
Ensuite, a peine quelques jours plus tard, le président est à nouveau monté au créneau et cette fois, il a accusé le moteur de recherche de ne pas avoir fait la promotion de son discours annuel comme il avait fait la promotion de ceux d’Obama. Puis, environs quatre mois après, Sundar Pichai, CEO de Google, était entendu par le comité judiciaire de la Chambre des Représentants. Cette audition a permis d’aborder de nombreux sujets, dont notamment la domination concurrentielle, la censure chinoise, la protection de la vie privée, mais aussi et surtout la raison pour laquelle une recherche avec le mot-clé « idiot » donnait comme résultats des photos du président Trump.
Puis, élargissant un peu sa cible, le président s’est insurgé en juin dernier contre le fait que Google, Facebook et Amazon auraient été de mèche avec les démocrates pour œuvrer à l’empêcher de gagner en 2016. Et en guise de cinquième épisode, le président américain a une nouvelle fois accusé Google d’être politiquement tendancieux, dans une série de tweets publiés le 6 août dernier.
Dans ces tweets, le président explique s’être basé sur les déclarations de Kevin Cernekee, ex-employé de Google, et du journaliste Peter Schweizer quant aux hypothétiques mauvaises intentions de l’entreprise de la Silicon Valley envers le président américain. En effet, Kevin Cernekee déclarait dans une interview accordée à Fox News le 05 août dernier que les dirigeants de Google comptent exploiter « toutes les ressources dont ils disposent pour contrôler les informations diffusées au grand public et s’assurer que Trump perde en 2020 ». Peter Schweizer, quant à lui, déclarait dans un livre qu’au cours de la campagne présidentielle de 2016, Google aurait « supprimé des articles négatifs sur Hillary Clinton et valorisé des articles négatifs sur Donald Trump ».
Comme on pouvait bien évidemment s’y attendre, Google a vigoureusement démenti l’ensemble des allégations portées à son encontre, tant par le président que par Kevin Cernekee et Peter Schweizer. « Déformer des résultats à des fins politiques nuirait à notre activité et irait à l’encontre de notre mission, qui consiste à fournir un contenu utile à tous nos utilisateurs. Nous mettons tout en œuvre pour concevoir nos produits et appliquer nos politiques de manière à ne pas prendre en compte les tendances politiques. Les affirmations de l’ancien employé mécontent sont absolument fausses », a assuré un porte-parole de l’entreprise à l’Agence France-Presse (AFP).
L’entreprise a également tenu à rétablir la vérité sur les raisons sous-tendant le licenciement de Kevin Cernekee. Si celui-ci affirme avoir été renvoyé pour ses opinions conservatrices, son employeur soutient qu’il n’a été renvoyé que parce qu’il a téléchargé des données internes de l’entreprise sur un appareil personnel ; chose que le règlement intérieur de Google interdit.
Sur la toile, les avis fusent au sujet de ces nouvelles accusations portées contre Google. De cette flopée d’opinions, deux courants se dégagent nettement. Le premier se demande en quoi ce dont Google est accusé constituerait un acte illégal si les médias officiels eux-mêmes sont fortement biaisés. Pour les internautes se retrouvant dans ce courant, l’entreprise ne fait rien de mal, puisqu’elle ne fait que marcher dans les pas des médias officiels classiques que pourtant personne n’accuse.
Le deuxième courant, pour sa part, fait remarquer que Donald Trump monte bien sur ses grands chevaux pour accuser Google de manipuler l’information mais qu’il fait l’amnésique au sujet de Cambridge Analytica. Ceux qui se retrouvent dans ce courant trouvent donc fortement « hypocrite » que le président américain se pose aujourd’hui en défenseur de la transparence étant donné les conditions de son élection en 2016 et le silence dont il a fait montre sur le scandale qui en a découlé.
Sources : Le Monde, Tweet
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