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France : rapport sur la stratégie concernant l'informatique quantique
L'accent est mis sur la recherche, la formation et à la création d'une cinquantaine de startups d'ici 2024

Le , par Bill Fassinou

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7  0 
L’informatique quantique demeure une branche assez inexplorée et des entreprises privées comme Google ou Facebook investissement dans les recherches visant son développement. La France n’entend pas rester en marge de cette révolution, elle a lancé l’année dernière une mission visant à définir une politique nationale sur la question. Ce jeudi, la députée LREM Paula Forteza, qui a hérité de la mission en 2019, a présenté son rapport sur la stratégie française concernant le quantique. La France considère le quantique comme la prochaine rupture technologique majeure.

C’est le Premier ministre Édouard Philippe qui a donné l’ordre de mission en avril 2019. Le rapport d’étude, présenté hier, est l’œuvre de la députée LREM (la République en marche) Paula Forteza, Iordanis Kerenidis, directeur de recherche au CNRS et de Jean-Paul Herteman, ancien PDG de Safran. Le rapport répond à plusieurs questions, notamment : la France peut-elle jouer un rôle majeur dans la future révolution de l’informatique quantique ? Si oui, quelle politique nationale ambitieuse doit-elle mettre en place pour y arriver ?

Forteza y croit fermement et estime que la France ne doit pas rater cette révolution. D’ailleurs, le titre du rapport interpelle : « Quantique : le virage technologique que la France ne doit pas rater ». Selon elle, les enjeux sont énormes pour l’Hexagone, car cette révolution va contribuer à la croissance économique du pays, mais elle va surtout aider à renforcer la souveraineté technologique de la France. Tout porte à croire que la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni ont une longueur d’avance, car eux tous ont déjà élaboré une stratégie nationale sur la question.

Paula Forteza, députée LREM


Le rapport propose 37 points pour la mise en place d’une stratégie nationale ambitieuse. Ainsi, elle appelle notamment à investir 1,4 milliard d'euros sur cinq ans dans le domaine. Mais l'on se demande si avec le retard de la France sur les autres grandes puissances, 1,4 milliard sur cinq ans suffira à entrer dans la grande danse. Par exemple, la Chine prévoirait un investissement de 10 milliards sur cinq ans. Toutefois, elle a précisé qu’il ne s’agit pas uniquement d’un effort du public, mais que les privées, les collectivités territoriales et même l'Europe devront s'impliquer.

Ailleurs dans le rapport, l’accent est mis notamment sur la recherche et la formation. Le rapport propose d’investir à partir de 2021 une somme annuelle de 10 millions d'euros pour financer 20 projets d’exploration via des appels à projets de l'Agence nationale de la recherche (ANR). L'idée est de “maintenir un socle suffisant de recherche amont exploratoire”, étant donné que les technologies quantiques ne sont pas encore matures. Plus loin, les auteurs du rapport ont proposé de créer des cursus de formation avec une spécialisation quantique.

Cela aura pour but d’anticiper la croissance du besoin en ingénieurs et techniciens des filières industrielles. Ils recommandent la création par l'INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) de quinze équipes projet communes avec des partenaires académiques et industriels. Ils proposent également la création de trois pôles d'excellence avec les “Instituts Interdisciplinaires en Information Quantique” (3IQ) à Paris, Saclay et Grenoble. Ils seront chargés de rassembler chercheurs en physique quantique, en informatique théorique et appliquée, etc.

La France devra aussi contribuer à la création d’une cinquantaine de startups jusqu’en 2024. C’est une autre proposition du rapport. Par ailleurs, ils préconisent également de constituer un fonds d’investissement de 300 à 500 millions d’euros dédié aux startups du quantique. Le rapport souligne que ceci est très important, car actuellement la France n'investirait que 60 millions d'euros annuels dans cette industrie. Le rapport contient diverses propositions, les unes aussi intéressantes que les autres. Il reste à savoir quel chemin la France choisira d’emprunter.

Ce rapport de Forteza sur le quantique rappelle celui présenté par le député mathématicien Cédric Villani en 2019 définissant un ensemble de stratégies qui peuvent permettre à la France de devenir incontournable sur le plan de l'intelligence artificielle. La France souhaite aussi s’imposer dans l’IA. Emmanuel Macron a promis l’année passée d’investir 1,5 milliard d’euros dans ce secteur pour booster son développement. Cependant, les critiques n’ont pas manqué de dire que cela est insuffisant vu le montant qu’investissent les privées et les autres gouvernements chaque année.

Source : Rapport de l’étude (PDF)

Et vous ?

Que pensez-vous de la stratégie de la France concernant l'informatique quantique ?
Les initiatives annoncées sont-elles suffisantes pour permettre à la France de jouer un rôle majeur dans la future révolution de l’informatique quantique ?
Que suggéreriez-vous d'autre pour que la France ne rate pas ce virage technologique ?

Voir aussi

Stratégie IA : Cédric Villani suggère de doubler les salaires en début de carrière pour résister à la pression compétitive des géants du numérique

Macron veut investir 1,5 milliard d'euros dans l'intelligence artificielle, mais exclut l'idée de doubler les salaires suggérée par Cédric Villani

La France augmente sa capacité de calcul de 14 millions de milliards de calculs par seconde en se dotant d'un supercalculateur afin de stimuler l'IA

Google aurait mené la première véritable expérience qui établit la suprématie quantique avec un système qui résout en 3 min un calcul dont la résolution prendrait 10 000 ans sur un supercalculateur

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Avatar de sylsau
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 11/01/2020 à 9:18
"Aujourd'hui, la France a investi environ 60 millions d'euros pour le quantique"
IBM et Google doivent bien rire quand ils voient ce chiffre.

La France espère devenir un leader dans l'informatique quantique avec 60 millions d'euros d'investissement ?

C'est une blague et cela va encore finir en gaspillage d'argent publique.

Ca me rappelle étrangement lorsque la France a voulu concurrencer Google avec son propre moteur de recherche.

On voit où en est Qwant aujourd'hui ...

La France ferait mieux de collaborer avec IBM en négociant l'installation d'un centre de recherche en informatique quantique sur le sol Français.

L'argent ne serait pas gaspillé au moins et en collaborant avec un leader comme IBM, on aurait des chances de profiter des retombées.
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Avatar de floyer
Membre averti https://www.developpez.com
Le 10/01/2020 à 20:35
J’avoue être sceptique quant à l’intérêt pratique de l’informatique quantique.

OK pour certains algorithmes très ciblés (cryptanalyse), ou pour des échanges de clés, mais je doute que la technologie soit très généralisable. Ceci-dit, le premier laboratoire qui mine des Bitcoin plus rapidement que les autres peut devenir riche.

Je perçois mieux des usages de l’intelligence artificielle.
3  0 
Avatar de floyer
Membre averti https://www.developpez.com
Le 10/01/2020 à 21:31
L'informatique quantique consiste à programmer un ordinateur quantique qui manipule des qubit, équivalent des bits, mais comme ils prennent des valeurs 0 et 1 en même temps, n qubit prend 2^n valeurs en même temps et cela revient à faire 2^n calculs en même temps (version simplifié). Mais tout n'est pas si simple. Il n'est pas possible de "lire" simplement un qubit. S'il est à moitié 0 et à moitié 1, on a une chance sur deux de lire un 0 et une chance sur deux de lire un 1.

Du coup, cela limite a des algorithmes très spécifiques comme https://fr.wikipedia.org/wiki/Algorithme_de_Shor pour factoriser un nombre plus rapidement qu'un algorithme classique.

Au delà des algorithmes qu'il faut revoir de manière profonde, les processeurs quantiques ont du mal à gérer de façon cohérente beaucoup de qubit. Cette révision profonde des algorithmes me fait dire qu'il s'agira pour un bon bout de temps d'un marché de niche. L'algorithme de Shor cité ci dessus casse des clés RSA de n bit avec n qubit... ainsi, il faudrait donc à cet algorithme 2048 qubit pour casser une clé de 2048 bits (à comparer au 49 qubit d'Intel en 2018).

Ainsi, la suprématie quantique annoncé par Google et refutée par IBM concernait un calcul très très spécifique. Il est peu probable que je ressente le besoin d'un coprocesseur quantique dans le but de l'exécuter à mon tour.

En revanche, principe de précaution, il me semble pertinent d'avoir des codes cryptographiques robustes même vis-à-vis d'une cryptanalyse quantique.

--

Sinon, il existe un protocole de transmission d'information inviolable destiné à échanger des clés basé sur la polarisation des photons, mais c'est un usage de niche car nécessite une fibre dédié avec des échanges de photon un à un. Ce n'est pas avec ma "fibre" SFR (qui est en cuivre) que je risque de pouvoir l'utiliser.
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Avatar de Mat.M
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 10/01/2020 à 21:00
tout ça c'est très bien de faire des rapports ( bref une montagne de paperasse...) mais concrétement l'informatique quantique c'est quoi ?
Des bêtes de compétitions que l'on pourra acheter à la FN*C ?
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Avatar de floyer
Membre averti https://www.developpez.com
Le 11/01/2020 à 0:20
C’est bien pour cela que j’ai écrit « (version simplifié), tout n’est pas si simple.»

Effectivement, il y a le problème de l’intrication. On peut préparer deux qubit à moitié 01 et à moitié 10. L’intrication fait que ce sera différent de à moitié 00 et à moitié 11, même si en apparence (à la lecture d’un des bits), cela y ressemble. C’est ce qui permet de préparer 2 qubit comme une superposition (avec des pondérations) des 4 états 00, 01, 10, 11. Si l’on applique une transformation f, l’état résultant sera la superposition de f(00), f(01), f(10), f(11). C’est ce qui me fait dire que l’on pratique des opérations en parallèle sur 2^n valeurs. [Si tu donnes des croquettes au chat de Shrodinger, tu auras un calcul parallèle : chat mort avec des croquettes à côté, chat nourri] Mais comme au final on ne peut pas lire individuellement les f(00)... f(11), cela nuit beaucoup à l’intérêt pratique pour du calcul parallèle.

Il y a l’algorithme de Grover (cf Wikipedia) qui permet des calculs de collisions ou recherche de valeur satisfaisant un critère en des temps racine du nombre d’états possibles (au lieu du nombre d’états possibles pour un calculateur classique).

Pour ton explication, oui, il y a une intrication entre a et b, mais en faisant b=f(a), tu n’as qu’une constante b... c’est pas comme si tu pouvais modifier b puis lire a en conséquence. Même si la «mesure» de b change a et b (intrication)... tu ne pourras pas faire en sorte que cette mesure rende b à la valeur que tu souhaites (ce qui permettrait ensuite de lire a). Et si tu réessaye jusqu’à tomber sur ce que tu attends, tu n’auras pas des temps forcément rapides. C’est ce qui explique que les algorithmes (Shor, Grover...) ne sont pas triviaux.
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Avatar de Thorna
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 11/01/2020 à 9:18
Citation Envoyé par floyer Voir le message
J’avoue être sceptique quant à l’intérêt pratique de l’informatique quantique.
Aujourd'hui, aucun. C'est pour ça que ça s'appelle de la recherche. Mais demain, qui sait? On ne connait pas énormément d'algorithmes aujourd'hui qui sont facilement quantifiables, mais ça pourrait venir. C'est incertain, mais c'est aussi pour ça que ça s'appelle de la recherche... Et ce n'est que le début: imaginons que ça débouche sur quelque chose, alors il faudra le construire, ailleurs que dans le labo où on fait un exemplaire en 5 ans, et d'une autre manière que un à la fois. Ca ne sera plus de la recherche, mais si on n'est pas passé par cette première case, on n'a aucune chance de passer par la seconde.
1  0 
Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 10/01/2020 à 23:46
Citation Envoyé par Mat.M Voir le message
tout ça c'est très bien de faire des rapports ( bref une montagne de paperasse...) mais concrétement l'informatique quantique c'est quoi ?
Citation Envoyé par floyer Voir le message
L'informatique quantique consiste à programmer un ordinateur quantique qui manipule des qubit, équivalent des bits, mais comme ils prennent des valeurs 0 et 1 en même temps, n qubit prend 2^n valeurs en même temps et cela revient à faire 2^n calculs en même temps (version simplifié). Mais tout n'est pas si simple. Il n'est pas possible de "lire" simplement un qubit. S'il est à moitié 0 et à moitié 1, on a une chance sur deux de lire un 0 et une chance sur deux de lire un 1.
Je n'aime pas cette explication car cela fait croire que les processeurs quantiques sont forcément plus rapide que les processeurs "normaux", ce qui n'est pas tout à fait vrai.

Les processeurs quantiques sont plus adaptés à certains types de problèmes (e.g. recherche de collisions/cycles) mais complètement nuls pour d'autres.

De ce que j'ai compris, les processeurs quantiques se basent sur l'intrication de plusieurs qubits. Or il est difficile d'intriquer beaucoup de qubits en même temps et sur la durée.
Ce qui va se passer est qu'on va appliquer une fonction à a, e.g. b = foo(a), avec intrication entre a et b.
C'est à dire que si tu fais b = foo(a), tu peux faire a = foo^-1(b) très très rapidement. Et à partir de ça, tu peux trouver des collisions et des cycles, en lisant plusieurs fois les valeurs.

Je dois avouer que je ne me souviens plus vraiment des détails.
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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 11/01/2020 à 7:25
Citation Envoyé par floyer Voir le message
Pour ton explication, oui, il y a une intrication entre a et b, mais en faisant b=f(a), tu n’as qu’une constante b... c’est pas comme si tu pouvais modifier b puis lire a en conséquence. Même si la «mesure» de b change a et b (intrication)... tu ne pourras pas faire en sorte que cette mesure rende b à la valeur que tu souhaites (ce qui permettrait ensuite de lire a). Et si tu réessaye jusqu’à tomber sur ce que tu attends, tu n’auras pas des temps forcément rapides. C’est ce qui explique que les algorithmes (Shor, Grover...) ne sont pas triviaux.
Merci pour les précisions.

J'avais eu une présentation sur le quantique et j'avais compris le principe… mais j'ai oublié. .
Je me rappelle effectivement qu'il y avait une question de racine carrée maintenant que tu le dis.

Donc on est d'accord qu'on construit une fonction quantique de sorte à intriquer le résultat et les données d'entrées.
Et si je comprends bien la page Wikipédia, c'est la construction de cette fonction qui est coûteuse car nécessite π/4 * 2^(N/2) itérations où N est le nombre de qubit intriqués.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Algori...e_l'algorithme
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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 11/01/2020 à 9:53
Citation Envoyé par Thorna Voir le message
Aujourd'hui, aucun. C'est pour ça que ça s'appelle de la recherche.
Si, pour tous les algorithmes qui se basent sur de la recherche de collisions/cycles.

Principalement comme outil pour certains calculs mathématique/cryptographiques.

Je crois qu'on peut faire e.g. des mariages parfaits avec, mais j'ai peur de dire des bêtises.
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Avatar de redcurve
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 13/01/2020 à 7:09
Citation Envoyé par sylsau Voir le message
IBM et Google doivent bien rire quand ils voient ce chiffre.

La France espère devenir un leader dans l'informatique quantique avec 60 millions d'euros d'investissement ?

C'est une blague et cela va encore finir en gaspillage d'argent publique.

Ca me rappelle étrangement lorsque la France a voulu concurrencer Google avec son propre moteur de recherche.

On voit où en est Qwant aujourd'hui ...

La France ferait mieux de collaborer avec IBM en négociant l'installation d'un centre de recherche en informatique quantique sur le sol Français.

L'argent ne serait pas gaspillé au moins et en collaborant avec un leader comme IBM, on aurait des chances de profiter des retombées.
Cette farce il faudrait mettre 100 milliards direct et ça n'est pas à l'état de le faire
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