Facebook reste de loin le réseau social le plus utilisé dans le monde. Même après les nombreux tumultes de ces dernières années, le taux de développement du réseau social n’a pas été atteint pour autant. Ainsi, il compterait un plus de deux milliards d’utilisateurs aujourd’hui. Selon les chercheurs qui ont réalisé l’étude portant sur l’accumulation future de profils appartenant à des utilisateurs Facebook décédés, si Facebook continue de se développer à cette vitesse, le nombre de comptes Facebook appartenant à des personnes décédées pourrait atteindre les 4,1 milliards dans les 80 prochaines années.
Dans le cas où le développement du réseau soit ralenti ou dans le cas où l'on supposerait que le réseau social ait cessé d’attirer de nouveaux abonnés à partir de 2018, ce nombre avoisinerait seulement les 1,4 milliard. Selon les universitaires, dans les deux cas de figure, la majorité des profils de commémoration vont appartenir à des personnes non occidentales. Pour rappel, un compte Facebook est transformé en compte de commémoration lorsque Facebook s’informe du décès du propriétaire du compte et qu’aucune demande n’a été faite par ses proches pour supprimer le compte.
Cas 1 : plus aucun utilisateur supplémentaire ne s’est enregistré depuis 2018
En effet, l’étude a décrit le phénomène en deux scénarios. Le premier scénario qu’ils ont décrit étudie le cas où plus aucun individu supplémentaire ne s’est enregistré depuis 2018 sur le réseau social. Dans ce cas et bien que cela soit peu probable, environ 1,4 milliard d’utilisateurs de Facebook mourront d’ici 2100. La somme globale des profils morts va dépasser 500 millions en 2060 et atteindra 1 milliard en 2079. Il convient de noter que, selon ces hypothèses conservatrices, les morts dépasseront en réalité les vivants sur Facebook dans environ 50 ans à venir, ont déclaré les chercheurs. D’après les estimations qui sont faites à travers l’étude, l’Asie paiera le plus lourd tribut avec près de 44 % du total de personnes décédées sur Facebook à la fin du 21e siècle et près de la moitié de ces 44 % proviendront de deux pays seulement à savoir l’Inde et l’Indonésie qui vont représenter une mortalité cumulée de 278,8 millions sur Facebook d’ici à 2100.
Cela dit, ce cas de figure n’est pas du tout probable puisque le réseau social grandit toujours, même s’il a été secoué récemment et continue même de l’être avec les scandales liés à la sécurité du réseau social notamment le stockage des mots de passe des utilisateurs en clair ou l’espionnage dont sont victimes ces derniers de la part de l’entreprise. Cependant, le deuxième scénario étudié par les universitaires à lui plus de chance d’être un événement certain. Ainsi, ce deuxième cas suppose que Facebook continuera à connaître une croissance mondiale de 13 % par an jusqu'à atteindre une pénétration de 100 % sur tous les marchés. Cette hypothèse émise par les chercheurs a changé radicalement le nombre total d’utilisateurs de Facebook morts d’ici la fin du siècle.
Si cette hypothèse se vérifiait, c’est l’Afrique cette fois-ci qui concédera le plus grand nombre de personnes décédées parmi les utilisateurs de Facebook d’ici la fin du siècle en cours et le Nigéria sera le pays qui aura beaucoup contribué à ce nombre. En effet, un taux de croissance continu de 13 % par an multiplie par 3,5 le nombre de profils morts sur Facebook, pour un total de 4,9 milliards. Contrairement au scénario A, les profils morts ne montrent aucun signe de dépassement de la vie au cours de ce siècle. Cependant, cette proportion reste importante et il est probable que les morts atteindront la parité avec les vivants au cours des premières décennies du 22e siècle.
Cas 2 : le réseau social continue de croître
Dans ce scénario, après le Nigeria, le Niger, le Mali et le Burkina Faso figurent également dans le top 10 des pays les plus touchés, tandis que les États-Unis sont le seul pays occidental à se frayer un chemin. En d'autres termes, une minorité de profils morts appartiendra aux utilisateurs occidentaux. Cependant, l’étude a souligné une question que les chercheurs jugent importante, qui doit être débattue et à laquelle on doit trouver une solution immédiate. Il s’agit de la question liée à la sécurité des données des défunts et de la gestion qui en sera faite. Les données que récolte Facebook sur les gens augmentent de jour en jour et à la mort de ces personnes, Facebook possédera sans doute la plus grande base de données nécrologique du monde.
Les universitaires ont souligné que si rien n’est fait pour parrainer l’utilisation de ces données que Facebook va disposer sur les personnes défuntes, comme à leur habitude, la gestion que l’entreprise fera de ces données risque de poser des problèmes d’éthique dans un avenir très proche. « Nous soutenons qu'une approche exclusivement commerciale de la conservation des données pose d'importants risques éthiques et politiques qui nécessitent un examen urgent. Nous appelons à un modèle de conservation évolutif, durable et digne, intégrant les intérêts de multiples parties prenantes », a recommandé l’équipe de recherche.
En conclusion, l’équipe de recherche de l’OII a indiqué que des centaines de millions de profils morts viendront s'ajouter au réseau au cours des prochaines décennies et que le nombre de morts pourrait être supérieur à celui des vivants avant la fin du siècle compte tenu de l'évolution du taux de pénétration global des utilisateurs. Indépendamment de la croissance du réseau dans les années à venir, la grande majorité des profils morts appartiendront à des utilisateurs de pays non occidentaux. En ce qui concerne les données qui seront entre temps détenues sur ces personnes défuntes, l’équipe pense qu’il serait judicieux de mettre en place une approche multipartite pour disposer d’un meilleur moyen pour conserver des archives aussi vastes.
Source : Rapport PDF
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