
De pareilles interrogations ont été remises au gout du jour récemment, après des révélations autour du projet d’implantation du géant étasunien Amazon dans la ville de New York, une société qui a vu ses bénéfices presque doublés aux USA (de 5,6 milliards à 11,2 milliards USD entre 2017 et 2018).
Pour rappel, un rapport publié mercredi dernier par l’Institute on Taxation and Economic (ITEP), un groupe de réflexion non partisan à but non lucratif qui travaille sur les questions de politique fiscale fédérale et des États des USA, a dévoilé qu’Amazon n’aura pas à payer un sou d’impôt fédéral pour la deuxième année consécutive. En plus d’un remboursement d’impôt fédéral de 129 millions USD, soit un taux d’imposition de - 1 %, cette concession incluse dans un package de mesures incitatives aurait été accordée à la firme de Seattle en échange de l’ouverture par ses soins de nouveaux bureaux dans le Queens et en Virginie et de la promesse de créer des milliers de nouveaux emplois (près de 25 ;000 rien qu’à New York) sur le sol étasunien.
Malheureusement, les New-Yorkais ont fait des vagues après avoir eu connaissance des importantes mesures d’allègement fiscal dont bénéficierait Amazon s’il construisait un siège social dans leur ville. La firme de Seattle n’a pas hésité à annuler jeudi dernier, son projet de construction après avoir été confronté à une réaction féroce et inattendue de la part des législateurs, des militants progressistes et des dirigeants syndicaux. Ces derniers affirment qu’une entreprise technologique de ce calibre et aussi prospère ne mérite pas près de 3 milliards USD en incitations gouvernementales et s’inquiètent de la congestion et de l’augmentation du cout de la vie, notamment les loyers plus élevés, aux abords du site retenu par Amazon.
Certains comme le maire de New York, Bill de Blasio, estiment que « ;le parcours d’Amazon à New York aurait été beaucoup plus simple ;» si la société n’avait pas ignoré les inquiétudes des résidents et leur avait parlé directement.
La parade de Google pour éviter ce genre de déconvenue
Le média étasunien The Washington Post a récemment révélé que Google a utilisé des sociétés-écrans secrètes pour bénéficier sournoisement d’allègements fiscaux et que cette activité de la filiale d’Alphabet prendrait de l’ampleur à mesure que le nombre de ses centres de données et de ses bureaux augmente aux États-Unis.
D’après The Washington Post, la firme de Mountain View dissimulerait ses actions derrière diverses pseudo-sociétés telles que « ;Sharka LLC ;» ou « ;Jet Stream LLC ;» pour bénéficier de millions de dollars en matière d’allègement fiscal et financer la construction de ses nouveaux centres de données ou l’acquisition de nouveaux terrains. La société-écran Sharka a notamment été utilisée par Google pour obtenir des allègements fiscaux à hauteur de 10 millions USD en vue de la construction d’un nouveau datacenter à Midlothian, au Texas. Après que l’accord ait été conclu, l’adresse principale de Sharka a changé pour devenir celle du siège social de Google à Mountain View, en Californie. Les travaux ont débuté l’automne dernier.
« ;Je suis convaincu que si la communauté avait su que ce projet était piloté par Google, les gens auraient exprimé leur opinion, mais nous n’avons jamais eu l’occasion de parler ;», a déclaré au Post Travis Smith, rédacteur en chef du Waxahachie Daily Light papier. « ;Nous ne savions pas que c’était Google avant son adoption ;».
Il n’est pas du tout inhabituel pour une entreprise de mener discrètement de telles transactions. En effet, « ;lorsque les entreprises effectuent des recherches d’emplacement, c’est presque toujours une affaire secrète ;», a confié Greg Leroy, CEO de Good Jobs First. Cela semble également être la réponse officielle de Google puisqu’il a rappelé au Washington Post qu’il s’agit « ;de pratiques courantes dans le milieu ;», sana manquer de préciser avec peut-être une pointe d’humour : « ;Nous estimons que le dialogue public est essentiel pour la construction de nouveaux sites et de nouveaux bureaux. De ce fait, nous nous engageons activement auprès des membres de la communauté et des élus dans les endroits que nous appelons chez nous ;».
Source : The Washington Post
Et vous ?



Voir aussi



