IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Vous êtes nouveau sur Developpez.com ? Créez votre compte ou connectez-vous afin de pouvoir participer !

Vous devez avoir un compte Developpez.com et être connecté pour pouvoir participer aux discussions.

Vous n'avez pas encore de compte Developpez.com ? Créez-en un en quelques instants, c'est entièrement gratuit !

Si vous disposez déjà d'un compte et qu'il est bien activé, connectez-vous à l'aide du formulaire ci-dessous.

Identifiez-vous
Identifiant
Mot de passe
Mot de passe oublié ?
Créer un compte

L'inscription est gratuite et ne vous prendra que quelques instants !

Je m'inscris !

La progression mondiale d'utilisation d'IPv6 peine à décoller selon Google
La France se rapproche de la barre des 25% d'adoption

Le , par Stéphane le calme

573PARTAGES

12  0 
Aujourd'hui, le nombre de dispositifs connectés à Internet (ordinateurs, smartphones, objets connectés) se compte probablement en milliards d'unités. Mais pour s'identifier et communiquer entre eux, ces appareils ont besoin d'une adresse IP unique. Pour rappel, les adresses IP (Internet Protocol) représentent pour les dispositifs connectés à Internet ce que représentent les numéros de téléphone pour les téléphones. Elles leur permettent de communiquer avec les sites web, les services Internet et d’autres dispositifs.

Le protocole le plus utilisé actuellement est l'IPv4. Ce système attribue une série de quatre nombres (chacun allant de 0 à 255) à chaque appareil. Théoriquement, cela limite le nombre d’adresses IP disponibles à seulement 4 milliards. Mais, dans la pratique, il y a une mauvaise allocation qui réduit encore le nombre d’appareils qui peuvent se voir attribuer une adresse IPv4. Avec le succès de l’Internet et ses usages multiples dans l’ère des objets connectés, l’espace d’adressage du protocole IPv4 a donc atteint ses limites et, en 2016, l'IAB (Internet Architecture Board) a annoncé que le pool d'adresses IPv4 non attribuées a été épuisé. La solution aujourd'hui est donc de passer à la nouvelle version du protocole Internet : IPv6.

L’IPv6 permet en effet de remédier au problème d’épuisement des adresses IP avec un espace d’adressage quasi illimité, capable de répondre aux besoins actuels et anticipés. Il permet d’attribuer à chaque terminal ou nœud du réseau une adresse IP individuelle afin de le rendre accessible directement depuis n’importe quel point du réseau Internet. Il offre en plus l’opportunité d’identifier plusieurs « objets matériels ou logiciels » au sein d'un terminal ou serveur donné. Au-delà de sa capacité d’adressage, l’IPv6 intègre de nouvelles fonctionnalités permettant par exemple de simplifier certaines fonctions de la couche réseau, telles que le routage et la mobilité, ou d’assurer nativement une meilleure sécurisation des échanges.

Mais la progression au niveau mondiale est encore lente. En effet, à la date du 11 janvier 2018, le baromètre de Google a indiqué que 18,23 % des internautes accèdent à ses services via IPv6. Néanmoins, à la date du 13 janvier 2019, ce pourcentage est passé à 25,91 %.


Google recueille en permanence des statistiques relatives à l'adoption de l'IPv6 sur Internet. En publiant ces informations, l’entreprise espère aider les fournisseurs d'accès à Internet, les propriétaires de sites Web et les décideurs durant la mise en place de l'IPv6 dans le secteur.

En Europe, la France était à 24,61 %, contre 41,36 % en Allemagne. Il faut noter que le pourcentage en Allemagne est plus élevé que celui des États-Unis qui totalise un déploiement de 34,5 %. Bien entendu le pourcentage est à relativiser dans la mesure où la couverture américaine est beaucoup plus importantes que la couverture allemande. Aussi, un plus fort pourcentage d’adoption en Allemagne ne signifie donc pas une quantité d’IPv6 plus importante qu’aux États-Unis.

Mais qu’est-ce qui peut expliquer la lenteur de la transition vers ce protocole ?

Une étude a été menée du fait qu’il y a un besoin de mieux comprendre les motivations économiques derrière la « mise à niveau » de l’IPv4 vers IPv6. L’étude a examiné des données quantitatives sur les niveaux actuels et les tendances de l’adoption de l’IPv6. L’étude s’intitule : « The Hidden Standards War: Economic Factors Affecting IPv6 Deployment », elle cherche à expliquer les données en se basant sur une analyse des motivations économiques affectant les opérateurs de réseau.

L’étude cherche à appréhender plusieurs problématiques, notamment la compétition en cours entre IPv4 et IPv6 qui a de grandes implications sur le futur d’internet selon les auteurs. « Cet internet à standards mixtes constitue-t-il un phénomène de passage, ou bien allons-nous rester coincés dans cette mixité ? S’il s’agit seulement d’une phase transitoire d’une guerre de standards et l’un d’eux va prévaloir, lequel va gagner ? Si IPv6 domine, combien de temps nous faudra-t-il pour en arriver là ? Est-il possible que l’IPv6 perde en réalité la compétition des standards et devienne un “orphelin” proverbial de la littérature des standards économiques ?”

Autant de questions auxquelles tente de répondre cette étude. Bien que le rapport final n’a pas encore été publié, les auteurs ont partagé les premiers résultats.

Explications

Les chercheurs ont noté que personne n’exploite l’IPv6 seul ; tous les opérateurs réseau, qu’ils soient publics ou privés, doivent offrir la meilleure compatibilité possible avec les autres réseaux et le plus possible de points finaux et d’applications. En prenant en considération cette contrainte fondamentale, les opérateurs ont trois options :

  1. Rester sur l’IPv4 (ne rien faire)
  2. Exploiter IPv4 et IPv6 (implémenter un dual stack)
  3. Tourner un IPv6 natif avec les parts compatibles de leur réseau avec une sorte de “tunnellisation” ou traduction aux limites pour le rendre compatible avec l’IPv4.


L’étude a montré que le deuxième choix n’est pas viable économiquement. C’est le troisième choix qui serait le plus logique pour certains réseaux émergents. Les chercheurs ont montré aussi qu’il n’existe pas de différence entre les réseaux qui ont choisi différentes options, ils ont accès au même internet après tout. Un autre point important est que les coûts liés au déploiement sont exclusivement à la charge des réseaux qui déploient l’IPv6. En effet, ils doivent faire des investissements en infrastructure et de formation, et subir des coûts de compatibilité. Les autres réseaux qui choisissent de rester sur l’IPv4 doivent payer seulement pour des numéros supplémentaires, et seulement s’ils en ont besoin pour leur développement.

En parlant de coût, l’étude a trouvé une forte corrélation entre les niveaux de déploiement de l’IPv6 et la richesse d’un pays (mesurée en termes de PIB). Le PIB par habitant explique près de la moitié de la variation des niveaux de déploiement de l’IPv6 à travers les pays. Cependant, l’étude n’a pas trouvé une corrélation entre le déploiement de l’IPv6 par un opérateur réseau et les changements de part de marché. Les chercheurs ont noté que ce constat serait lié à deux raisons :

  1. La présence de plusieurs acteurs sur un marché augmente les chances que l’un d’eux va faire un choix arbitraire de déploiement.
  2. Un marché plus ouvert permet l’entrée de nouvelles firmes (comme c’est le cas de Jio en Inde) avec des infrastructures plus modernes, et qui sont plus favorables à la structure du coût pour l’IPv6.


La bonne nouvelle est que le déploiement de l’IPv6 est tout à fait logique d’un point de vue économique pour les opérateurs qui ont besoin de se développer. La mauvaise nouvelle est que plusieurs réseaux n’ont pas besoin de grandir à ce point. Et même s’ils en ont besoin, ils seraient contraints d’assurer une compatibilité avec l’écosystème logiciel et matériel lié à l’IPv4 et qui avance au ralenti, ont écrit les auteurs.

On pourrait ajouter 3 autres problèmes ou symptômes qui ont contribué à l’échec du déploiement de l’IPv6 :
  1. Il y a beaucoup de différences entre IPv6 et IPv4, ce qui a rendu la transition plus difficile.
  2. La promotion de l’IPv6 a commencé bien avant qu’une demande réelle existe. Bien évidemment, il est toujours bon de préparer les gens (et les fabricants), mais ça a donné l’impression que l’IPv6 est un échec.
  3. La demande pour l’IPv6 est asymétrique. D’une part vous avez une partie qui est à court d’adresses IPv4 et qui a besoin de l’IPv6, et d’autre part, il y a les autres qui ont assez d’adresses IPv4 et n’ont aucune raison de changer.


« Quand l’IPv6 a été impulsé pour la première fois, il n’y avait pas de marché IPv4. Vous pouviez aller et acquérir plus d’espace IPv4 en cas de besoin. Lors des deux dernières années, un marché mature d’adresses IPv4 est apparu », a écrit un internaute. « Il est possible d’acheter des adresses IPv4, mais les prix s’envolent. À un certain moment, il devient intéressant d’essayer de passer le trafic à l’IPv6. »

Source : Google

Voir aussi :

Trolldi : quelles sont les pires excuses que les entreprises pourraient avancer, pour refuser le passage à l'IPv6 ?
L'Arcep fait un état des lieux du déploiement de l'IPv6 en France et note « un retard de la majeure partie des acteurs »

Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !

Avatar de NBoulfroy
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 17/01/2019 à 10:43
La loi de l'argent, encore et toujours ... C'est un peu comme nos FAI qui ont la brillante réflexion de se dire "ce n'est pas à nous de payer pour installer la fibre mais les GAFAM" sauf que les GAFAM, on leur paie pas tous les moins entre 20 et 100 euros pour avoir un accès à Internet alors il faudra un jour leur expliquer gentiment qu'il faut arrêter de faire les radins et assumer leur part du contrat (c'est à dire garantir le débit annoncé, maintenir le réseau en état (maintenance) et l'améliorer).
0  0