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Vimeo poursuivi en recours collectif pour avoir collecté et s'être servi des données biométriques d'utilisateurs
Sans leur consentement explicite

Le , par Stéphane le calme

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« Vous ne m'avez pas dit que vous collectiez et stockiez mon empreinte faciale, vous ne m'avez pas dit pourquoi ni pendant combien de temps, vous n'avez pas obtenu mon accord écrit pour le faire et vous ne m'avez pas dit depuis combien de temps vous conservez mes données biométriques, encore moins la façon dont je pourrais vous emmenez à les détruire », a déclaré un résident de l'Illinois dans un autre recours collectif en rapport avec le système de reconnaissance faciale dont se sert le site Web de partage de vidéos Vimeo.

La plainte a été déposée le 20 septembre et pourrait potentiellement réunir plusieurs milliers de plaignants en vertu de la loi sur l'information biométrique confidentielle de l'Illinois (BIPA). La plainte s’intéresse à l’application Magisto de Vimeo : une plateforme de création de courtes vidéos achetée par Vimeo en avril 2019, qui utilise la reconnaissance faciale pour indexer automatiquement les visages de personnes dans des vidéos afin de les identifier.

La plainte a été déposée au nom de Bradley Acaley, un résident de l'Illinois, qui a souscrit à Magisto pendant un an à compter de décembre 2017, au coût de 120 $. Il a régulièrement mis en ligne des vidéos de lui-même et de sa famille, notamment de ses enfants mineurs. Il procédait ensuite à l'édition des vidéos téléchargées ou à la création de vidéos à partir de photos ou de vidéos téléchargées.

Selon la plainte, les cartographies faciales « très détaillées » du visage sont collectées et stockées en violation de la Loi sur la confidentialité des informations biométriques de l'Illinois, ou BIPA. La BIPA interdit aux entreprises d'obtenir ou de posséder les identifiants biométriques ou les informations d'un individu sauf si l'entreprise :
  1. informe la personne par écrit de son intention de le faire ;
  2. indique par écrit l'objectif et la durée de la collecte et du stockage ;
  3. reçoit la permission écrite de l'utilisateur et  ;
  4. publie des calendriers de conservation et des directives pour la destruction des identifiants et des informations biométriques.



La plainte allègue que Vimeo enfreint la loi en collectant, en enregistrant et en utilisant la biométrie faciale de milliers d'individus involontaires à travers les États-Unis, dont les visages apparaissent sur des photos ou des vidéos téléchargées vers l'application de montage vidéo Magisto. Vimeo a acquis Magisto en avril et a affirmé que l'éditeur comptait plus de 100 millions d'utilisateurs.

« Vimeo a créé, collecté et stocké, en liaison avec son service Magisto basé sur le cloud, des milliers de "modèles de visage" (ou "empreintes de visage", des cartes géométriques très détaillées du visage, créés par des milliers d'utilisateurs de Magisto », allègue la plainte.

Et d'ajouter :

« Vimeo crée ces modèles à l'aide d'une technologie sophistiquée de reconnaissance faciale qui extrait et analyse les données des points et des contours des visages apparaissant sur les photos et vidéos prises sur des appareils mobiles et téléchargées vers l'application Magisto. Chaque modèle de visage extrait par Vimeo est unique pour un individu donné, de la même manière qu'une empreinte digitale ou une empreinte vocale identifie de manière unique une personne et une seule ».

La plainte fait référence à cette page qui indique que Magisto utilise des « moteurs d'intelligence artificielle » pour analyser les vidéos téléchargées par les utilisateurs. L'analyse inclut « la détection de visage ».

Plus loin dans la plainte, nous pouvons lire :

« À l'insu du consommateur moyen et en violation directe du § 15 (b) (1) de la BIPA, le demandeur est informé et estime que la technologie de reconnaissance faciale de Magisto analyse chaque vidéo et photo téléchargée sur Magisto pour en extraire des données géométriques, aux points et contours uniques (c.-à-d. identifiants biométriques) de chaque visage, puis utilise ces données pour créer et stocker un modèle de chaque visage - le tout sans jamais informer personne de cette pratique.

« Le service Magisto utilise ces modèles de visage pour organiser et regrouper des vidéos en fonction des individus apparaissant dans les vidéos. Cette technologie fonctionne en comparant les modèles de visage d'individus qui apparaissent dans les vidéos ou les photos récemment téléchargées avec les modèles de visage déjà enregistrés dans la base de données de Magisto. Plus précisément, lorsqu'un utilisateur de Magisto télécharge une nouvelle vidéo ou une nouvelle photo, la technologie sophistiquée de reconnaissance faciale de Magisto crée un modèle pour chaque visage représenté, puis compare chaque modèle à la base de données de modèles de visage de Magisto. S'il existe une correspondance, le service Magisto regroupe la vidéo à partir de laquelle le modèle de visage récemment téléchargé a été dérivé, avec les vidéos précédemment téléchargées décrivant cette personne. »

En plus d'utiliser des modèles de visage pour identifier les individus, le service utilise également les données biométriques pour déterminer le sexe, l'âge et la location géographique des individus.

La plainte indiquait qu'Acaley n'avait jamais reçu notification de la collecte ou du stockage de ses données biométriques et qu'il n'avait jamais donné son consentement.


Facebook est également sous le coup d'une plainte de ce genre

Un recours collectif similaire a été intenté contre Facebook en vertu de la BIPA : le mois dernier, un autre tribunal américain a réaffirmé que les utilisateurs de Facebook pouvaient effectivement poursuivre la société pour son utilisation de la technologie de reconnaissance faciale.

Cette affaire (Patel c. Facebook, déposée pour la première fois en 2015) a été autorisée à se poursuivre, de nombreuses juridictions refusant de laisser Facebook s'en échapper malgré les nombreuses tentatives de Facebook. La décision du mois dernier de laisser Patel c. Facebook aller de l'avant était la première décision d'une cour d'appel américaine qui traitait directement de ce que l'Union américaine des libertés civiles (ACLU) appelle les « atteintes uniques à la vie privée » par l'utilisation d'une technologie de reconnaissance faciale de plus en plus omniprésente qui est imposée au public, souvent à son insu et sans son consentement.

L'affaire opposant Facebook ressemble à celle que Vimeo pourrait éventuellement subir si elle devenait un recours collectif : les deux plaignants accusent Facebook et Vimeo d'avoir violé les lois sur la protection de la vie privée dans l'Illinois en amassant « secrètement » des données biométriques sur les utilisateurs sans obtenir au préalable le consentement des demandeurs.

Source : Plainte (au format PDF)

Et vous ?

Avez-vous déjà fait appel à un outil / service Web qui embarque un système de reconnaissance faciale ?
Avez-vous déjà utilisé celui de Vimeo (Magisto) en particulier ?
Qu'en avez-vous pensé ?
En général lorsqu'un service ou un outil fait l'usage d'un système de ce genre, cela est-il systématiquement précisé ?
Que pensez-vous des dispositions prévues par la BIPA pour encadrer la collecte des données biométriques (obligation d'information, obligation de la définition des objectifs et de la durée de la collecte et du stockage, obligation de consentement écrit, obligation de la publication des directives pour supprimer ces données) ?
Utiliser un outil ou un service embarquant un système de reconnaissance faciale peut-il faire office de consentement ? Dans quelle mesure ?

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