapidité et le coût. Donc ils ont fait de la merde - fort justement retoquée.
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Avatar de Se7h22
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 18/02/2022 à 1:01
Il n'y a que moi que ça choque de voir qu'il y a uniquement 10% des députés à s'exprimer sur cette loi ? Ils ont voté cette loi en pleine nuit pour qu'ils soient si peu ?
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Avatar de OrthodoxWindows
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 17/08/2022 à 20:42
UNE HONTE.

Cette loi gravissime est clairement faite pour nuire aux petits espaces de discussion décentralisés, et favoriser les grandes plates-formes centralisées.
Comment un espace en ligne avec peu de modérateurs peut continuer à vivre avec une loi pareil ????? Sans parler des inévitables dérives politique lié à la définition même du "terrorisme" (le terroriste, c'est le soldat de l'autre camps, comme par exemple les résistants pendant la seconde guerre mondial ou les anarchistes pendant le 3ème république).

8  0 
Avatar de tanaka59
Inactif https://www.developpez.com
Le 27/02/2020 à 19:43
Encore une fois on s'aperçoit que les gros vont faire de la surcensure avec le risque de faux positifs : blocage arbitraire de thématiques historique, culturelle, de jeux vidéos, d'articles de presses divers ...

Puis les petits ne vont pas pouvoir suivre ... Quid du petit site ou forum qui n'a qu'un admin victime d'un piratage ou barbouillage ?

Comme souvent l'administration française essaye de tout mettre dans des cases ... Non , non et encore non .

Un groupe de personne sur facebook qui parle d'histoire en lien avec Mao ou Hitler ne sont ni des communistes, ni des nazis ou des skined ...
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Avatar de laloune
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 14/05/2020 à 9:48
le plus incroyable c'est qu'encore une fois on se trompe de cible : la maison brûle mais on regarde ailleurs. Lorsque le "contenu haineux" sera retiré, est-ce que celui qui l'a posté sera plus inquiété que ça ? non.

l'arsenal juridique actuel devrait permettre de porter plainte rapidement mais quand on connait la vélocité de la justice française...

Le texte vise aussi à simplifier le processus de notification de sorte qu'il soit facile de signaler des contenus illicites. Cela implique, sans s'y limiter, que les informations demandées au notifiant se limitent à celles strictement nécessaires à son identification, à la détermination de la catégorie du contenu litigieux et à sa localisation.
et combien de faux-positifs les plate-formes vont-elles recevoir ? genre je peux notifier 30 contenus qui n'ont absolument rien d'illicite, ca va faire 30 vérifications à faire pour que dalle ?

de plus je ne vois pas trop pourquoi les internautes qui ont posté le contenu devront répondre de leurs actes ? je veux dire, je poste un commentaire haineux sur youtube sous un pseudonyme, est-ce que google peut vraiment me retrouver ? (je ne doute pas qu'il puisse techniquement mais est-ce qu'ils vont se fader une procédure pour me rechercher ?)

je ne vois pas trop à quoi va servir ce truc
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Avatar de micka132
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 14/05/2020 à 13:47
Citation Envoyé par C. O Voir le message
« Pendant ces deux mois, la haine a augmenté sur fond de complotisme, d’antisémitisme, de xénophobie et d’homophobie.
Ça se mesure comment la haine? Il y a une haine étalon?

Pendant ce temps Laetitia Avia (celle qui a proposé cette merde) est accusée de harcèlement, de racisme et d'homophobie par ses ex-collaborateurs ( https://www.mediapart.fr/journal/fra...page_article=4). Situation plutôt cocasse...L'arroseur arrosé?
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