Qu’on le veuille ou non, les médias sociaux occupent désormais une place très importante dans nos vies et il serait peut-être difficile de les remplacer à l’avenir. Transformer le monde en un petit village où tout le monde peut joindre n’importe qui en quelques clics a été l’une des révolutions les plus marquantes de l’histoire de l’Homme. Mais que se passe-t-il lorsque les médias sociaux deviennent des canaux de propagande, de désinformation et des théories du complot ? Des études sur la question ont démontré que les médias sociaux contribuent à camoufler ce qui est vrai, une situation qui pourrait avoir un impact négatif sur le comportement humain à l’avenir.
La pseudoscience et les théories du complot règnent sur les médias sociaux
Selon une récente étude sur la question, la pseudoscience s'est désormais emparée des médias sociaux et cela nous met tous en danger. Autrement dit, les théories du complot engloutissent des faits légitimes (comme le changement climatique et la fonte des glaces) qui pourraient avoir un impact négatif sur le comportement humain à l'avenir. En ce qui concerne la discussion en ligne sur le changement climatique par exemple, une nouvelle étude suggère que les négateurs et les théoriciens du complot ont désormais un avantage sur ceux qui croient en la science. Ils profitent de la désinformation et la portée des médias sociaux.
En effet, les chercheurs auraient trouvé des preuves que la plupart des vidéos sur YouTube relatives au changement climatique s'opposent au consensus scientifique selon lequel elles sont principalement causées par des activités humaines. L'étude met en évidence le rôle clé de l'utilisation des médias sociaux dans la propagation de la désinformation scientifique. Selon l’étude, de plus en plus de personnes sont aujourd’hui victimes de la désinformation sur des faits réels, car les scientifiques ne disposent pas de moyens fiables pour faire croire à l’exactitude de leurs résultats de recherches.
Les conséquences pourraient être très dommageables pour l’Homme. Selon l’étude, il faut s’inquiéter des effets que des résultats de recherches scientifiques manipulés avec malveillance peuvent avoir sur le comportement humain. L’étude menée par Joachim Allgaier de l’Université RWTH d’Aachen en Allemagne, a analysé le contenu d’un échantillon aléatoire de 200 vidéos YouTube portant sur le changement climatique. Ce dernier a constaté qu'une majorité (107) des vidéos niaient le fait que le changement climatique avait été provoqué par l'homme ou affirmait que le changement climatique était une conspiration.
Plus important encore, il a noté dans son étude que ce sont les vidéos colportant les théories du complot qui ont reçu le plus grand nombre de vues. Chose encore plus intrigante, ceux qui ont diffusé ces théories du complot ont utilisé des termes tels que « géo-ingénierie » pour donner l’impression que leurs revendications avaient un fondement scientifique. Mais le changement climatique n’est pas la seule chose qui est victime de la théorie des complots et de la désinformation grandissante. Ce phénomène atteint également des domaines plus sensibles et nourrit désormais la haine en ligne.
Selon l’étude, les maladies infectieuses, et peut-être l'exemple le plus connu du vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR), sont aussi des domaines atteints par le mal. Les conclusions estiment que, malgré de nombreuses informations en ligne sur l'innocuité du vaccin, de fausses affirmations selon lesquelles il a des effets nocifs se sont largement répandues et ont entraîné une chute des niveaux de vaccination dans de nombreux pays du monde. Une telle chose démontre que les sources réelles d’informations aujourd’hui sont totalement dépassées par les secteurs de propagande et de désinformation.
Les médias sociaux sont-ils devenus un danger pour l’homme ?
Pour certains, la réponse à cette question est oui et ils estiment qu’il faudrait envisager dans les prochaines années une purge dans les communautés en ligne. Pour eux, les médias sociaux et les communautés en ligne se comptent par milliers aujourd’hui et ils contribuent à la culture de la haine en ligne, la désinformation, le trafic de stupéfiants et d’organes humains, etc. Des études indiquent aussi que les théories du complot ont un attrait puissant, car elles peuvent aider les gens à comprendre les événements ou les problèmes sur lesquels ils n’ont aucun contrôle.
Ainsi, l’on estime que ce problème se complique davantage à cause des algorithmes de personnalisation sous-jacents aux médias sociaux. Celles-ci ont tendance à alimenter leurs utilisateurs avec des contenus conformes à leurs croyances et à leurs schémas de clic, ce qui contribue à renforcer l'acceptation de la désinformation. Les personnes sceptiques au sujet du changement climatique pourraient se voir attribuer un flux croissant de contenu, niant que celui-ci soit causé par des humains, ce qui les rend moins susceptibles de prendre des mesures personnelles ou de voter pour résoudre le problème.
En outre, dupliquer ou manipuler les fichiers d'en-tête ou utiliser des mots clés de manière stratégique pour manipuler les moteurs de recherche en ligne est la partie visible de l'iceberg. D’autres problèmes voient également le jour et leurs développements sont très accélérés. En effet, des études ont montré que l'émergence des technologies induites par l’intelligence artificielle, tels que deepFakes, des vidéos doctrinales très réalistes, pourrait probablement rendre beaucoup plus difficile la détection des informations erronées.
Est-il encore possible de lutter contre la désinformation en ligne ?
Pour l’heure, certaines autorités ont commencé à lancer des appels aux entreprises de médias sociaux pour développer des solutions pouvant réduire ou résoudre à la longue ce problème. Le président américain, Donald Trump, s’est également inscrit dans ce lot cette semaine. En effet, après les deux fusillades de ce week-end à El Paso, au Texas, et à Dayton dans l’Ohio, qui ont fait plusieurs morts, Donald Trump s’est adressé cette semaine à ses compatriotes. Dans son discours, il a souhaité qu’à l’avenir, les médias sociaux et les communautés en ligne mettent en place des algorithmes pour détecter les tireurs de masse.
D’autre part, d’autres informations ont révélé que les entreprises de médias sociaux tentent déjà de développer des mécanismes institutionnels pour contenir la propagation de la désinformation. À titre illustratif, en réponse à l’étude, un porte-parole de YouTube a déclaré que : « depuis la réalisation de cette étude en 2018, YouTube a apporté des centaines de modifications à sa plateforme et les résultats de cette étude ne reflètent pas exactement la manière dont YouTube fonctionne aujourd'hui. Les changements ont déjà réduit de 50 % le nombre d'avis provenant de recommandations de ce type de contenu aux États-Unis ».
Faut-il y croire ? Rien ne permet pour l’instant de vérifier si cet avis est vrai ou faux, mais la désinformation et les incitations à la haine sur les forums en ligne demeurent une réalité nuisible à l’Homme. Une autre solution possible consiste à affaiblir la capacité des personnes à penser de manière critique afin qu’elles puissent faire la différence entre des informations scientifiques réelles et des théories du complot.
Source : Etude de Joachim Allgaier, of RWTH Aachen University
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Le , par Bill Fassinou
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