Le modèle 1/1/1 a été adopté par d'autres entreprises comme Google. Dans son éditorial paru dans le New York Times (NYT) ce lundi, Benioff a déclaré que le système capitaliste actuel a conduit à de profondes inégalités. Il a déclaré que les entreprises devraient se concentrer moins sur les profits et davantage sur leur impact sur la société, tout en utilisant leur pouvoir pour faire avancer des causes importantes, notamment la création d’une loi nationale sur la protection de la vie privée et la lutte contre le changement climatique.
Dans un éditorial publié dans le New York Times ce lundi, Marc Benioff de Salesforce a remis en cause le système capitaliste de ces dernières années et a conclu qu’il est temps que les USA mettent en place une nouvelle forme d’économie. Benioff préconise que les milliardaires comme lui doivent payer des taxes plus élevées et que les sociétés doivent moins se concentrer sur la maximisation des profits. Il estime que des taxes plus élevées vont aider à générer des milliards de dollars nécessaires pour faire avancer des causes importantes comme la lutte contre le changement climatique.
Le progrès technologique a été l’un des facteurs les plus influents dans le développement social de ces dernières décennies et a fortement contribué à l’avènement du capitalisme. Le terme capitalisme numérique est aussi né, signifiant que l’échange d’informations numériques via des réseaux de données constitue le cœur de l’activité économique et sociale. Les données représentent ici la marchandise la plus importante et le Web est la métastructure de l’économie numérique. Internet est l’épine dorsale de toutes les prestations de service de l’économie de réseau.
Toutefois, plusieurs personnes à l’instar de Marc Benioff pensent que le capitalisme actuel devrait être éradiqué sous toutes ses formes et que l’on doit mettre en place une nouvelle structure économique qui profite à tout le monde. Marc Russell Benioff est né en septembre 1964 à San Francisco en Californie. Il a obtenu un diplôme de l'université de Californie du Sud en 1986 et a travaillé 13 ans chez Oracle Corporation avant d'être promu vice-président à 26 ans. Il est aujourd’hui président et codirecteur général (co-PDG) de Salesforce, une société qu’il a cofondée au début des années 2000.
Pour Benioff, le capitalisme tel que nous le connaissons, n'existe plus
« Le capitalisme, je le reconnais, a été bon pour moi. Au cours des 20 dernières années, l'entreprise que j'ai cofondée, Salesforce, a généré des milliards de dollars de profits et a fait de moi une personne très riche. J'ai eu la chance de vivre une vie qui dépasse l'imagination la plus folle de mon arrière-grand-père, qui a immigré de Kiev à San Francisco à la fin des années 1800. Pourtant, en tant que capitaliste, je crois qu'il est temps de dire tout haut ce que nous savons tous être vrai : le capitalisme, tel que nous le connaissons, est mort », a-t-il déclaré.
D’après Benioff, le capitalisme tel qu'il a été pratiqué au cours des dernières décennies, avec son obsession de maximiser les profits des actionnaires, a également conduit à une inégalité terrifiante. Pour illustrer ses propos, il a déclaré que les 26 personnes les plus riches dans le monde ont autant de richesses que presque la moitié de la population mondiale. Par ailleurs, il estime qu’aux États-Unis, les plus riches (0,1%), comme lui, possèdent environ 20 % de la richesse tandis que de nombreux Américains ne peuvent pas se permettre de payer une urgence de 400 dollars.
Il propose que les entreprises et les dirigeants valorisent l'objectif en même temps que le profit
Pour résoudre ce problème et refermer le fossé entre les riches et les pauvres, Benioff a proposé que les entreprises et les dirigeants valorisent l'objectif en même temps que le profit. Il a émis la vision d’un capitalisme plus juste, égal et durable qui fonctionne pour tout le monde et où les entreprises, y compris les entreprises de technologie, ne se contentent pas de prendre de la société, mais donnent réellement en retour et ont un impact positif. Benioff a proposé de nombreuses mesures internes comme externes aux entreprises, mais également du côté des gouvernements.
Cela dit, il a déclaré que le contexte dans lequel s’inscrit le système capitaliste actuel ne permettra pas de mettre en œuvre ses solutions. Pour lui, c’est là qu’un nouveau type de capitalisme doit voir le jour. Le nouveau capitalisme doit inclure un système fiscal générant les ressources nécessaires à l’atteinte des objectifs (lutte contre la pauvreté, contre le sans-abrisme, contre les inégalités sociales, etc., ou encore la lutte contre le changement climatique) et en fin de compte, il doit prévoir des taxes plus élevées pour les plus riches.
« À l'échelle nationale, l'augmentation des impôts sur les personnes à revenu élevé comme moi aiderait à générer les milliards de dollars dont nous avons désespérément besoin pour améliorer l'éducation et les soins de santé et lutter contre le changement climatique », a écrit Benioff. Les commentaires de Benioff font écho à une initiative antérieure de la Business Roundtable, un groupe composé des chefs de la direction de plusieurs grandes sociétés américaines, visant à détourner l'attention des sociétés de la maximisation du profit pour les actionnaires.
Pour finir, notons que Benioff n'est pas le premier milliardaire à avoir dit que les plus riches des États-Unis devraient payer plus d'impôts. Warren Buffett, un homme d’affaires et l'un des plus grands investisseurs du pays, et le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, ont à plusieurs reprises exprimé leur soutien à une initiative similaire.
Source : New York Times
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