Le plan du gouvernement français prévoit un budget d’environ 200 millions d’euros et les expérimentations seront menées en zones rurales et urbaines, dans le transport collectif ou individuel, le domaine du fret ou de la logistique. La ministre a indiqué qu’il s’agit d’un plan qui découle d’un appel à projets lancé en juin 2018 sous l’acronyme « expérimentation du véhicule routier autonome (Evra) ». « C’est important que les Français s’habituent à voir ces navettes et ces véhicules autonomes sur nos routes. C’est en menant ces expérimentations que l’on va favoriser leur développement », a-t-elle déclaré.
Élisabeth Borne
En tout, deux lauréats ont été retenus pour cet appel et seront chargés de la mise en place de ces expérimentations. Il s’agit d’un premier plan dénommé « sécurité et acceptabilité de la conduite et de la mobilité autonome (SAM) » mené par la Plateforme automobile (PFA), un consortium dirigé par Luc Chatel ; tandis que l’autre, intitulé « expérimentations de navettes autonomes (ENA) », est attribué à l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar).
Pour la ministre, ces expérimentations seront surtout une solution pour les territoires où il n'existe pas d'alternative à la voiture et il serait bien de voir ces voitures roulées sur les routes françaises dès l’an prochain. « Je suis convaincue que ça peut être une solution dans des territoires où aujourd'hui on n'a pas d'alternative à la voiture. Pour que l'on puisse dès l'an prochain autoriser des services avec des navettes autonomes, nous avons besoin d'engranger de l'expérience, c'est ce que nous ferons au travers de ces 16 expérimentations », a-t-elle déclaré au micro de France Info.
Les lieux des tests incluent des milieux urbains, mais également des milieux ruraux. Le Cœur de Brenne, une communauté de communes située dans l’Indre entre Châteauroux et Châtellerault va permettre d’expérimenter les véhicules autonomes en milieu rural via un service de deux navettes électriques avec une capacité de cinq personnes et devant effectuer un trajet de 22 kilomètres. Il s’agit en effet d’une zone où les mobilités sont souvent plus restreintes. La même chose se fera pour Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), où trois navettes EasyMile doivent permettre de relier la gare RER à un parking distant de trois kilomètres.
Pour finir, il faut noter que ces petits véhicules qui sont déjà testés notamment à Paris, près de la gare de Lyon ou dans le quartier d'affaires de la Défense, peuvent embarquer jusqu'à cinq passagers chacun. Une autre expérimentation vise à adapter une voie ferrée désaffectée dans l'agglomération nantaise afin d'y faire circuler deux véhicules autonomes de transport collectif, qui pourraient transporter jusqu'à 300 voyageurs par heure en période d'heure de pointe.
Cette annonce du gouvernement français survient alors que la norme votée par le Parlement européen pour encadrer la conception de ces types de voitures fait polémique et connaît deux camps dans le rang des constructeurs automobiles. Il y a ceux qui soutiennent la norme C-V2X (Cellular Vehicle to Everything) et ceux qui soutiennent la nouvelle norme votée par le Parlement, la norme ITS-G5, qui vise un fonctionnement avec le Wifi et offrira beaucoup plus de sécurité, selon ses défenseurs. En revanche, pour ceux qui soutiennent la norme C-V2X, elle est meilleure que le Wifi en termes de sécurité, de fiabilité, de portée du signal et de temps de latence.
Source : France Info
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