La Software Freedom Conservancy, l'organisation à but non lucratif qui fournit des services juridiques pour les projets de logiciels libres / open source, a annoncé sur son site que « Richard Stallman ne parle pas et ne peut parler au nom du mouvement du logiciel libre ». Cette annonce fait suite aux commentaires de Stallman sur les victimes du trafiquant d’enfants Jeffrey Epstein. Selon certaines sources, Stallman s’est prononcé sur le cas de Marvin Minsky, accusé d’avoir agressé sexuellement une des victimes de Jeffrey Epstein. Selon Stallman, la victime d'Epstein « s'est présentée à [Marvin Minsky] comme tout à fait consentante ». Stallman s'est également interrogé sur la définition du mot « viol » et sur la question de savoir si ce terme s'applique aux victimes.
Ce qui n'a pas été du goût de la Software Freedom Conservancy qui n'a pas apprécié que Richard Stallman, principal protagoniste du mouvement du logiciel libre et initiateur du projet GNU, se prononce sur des questions aussi sensibles. Ce lundi 16 septembre, elle a déclaré :
« Nous sommes passionnés par la liberté de logiciel car nous savons que c'est une condition préalable pour une amélioration de la sécurité et de l'efficacité logicielle, condition sur laquelle nous pouvons compter à long terme. Nous nous battons pour le copyleft parce que c'est un outil puissant pour nous aider à contrôler réellement la technologie qui est de plus en plus intégrée dans nos vies. La lutte pour la diversité, l'égalité et l'inclusion est la lutte pour la liberté du logiciel ; notre mouvement ne réussira que s'il comprend tout le monde. Avec ces valeurs et nos objectifs, nous sommes consternés par les récentes déclarations du président et fondateur de la Free Software Foundation, Richard Stallman, dans son récent courrier électronique à la liste de diffusion MIT CSAIL.
« Lorsque nous prenons également en considération d'autres commentaires répréhensibles qu'il a publiés au fil des ans, ces incidents forment un type de comportement incompatible avec les objectifs du mouvement du logiciel libre. Nous appelons Stallman à se retirer des positions de leadership de notre mouvement.
« Nous rejetons toute association avec une personne dont les paroles et les actions nuisent à ces objectifs. Nous attendons avec intérêt de voir l'action de la FSF dans cette affaire et tenons à souligner que permettre à Stallman de continuer à occuper un poste de leader constituerait un compromis inacceptable. Plus important encore, nous ne pouvons soutenir personne, directement ou indirectement, qui tolère la mise en danger des personnes vulnérables en rationalisant une partie du comportement des prédateurs ».
Ce même lundi, Richard Stallman a démissionné de son poste au sein du CSAIL, le laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle du MIT. Plus tard dans la journée du mardi, Richard Stallman a également démissionné de son poste de président de la Free Software Foundation (l’organisation qu’il a fondée en 1985 pour soutenir le mouvement du logiciel libre) et de son conseil d’administration. Depuis 1971, Stallman est programmeur et hacker au département de recherche en intelligence artificielle du Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Les recommandations de RedHat
S'adressant au conseil d'administration de la Free Software Foundation (FSF), RedHat a déclaré :
« Le mouvement des logiciels libres tire sa force d'un environnement collaboratif, inclusif et respectueux. Divers groupes de personnes de tous les horizons et de toutes les nationalités se rassemblent et utilisent leurs forces et leurs expériences de vie pour contribuer, partager des idées, remettre en question le statu quo et améliorer les technologies pour tous. Tout le monde, y compris ceux qui ont été sous-représentés et marginalisés dans la technologie, devrait pouvoir participer librement à la production de logiciels utiles, y compris dans les communautés open source.
« Red Hat demande instamment au conseil d'administration de la FSF de saisir cette opportunité au cours de la succession actuelle à la direction en nommant un président et des membres de son conseil d'administration plus diversifiés, notamment du point de vue national, racial et sexospécifique ».
Source : RedHat
Et vous ?
Pensez-vous que Red Hat est dans son bon droit d’émettre cette recommandation ?
Quelles seraient, selon vous, les entités habilitées à faire des recommandations au conseil d'administration de la Free Software Foundation ?
La discrimination positive est-elle une mauvaise chose selon vous ?
Voir aussi :
RedHat et SUSE annoncent qu'ils vont supprimer OpenLDAP de leurs offres Enterprise Linux, et le remplacer par 389 Directory Server de RedHat
RedHat annonce la disponibilité de Fedora 28 Beta, la distribution GNU/Linux communautaire s'accompagne d'une pléthore de nouveautés
Linux : un patch de 60 lignes règle les problèmes d'alimentation du noyau, son auteur est ingénieur chez RedHat
RedHat recommande la « diversité » au conseil d'administration de la FSF pour la succession de Richard Stallman
Dans une lettre ouverte
RedHat recommande la « diversité » au conseil d'administration de la FSF pour la succession de Richard Stallman
Dans une lettre ouverte
Le , par Stéphane le calme
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !