La question sur l'existence réelle d’un programme de conduite autonome pour les voitures Tesla semble devenir répétitive depuis cette semaine. Tout est parti d’une refonte sur le site Web qui présente la solution "Autopilote" de l’entreprise. Le site a changé de nom et certaines informations à propos de la conduite autonome ont été supprimées ou remplacées par d’autres. Tout porte à croire que la conduite autonome dont s’est vantée pendant des années l’entreprise n’est toujours qu’une assistance à la conduite humaine. Tesla l’a encore dit cette année par le biais de son PDG, Elon Musk, lors d'une conférence téléphonique sur les résultats du quatrième trimestre de Tesla. Il a indiqué qu'il s'attendait à ce que les véhicules autonomes de la marque Tesla puissent rouler en toute sécurité sans assistance humaine d'ici fin 2019.
« Quand penserons-nous que la conduite entièrement autonome est sécuritaire ? C'est probablement vers la fin de l'année, et c'est ensuite aux organismes de réglementation de décider quand ils veulent l'approuver », avait-il déclaré en fin du mois de février. Lors de la conférence téléphonique, Musk a également caractérisé le système semi-autonome d'aide à la conduite du pilote automatique de Tesla comme ayant une pleine capacité de conduite autonome sur une autoroute. « Nous avons déjà une pleine capacité d'autoconduite sur les autoroutes. Ainsi, de la bretelle d'accès à la sortie d'autoroute, y compris le passage de voitures et le passage d'un échangeur d'autoroute à un autre, la pleine capacité d'autoconduite est là », avait-il expliqué.
Plus tôt, en 2016, il annonçait dans son plan d’urbanisme que lorsque les organismes de réglementation auront approuvé l'autoconduite véritable, cela signifiera que vous pourriez invoquer votre Tesla à partir de n'importe où. À mesure que la technologie évolue, tous les véhicules Tesla disposeront du matériel nécessaire pour fonctionner de manière totalement autonome. Une fois que votre véhicule vous attend, vous pourrez dormir, lire ou faire autre chose en route vers votre destination. Cela dit, entre allégation et vérité de la part de l’entreprise, la limite semble incomprise, selon certains avis. En effet, cette semaine, Tesla a fait quelques changements sur sa page Web concernant le mode Autopilot. Le titre de la page intitulé “Matériel d'autoconduite intégrale sur toutes les voitures” est remplacé par “Le futur de la conduite”. Une phrase sur le réseau de covoiturage de Tesla a été supprimée.
La section "Conduite entièrement autonome" a été modifiée et indique désormais que le mode Autopilot de Tesla ne signifie pas une conduite autonome, mais plutôt une assistance à la conduite. « Les fonctionnalités avancées de sécurité et de confort de l'Autopilot ont été pensées pour vous assister sur les aspects les moins agréables de la conduite. L'Autopilot s'enrichit de nouvelles fonctions et améliore les fonctionnalités existantes pour renforcer la sécurité et les capacités de votre Tesla au fil du temps. Les fonctionnalités actuelles de l'Autopilot exigent une surveillance active de la part du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome », indique maintenant Tesla sur le mode Autopilot.
Pour beaucoup, l’entreprise a eu tort de vendre pendant des années une technologie qu’elle ne possédait pas avant de vouloir maintenant se remettre sur les rails. Lorsque l’entreprise a rapporté récemment son mode dit de conduite autonome “Full Self-Driving”, il fallait dépenser pas moins de 5000 dollars pour entrer en possession de l’Autopilot à la livraison et jusqu’à 7000 dollars si vous avez décidé de l’obtenir par mise à jour du logiciel de votre voiture Tesla. Seulement, les utilisateurs de ses voitures y ont cru trop vite. Certains évoquent une influence psychologique. De plus, le battage médiatique autour de la technologie de conduite par les constructeurs de voitures telles qu'Uber et Tesla a porté une influence très profonde sur les conducteurs. Au volant, ces derniers ont du mal à rester vigilants ou même tenir le volant et s’adonnent le plus souvent à des distractions.
Ainsi, même si Tesla l’a souvent rappelé qu’il est très important qu’un conducteur soit éveillé et attentif au volant de sa voiture Tesla, les accidents impliquant ses voitures commencent à devenir de plus en plus fréquents et souvent mortels. Uber, dont l’une des voitures dites autonomes a été impliquée dans un accident mortel l’année dernière s’est quand même vue cette semaine acquitté de toute poursuite par le procureur de la région ou l’accident a eu lieu. Beaucoup ne sont pas d’accord avec cette décision de justice. Les faits remontent à mars 2018 où une voiture autonome de la firme Uber a heurté mortellement une femme, dans la ville de Tempe, dans l'Arizona, alors qu’elle traversait en dehors d’un passage piéton.
Certains commentaires désignent Uber comme le principal responsable dans cette affaire. Dire à une personne qu’une voiture est autonome joue sur sa psychologie. Cette dernière se met à l’esprit que la voiture peut tout faire, toute seule. « Alors, pourquoi lui demander encore de rester attentif ? Si une technologie n’existe pas, on ne la vend pas », avaient-ils déclaré. Uber n’est pas le seul dans ce cas de figure. Au début du mois de janvier, Tesla s’est fait poursuivre en justice après un accident mortel impliquant l’une de ses voitures. Il était accusé d’avoir rendu déraisonnablement dangereuse la voiture qui s’est écrasée à 186 km/h. L’accident mortel qui s’est produit le 8 mai 2018 à Fort Lauderdale en Floride aux États-Unis impliquait un adolescent qui est mort sur le coup. La plainte déposée devant la cour du comté de Broward, renseignait que la batterie de la Tesla était défectueuse et que l'entreprise avait fait preuve de négligence en enlevant un régulateur de vitesse sur la voiture. Tesla n’étant pas à son premier accident.
Le 29 mai 2018, le même mois au cours duquel l’accident qui a fait l’objet de plainte en janvier a été produit, une berline en mode pilote automatique s’était écrasée contre un véhicule de police en stationnement. Le radar, des caméras avec une visibilité à 360 degrés et des capteurs installés dans la berline n’ont pas permis d’éviter la collision avec une voiture du département de police de Laguna Beach. Trois autres accidents avaient eu lieu précédemment. Ensuite, un autre à l’Utah où une voiture Tesla s'est écrasée en mode pilotage automatique tandis que le pilote regardait son téléphone. Deux autres accidents mortels ont eu lieu lorsque les véhicules étaient également en mode pilotage automatique : l’un en Californie en mars 2018 et le second en 2016 en Floride.
Des faits tout aussi marquants les uns que les autres, mais pourtant, Tesla nourrissait toujours la croyance en son mode de conduite autonome. Avec les récents changements par rapport à la définition sur son Autopilot, Tesla indiquerait peut-être qu’il n’est pas prêt d’atteindre un mode de conduite autonome. Autrement dit, toute la publicité sur la conduite autonome de toutes ces années semble apparaître comme une supercherie pour écouler ses produits. Le pilote automatique de la firme n'est toujours qu'un système d'assistance à la conduite.
Source : Tesla
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Le , par Bill Fassinou
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