En Inde, les autorités de la province du Cachemire ont ouvert une enquête pour identifier des individus ayant utilisé un VPN pour obtenir un accès aux réseaux sociaux. Les réseaux sociaux sont interdits dans la région depuis août 2019 et selon la presse du pays, il est interdit de contourner l'interdiction des médias sociaux dans cette région très contestée. Cette procédure a suscité la colère des organismes de défense des droits de l’homme qui ont protesté contre cela.
Mardi, la police régionale du Cachemire a déclaré qu’elle a entrepris une action pour mettre fin à l’utilisation des VPN dans la région. La région est sous tension depuis des décennies et l’utilisation des réseaux sociaux y a été récemment interdite. Mais selon les déclarations de la police hier, des centaines d’individus auraient utilisé un VPN pour contourner le pare-feu mis en place par le gouvernement pour publier des informations erronées sur les médias sociaux. Ils auraient propagé une idéologie sécessionniste et promu des activités illégales.
La police aurait déjà identifié plusieurs individus faisant partie du lot. « Des centaines d'utilisateurs présumés ont été identifiés et font l'objet d'une enquête », a déclaré Tahir Ashraf, qui dirige la cyber division de la police à Srinagar, la principale ville de la région. Lundi, la police a déclaré qu'elle avait également saisi “beaucoup de matériel incriminant” en vertu de la loi sur la prévention des activités illégales (UAPA). C’est la principale loi antiterroriste du pays. Les personnes qui seront reconnues coupables pourraient être emprisonnées jusqu'à sept ans.
En effet, en août de l'année dernière, l'Inde a retiré au Cachemire sa semi-autonomie et son statut d'État et a imposé un black-out total des communications. Les autorités ont annoncé la récente restauration d'un accès limité à Internet comme un pas vers la normalité, mais elles maintiennent l'interdiction des plateformes de médias sociaux populaires comme Facebook, WhatsApp et Twitter. Toutefois, l’utilisation abusive des VPN pour accéder à ces plateformes aurait contribué à une campagne de désinformation généralisée et à la propagation de fausses nouvelles.
« Le gouvernement de New Delhi a un contrôle presque total sur les informations qui sortent de la région », a déclaré Avinash Kumar, directeur exécutif du groupe de campagne pour les droits de l'homme Amnesty International Inde. « Même si le gouvernement a la responsabilité et le devoir de maintenir l'ordre public dans l'État, déposer des plaintes en vertu des lois antiterroristes telles que l'UAPA pour des allégations vagues et génériques et bloquer les sites de médias sociaux n'est pas la solution », a-t-il déclaré aux médias.
« Le gouvernement indien doit faire passer l'humanité avant tout et laisser le peuple du Cachemire s'exprimer », a-t-il ajouté. Les critiques ont déclaré que ces restrictions sévères d'Internet constituent “une censure bien pire que partout ailleurs dans le monde”. Cela pourrait être le fer-de-lance d'un nouveau niveau de contrôle gouvernemental sur l'information, permettant de restreindre davantage les libertés au Cachemire. « Tout est contrôlé ici. Il n'y a aucune vie privée dans nos vies », a déclaré Ikram Ahmed, un étudiant universitaire.
« Maintenant, nous aurons des gens en prison pour la simple raison qu’ils ont utilisé des médias sociaux », a-t-il ajouté. Par ailleurs, Mishi Choudhary, directrice exécutive du Software Law and Freedom Centre basé à New Delhi, a déclaré que l'autorité n'avait pas besoin de poursuivre les personnes qui utilisent les VPN, et devrait rétablir l'accès à Internet comme toute autre société démocratique. « Toute rumeur présumée peut être dissipée en diffusant des informations précises et plus nombreuses sur les mêmes plateformes de médias sociaux », a-t-il déclaré.
« Les restrictions de la parole fondées sur le contenu ne peuvent être autorisées que dans les limites établies par la Constitution et non de manière ponctuelle », a-t-elle conclu. Pour l'instant, l'inspecteur général Vijay Kumar a appelé le grand public à ne pas utiliser les médias sociaux par l'intermédiaire des réseaux privés virtuels.
Source : Miami Herald
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Le , par Bill Fassinou
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