Les imprimantes 3D ont bien évolué ces dernières années. Le MIT a dévoilé en décembre dernier sa dernière création en matière d’imprimante 3D. L’université américaine a en effet construit une imprimante 3D qu’elle a jugée 10 fois plus supérieure en vitesse d’impression aux autres imprimantes 3D existant sur le marché. L’élément important sur lequel se sont appliqués les chercheurs pour accroître la vitesse de fabrication est la tête d’impression compacte de l’imprimante qui intègre 2 nouveaux composants : un mécanisme à vis qui alimente le matériau polymère à travers une buse avec une force élevée et un laser intégré à la tête d'impression qui chauffe et fait rapidement fondre le matériau, lui permettant de s'écouler plus rapidement à travers la buse.
Plus tôt dans la même année, en septembre, c’est l’équipementier américain HP qui a lancé une imprimante 3D qui construit des articles non pas en plastique, mais en acier. L'imprimante Metal Jet étale des couches de poudre métallique, puis les pulvérise avec un liant pour les solidifier selon un procédé semblable à l'impression 3D couche par couche. Même s’il y a de l’hésitation quant à l’adoption de ce type d’imprimante par les ingénieurs, il existerait de réels potentiels à son utilisation. Les constructeurs surtout expriment de la réticence à abandonner des procédés de fabrication déjà bien huilés. En toile de fond, il y a que les volumes de production projetés avec ce type d’appareils seraient inférieurs à ceux attendus par les gros industriels. Des experts parlent de 50 000 à 70 000 unités pour des imprimantes de ce type, ce qui complexifie l’équation volumes-minimisation des coûts de fabrication.
D’un autre côté, l’impression 3D fait de plus en plus parler d’elle dans le secteur de la construction depuis que les scientifiques sont parvenus à éliminer les défis liés à l’impression des objets en béton et en acier. En effet, l’impression 3D de béton a commencé à prendre de l’ampleur et pourrait conduire à révolution dans le secteur de la construction dans les années à venir. Selon les scientifiques, les imprimantes 3D d’objets en béton sont désormais fonctionnelles et efficaces, et de nombreuses expériences semblent avoir été menées avec succès. Par exemple, en 2018, Icon, une société de technologie de la construction dédiée à la révolution de la construction résidentielle, à la conception et à la planification et New Story, une organisation internationale à but non lucratif œuvrant à mettre fin au sans-abrisme dans le monde ont achevé la construction de la première maison imprimée en 3D au monde.
La maison de 350 mètres carrés a été imprimée par un appareil mobile appelé Vulcan I en environ 48 heures. De plus, le coût de la portion imprimée (le toit n’était pas imprimé en 3D) était d’environ 10 000 $, une somme jugée bien inférieure au coût moyen d’une maison de taille et de qualité similaires. Icon a assuré après cette expérience que les éléments traditionnellement sur mesure peuvent désormais être réalisés à moindre coût, plus rapidement et souvent avec une qualité supérieure et constante. Cette semaine, les fondateurs d'Icon en partenariat avec l’organisation New Story ont annoncé la construction, cet été en Amérique, du premier village qui sera entièrement imprimé en 3D dans le monde.
D’après les explications portées sur le projet de construction du village 3D, les maisons seront destinées à l’endroit des familles vivant avec moins de 200 dollars par mois qui ne disposent pas d’un accès à un logement sûr offrant un abri contre les dangers environnementaux et physiques. Les populations vulnérables sont généralement les dernières à bénéficier de l'innovation. « Nous sommes convaincus que les concepteurs, les constructeurs et les innovateurs technologiques ont le potentiel d’apporter une vitesse et une envergure sans précédent à la conception de logements qui peuvent améliorer la vie de certaines des populations les plus démunies du monde. L’impression 3D, en particulier, offre un nouvel outil puissant pour réaliser ce potentiel et faire avancer cette mission », ont déclaré les promoteurs du projet.
L'appareil, annoncent-ils, est conçu pour fonctionner dans des régions éloignées où l'accès à l'eau, à l'électricité et à la main-d'œuvre peut être insuffisant. L'imprimante 3D permettra d'intégrer des éléments allant des plans de travail de la cuisine et de la salle de bain aux sièges et aux étagères. Selon ce qu’Icon et ses partenaires ont expliqué, les murs et les éléments structurels de chaque maison peuvent être imprimés en seulement 24 heures avec presque zéro déchet. « Contester nos hypothèses, itérer sur des données et prendre des risques calculés sur des idées novatrices nous permettront de faire parvenir à davantage de familles les meilleures solutions possibles, de manière exponentielle plus rapidement », ont-ils conclu.
À noter cependant que, l’IDC (International Data Corporation) a publié ce 08/01/19 dans son rapport semestriel, les prévisions à l'échelle mondiale des dépenses de l’industrie de l’impression 3D. Elles sont basées sur les dépenses dans ce secteur tout au long de l’année 2018 et les projections sont prometteuses pour 2019. L’industrie de l’impression 3D s’est régulièrement développée au cours de ces dernières années et a investi graduellement de nouveaux champs d’application. L’IDC estime que l’industrie de l’Impression 3D se portera bien en 2019 avec 13,8 milliards de $ de dépenses prévues, soit une hausse de l’ordre de 21,2 % relativement à 2018. D'ici à 2022, le cabinet prévoit un taux de croissance annuel moyen de 19,1 % ce qui portera les dépenses en matériels, consommables et services à environ 22,1 milliards de $ en 2022.
Sources : dwell, fuseproject
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