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Des sénateurs préparent un projet de loi visant à rendre obligatoire la publication des algorithmes locaux de Parcoursup
Pour plus de transparence

Le , par Stéphane le calme

271PARTAGES

11  0 
Parcoursup, c'est d'abord un algorithme central qui transforme les listes ordonnées de candidats transmises par les formations en réponses auxdits candidats et qui ensuite les réponses des candidats. Le code source et le cahier des charges de cet algorithme ont bien été publiés, conformément à l'objet d'un amendement de Cédric Villani, adopté lors de l'examen de la loi ORE (loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants).

Cependant, contrairement à admission post-bac (APB), son prédécesseur, ce n'est pas au niveau central que tout se joue dans Parcoursup. C'est le rang du candidat sur la liste établie par la commission d'examen des voeux de la formation concernée qui va déterminer ses chances d'inscription.

Les dossiers sont regardés un à un et classés manuellement dans les formations ne comportant qu'un petit nombre de candidats, conformément aux engagements de la ministre d'assurer un traitement humain des dossiers.

Toutefois, dans la plupart des formations, chaque candidat pouvant faire jusqu'à dix voeux et vingt sous-voeux non hiérarchisés, les équipes pédagogiques ont eu recours soit à des tableurs Excel de leur facture, soit à l'outil d'aide à la décision du ministère. En 2018, un petit quart des 14 500 formations avait eu recours à cet outil, dont 56 % des licences et 47 % des instituts universitaires de technologie (IUT).

À partir de tels tableurs, les commissions d'examen des voeux ont pu sélectionner les notes des matières et les éléments de la fiche Avenir qu'elles souhaitaient retenir, ainsi que les pondérations souhaitées. Le tableur leur a ainsi permis d'établir une liste classée de candidats, au sein de laquelle les commissions n'avaient plus qu'à départager les éventuels ex aequo et à réintégrer les dossiers atypiques.


Des élus réagissent

Face à cette opacité, le sénateur Jacques Grosperrin a annoncé la semaine dernière le dépôt d’une proposition de loi visant à assurer la transparence sur les fameux « algorithmes locaux » utilisés par certaines universités.

Comme pour la souligner davantage, il a rappelé à ses collègues le fonctionnement de Parcoursup :

« M. Frédéric Dardel, président de l'Université Paris-Descartes, a publié sur son fil Twitter un exemple de prétraitement des dossiers. Il s'agit de l'une des rares expériences de transparence totale menée par une université car si la publication en ligne des critères n'est pas obligatoire, elle n'est pas non plus interdite. Pour départager les 3 212 candidatures en licence de sciences de l'éducation, laquelle ne comptait que 80 places, la commission d'examen des voeux a déterminé cinq matières - français, histoire-géographie, philosophie, langue vivante I et mathématiques - auxquelles elle a appliqué des coefficients relativement simples : 1 pour chaque matière, sauf pour le philosophie, 0,5 afin de ne pas créer de disproportion entre matières littéraires et scientifiques et parce que la philosophie est plus aléatoire. Ont également été rentrés deux éléments de la fiche Avenir : les avis du conseil de classe sur la cohérence du projet et sur la capacité à réussir du candidat. L'outil d'aide à la décision a alors calculé de manière automatisée, à l'aide d'algorithmes très simples, une note de dossier sur 120 points.

« Une fois ce pré-classement opéré, les opérations humaines ont débuté : la commission a regardé tous les dossiers des candidats du secteur - environ 600 dossiers - et les 100 premiers hors secteur - en raison du quota, seules 4 places sur les 80 disponibles étaient destinées à des candidats hors secteur.

« Chaque dossier a reçu une note au regard de la lettre de motivation, du CV et de la fiche Avenir. Cette nouvelle note, entre 0 et 5, a été ajoutée au score initial. Tous les dossiers atypiques ou incomplets ont fait l'objet d'une notation globale. La liste définitive a ensuite été établie et transmise au recteur ».


Un régime spécial, dérogatoire du droit commun

Le régime de publication et de communication de ces algorithmes locaux est un régime spécial, dérogatoire du droit commun. Pour mémoire, le droit commun prévoit une publication en ligne obligatoire de toutes les règles définissant les traitements algorithmiques utilisés en vertu de l'article L. 312-1-3 du code des relations entre le public et l'administration. Le droit commun prévoit également la communication par l'administration, à la demande de l'intéressé, des principales règles définissant le traitement algorithmique, ainsi que des principales caractéristiques de sa mise en oeuvre, en vertu de l'article L. 312-3-1 du même code.

Le régime spécial instauré par la loi ORE pour Parcoursup déroge expressément à ces deux articles. Il prévoit que seules des informations relatives aux critères et modalités d'examen des candidatures seront communiquées, a posteriori, au candidat qui en fait la demande. Les candidats et le public ne sont pas sans information : on trouve sur Parcoursup les attendus de chaque formation et, à partir de la prochaine campagne, les critères généraux d'examen des candidatures. L'attendu d'une licence de droit, par exemple, consiste à « savoir mobiliser les compétences en matière d'expression écrite afin de pouvoir argumenter un raisonnement ». Les critères généraux demandés par la formation seront « les notes de première et de terminale en français, philosophie, histoire-géographique et SES ».

Lors de l'examen de la loi ORE, il n'était pas envisageable de demander aux établissements, lesquels disposaient de très peu de temps pour monter leurs commissions d'examen des voeux, de publier en ligne les critères d'examen des candidatures. Il fallait aussi leur laisser le temps nécessaire pour roder ces critères et les éprouver face à la réalité des dossiers reçus.

L’heure des décisions éclairées ?

Pour Grosperrin, « le temps est venu de reposer la question de la publication de tous les critères utilisés dans l'outil d'aide à la décision. Et cela pour plusieurs raisons : le choix éclairé des candidats - ces informations permettront aux lycéens de faire des voeux réalistes ; la confiance dans Parcoursup - elle est encore fragile après les quelques ratés du mois de juin ; la demande sociale de transparence, qui est devenue l'un des fondamentaux de nos sociétés ».

Cependant, certains s’y opposent pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le secret des délibérations de la commission. Tout en reconnaissant y être favorable, Grosperrin note que le fait que les délibérations ne commencent qu'au moment où la commission se penche au cas par cas sur les dossiers annule la nécessité d'étendre le secret à la phase automatisée de pré-classement des dossiers.

Ensuite, les réfractaires indiquent que la commission devra se réunir avant novembre pour statuer sur les critères utilisés et donc publiés sur Parcoursup. Grosperrin affirme que cet argument ne lui paraît pas insurmontable : « les candidats vont crouler sous l'information, mais notre société préfère aujourd'hui trier l'information plutôt que d'en être privée ».

Enfin, cela risquerait d'encourager des comportements stratégiques. Selon Grosperrin, mieux vaut faire savoir à tous les candidats sur quels critères ils seront jugés, plutôt que « limiter cette information à quelques happy few bien informés ».

Pour ces raisons, il recommande le retour au régime de droit commun


Une proposition de loi qui sera déposée prochainement

Jacques Grosperrin a annoncé qu’il déposerait « prochainement » une proposition de loi, destinée à supprimer les dérogations à la transparence introduites dans la loi ORE. Le texte sera co-signé par la centriste Sophie Joissains, qui avait déjà fait adopter l’année dernière, en tant que rapporteure du projet de loi relatif au RGPD, des dispositions en ce sens.

« Il ne s'agit pas de toucher au secret des délibérations. Nous souhaitons seulement plus de transparence dans la phase de prétraitement », a insisté Pierre Ouzoulias, en appui à la proposition de loi portée par Jacques Grosperrin et Sophie Joissains. « Tout ce qui relève du jury fait partie des libertés académiques et du socle constitutionnel. Nous n'y touchons absolument pas ».

Source : Sénat

Et vous ?

Faut-il rendre obligatoire la publication des algorithmes locaux utilisés par la plateforme Parcoursup ?
Que pensez-vous de l'argument selon lequel cela va empiéter sur le secret des délibérations ?
Cela risquerait-il d'encourager des comportements stratégiques ?

Voir aussi :

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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 01/08/2019 à 10:43
Citation Envoyé par jpiotrowski Voir le message
En résumé, de cet article et des 361 commentaires : comment gérer la pénurie de places dans l'Université Française ?
Pénurie provoquée exclusivement par la volonté de donner le bac à ceux qui ne le méritent pas.
4  0 
Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 25/07/2019 à 10:17
Ouais, et bien sûr, on ne va toujours pas augmenter les effectifs de l'ESR...

Donc on va nous rajouter du boulot alors qu'on est déjà en sous-effectif, avec une telle explosion des heures complémentaires qu'il a fallu poser une loi pour les limiter...
Déjà qu'avec leurs règles, si on regarde une lettre de motivation pour baisser/augmenter le score des élèves "limite", il faut le faire pour tous les élèves. C'est ridicule et chronophage.

S'ils continuent comme cela, la sélection va devenir très simple : un simple tirage aléatoire.
3  0 
Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 25/07/2019 à 10:56
Citation Envoyé par Neckara Voir le message
(.../...)S'ils continuent comme cela, la sélection va devenir très simple : un simple tirage aléatoire.
C'est le but.

C'est le but parce-que comme ça, on fait baisser le niveau, on casse tout, et c'est plus facile de garder le pouvoir.

C'est le but parce-que ça donne l'illusion de la justice et de l'égalité(tout le monde a sa chance!!!), au détriment systématique de l’efficacité, des capacités de chacun, des motivations, etc..... Parce-que le jugement humain est parfois injuste(personne ne le niera), eh bien généralisons l'injustice, comme ça tout le monde aura sa chance.
3  0 
Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 25/07/2019 à 11:44
Citation Envoyé par L33tige Voir le message
Ça fait des décennies que le niveau baisse je pense pas que c'est ça qui va changer quoi que ce soit.
C'est dans la continuité. Le pire, je crois, c'est que c'est inconscient. C'est volontaire, mais inconscient. Ils agissent toujours dans ce sens là, instinctivement, intuitivement, parce-qu’ils ne se posent pas la question, et que faire baisser le niveau, c'est une réponse facile à tous les problèmes qui eux les affectent. Au lieu de donner à Neckara et ses collègues(je connais surtout des profs de prépa, ils ont le même genre de problèmes) les meilleurs possibles, bien formés, sélectionnés, motivés, on leur donne des masses incultes, à qui on a coupé des centaines d'heures de fondamentaux, à qui on a fait comprendre "pas besoin de bosser pour réussir, tout le monde passe en classe supérieure", envoyés dans des branches qui ne leur conviennent pas.

Parce-que c'est plus facile. Plus facile pour le politicien de dire "j'ai amélioré le quotidien des lycéens" en virant des maths, réputées difficiles, et en évitant de les stresser sur les résultats, que de faire son boulot, de pousser les élèves à donner leur meilleur, et de passer pour un père fouettard, qui va se prendre des parents d'élèves agressifs qui vont lui demander un passe-droit pour leur enfant.

Quitte à donner un passe-droit aux parents qui gueulent, autant le donner à tout le monde. C'est plus facile. C'est le modèle depuis que je suis gamin(et peut-être même avant, mais je n'ai pas le recul pour juger).
2  0 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 31/07/2019 à 18:59
En résumé, de cet article et des 361 commentaires : comment gérer la pénurie de places dans l'Université Française ?
2  0 
Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 01/08/2019 à 12:15
Citation Envoyé par Neckara Voir le message
Pas que, il y a aussi la diminution du nombre d'EC alors que la population augmente.
EC? Ecoles? Enseignants chercheurs?

Oui, j'ai fait une formulation à l'emporte pièce, pas super précise, juste pour donner un sentiment rapide. Vouloir toujours plus de résultats avec toujours moins de moyens, sans autre méthodes que l'incantation, et ce du primaire au doctorat, sans autre stratégie d'amélioration que "bossez plus dur bande d'inférieurs!", c'est ça le problème. J'ai souligné ce qui me semblait être le problème numéro un, mais il y en a plein d'autres sous-jacents. Mon "exclusivement" était de trop. Mais le problème reste le même, pour le lycée dont je parlais, comme pour le supérieur que tu pratiques quotidiennement; toujours plus de gens à former, qui arrivent toujours moins bien formés, et avec toujours moins de moyens.

Si c'est bien des enseignants chercheurs dont tu parles, il ne faut pas les comparer à la population, qui augmente, mais à la population étudiante, qui elle carrément explose. Si demain on te donne une poignée de super-potentiels triés sur le volet et parfaitement préparés, tu trouveras ton boulot très, très facile. Comme c'est exactement l'inverse qui se produit, tu as l'impression d'être le dindon de la farce. Tu n'est pas le seul.
1  0 
Avatar de L33tige
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 25/07/2019 à 11:24
Citation Envoyé par el_slapper Voir le message
C'est le but.

C'est le but parce-que comme ça, on fait baisser le niveau, on casse tout, et c'est plus facile de garder le pouvoir.

C'est le but parce-que ça donne l'illusion de la justice et de l'égalité(tout le monde a sa chance!!!), au détriment systématique de l’efficacité, des capacités de chacun, des motivations, etc..... Parce-que le jugement humain est parfois injuste(personne ne le niera), eh bien généralisons l'injustice, comme ça tout le monde aura sa chance.
Ça fait des décennies que le niveau baisse je pense pas que c'est ça qui va changer quoi que ce soit.
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Avatar de L33tige
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 25/07/2019 à 11:55
Citation Envoyé par el_slapper Voir le message
C'est dans la continuité. Le pire, je crois, c'est que c'est inconscient. C'est volontaire, mais inconscient. Ils agissent toujours dans ce sens là, instinctivement, intuitivement, parce-qu’ils ne se posent pas la question, et que faire baisser le niveau, c'est une réponse facile à tous les problèmes qui eux les affectent. Au lieu de donner à Neckara et ses collègues(je connais surtout des profs de prépa, ils ont le même genre de problèmes) les meilleurs possibles, bien formés, sélectionnés, motivés, on leur donne des masses incultes, à qui on a coupé des centaines d'heures de fondamentaux, à qui on a fait comprendre "pas besoin de bosser pour réussir, tout le monde passe en classe supérieure", envoyés dans des branches qui ne leur conviennent pas.

Parce-que c'est plus facile. Plus facile pour le politicien de dire "j'ai amélioré le quotidien des lycéens" en virant des maths, réputées difficiles, et en évitant de les stresser sur les résultats, que de faire son boulot, de pousser les élèves à donner leur meilleur, et de passer pour un père fouettard, qui va se prendre des parents d'élèves agressifs qui vont lui demander un passe-droit pour leur enfant.

Quitte à donner un passe-droit aux parents qui gueulent, autant le donner à tout le monde. C'est plus facile. C'est le modèle depuis que je suis gamin(et peut-être même avant, mais je n'ai pas le recul pour juger).
Je pense aussi que la notion de niveau est lié à l'utilité de ce qu'on nous enseigne (attention je ne parle pas des maths ou autre), juste que par exemple, dans un monde comme le notre, enseigner à un enfant comment faire un feu serait plutôt superflu, mais c'est compliqué de dire ce qui doit être enseigné ou non, je suis partisan personnellement de la pédagogie avant tout, et surtout d'arriver à donner envie aux gens ou du moins à trouver ce qui les motivent, si je dois te forcer à faire des maths, c'est que les maths c'est pas ton truc, et peut-être que t'aurais du apprendre autre chose, sans pour autant dire que cet autre chose "c'est nul". Personnellement quand j'avais 20 ans j'avais beau avoir un pied dans les études, j'avais toujours aucune idée de ce que j'allais en faire, si ça se trouve, il y avait 150 candidats bien plus motivés que moi
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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 01/08/2019 à 10:59
Citation Envoyé par el_slapper Voir le message
Pénurie provoquée exclusivement par la volonté de donner le bac à ceux qui ne le méritent pas.
Pas que, il y a aussi la diminution du nombre d'EC alors que la population augmente.
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