Depuis déjà quelques mois la multinationale Huawei essuie beaucoup de reproches. Une réunion s’est tenue au mois de juillet au Canada et regroupait les représentants des pays tels que l'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les discussions ont porté sur les capacités de la Chine en matière de cyber espionnage et sur l'expansion militaire croissante. Il faut savoir que des responsables américains ont publiquement déclaré que leur plus gros souci était que Pékin puisse contraindre Huawei à utiliser ses connaissances en matière de matériel pour espionner ou saboter des réseaux de télécommunications étrangers.
Ces inquiétudes proviennent du fait que Huawei ait fait l’objet d’un examen minutieux de ses liens présumés avec les services de renseignement chinois. À la suite de cela, les pays présents à cette réunion ont décidé d’empêcher Huawei de bâtir leurs réseaux Internet 5G ultrarapides de nouvelle génération.
Après avoir recommandé aux autres pays représentés à cette réunion de rester à l’écart de certains fournisseurs de télécommunications chinois, les États-Unis ont exercé également des pressions sur les autorités allemandes pour qu'elles abandonnent Huawei. En décembre, l’Allemagne a exprimé son scepticisme concernant cette affaire, affirmant n'avoir trouvé aucune preuve que la société pourrait utiliser son équipement pour l’espionnage.
Spiegel Arne Schoenbohm, chef de l'Office fédéral allemand de la sécurité de l'information (BSI) a déclaré que pour des décisions aussi sérieuses qu'une interdiction, il faut des preuves, ajoutant que son agence ne disposait pas de telles preuves. Il fait également savoir que les experts du BSI avaient examiné les produits et composants Huawei du monde entier avant de se prononcer.
Cette décision du BSI n’a pas enchanté tout le monde et certains se sont exprimés. C’est le cas de Ronja Kniep, experte en sécurité dans le secteur des télécommunications qui a déclaré à l’AFP ceci : « Je pense qu'il est faux de laisser entendre que les préoccupations relatives à l'espionnage chinois sont infondées et faciles à détecter. Même si Huawei n’a aucune relation officielle avec le gouvernement chinois, cela ne signifie pas pour autant que les services chinois n’utilisent pas la société et sa technologie comme vecteurs d’espionnage. »
Le déploiement de la 5G devrait s'accélérer dans les années à venir et Huawei a investi des années et des milliards de dollars pour se préparer à ce moment. Selon des experts, une partie de cet investissement pourrait être gaspillée si la société était exclue des lucratifs marchés des télécommunications occidentaux. Sachant cela, il serait donc préférable pour la société chinoise de tout faire pour que cela ne se produise pas.
Les États-Unis réagissent
Dans l'une des demandes les plus explicites encore adressées à un allié sur Huawei, le gouvernement américain a demandé à l'Allemagne d'abandonner la société chinoise de ses projets ou de risquer de perdre l'accès à certaines données des services de renseignement américains, rapporte le Wall Street Journal.
Huawei a fait face à des accusations des États-Unis selon laquelle il pourrait être utilisé par le gouvernement chinois pour l'espionnage. La société a nié à plusieurs reprises qu’elle agirait au nom de la Chine et a souligné que le gouvernement américain n’avait présenté aucune preuve publique corroborant ces affirmations, mais que les autorités américaines n’étaient toujours pas convaincues. L'administration Trump a fait pression sur les alliés pour qu'ils mettent fin à leurs relations avec Huawei, mais l'Allemagne, poursuivant ses projets, n'a pas interdit la société de quitter ses réseaux.
Selon le journal, une lettre de l'ambassadeur américain en Allemagne avertit le pays que les États-Unis cesseront de divulguer certains secrets s'ils autorisent Huawei à travailler sur sa prochaine génération d'infrastructure 5G. Selon le journal, la lettre indique que la sécurité du réseau ne peut être gérée efficacement par des audits d’équipements ou de logiciels. Bien que les États-Unis envisagent de continuer à partager leurs renseignements avec l'Allemagne malgré tout, selon le journal, les responsables prévoient de limiter la portée de ces informations si du matériel Huawei est utilisé dans les infrastructures allemandes.
Aux États-Unis, la bataille autour de la société a continué de s'intensifier. Le ministère de la Justice a accusé Huawei d'avoir volé des secrets commerciaux et son directeur financier aurait été extradé vers les États-Unis, soupçonné d'avoir violé les sanctions imposées à l'Iran. Huawei a nié avoir commis des actes répréhensibles et la semaine dernière, la société a encore accru les enjeux en engageant une action en justice contre les États-Unis, arguant du fait qu'une interdiction de son équipement par le gouvernement était inconstitutionnelle.
Source : Wall Street Journal
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Le , par Stéphane le calme
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