Des indices dans le code de Stuxnet informent sur son créateur, une équipe de 6 à 10 personnes mandatées par une nation d'après les experts
Un chercheur travaillant pour Securicon (entreprise spécialisée dans les traces numériques ou empreintes digitales que les hackers laissent derrière eux) s'est minutieusement penché sur les entrailles de Stuxnet.
Son analyse a ainsi révélé que le malware est constitué de plusieurs blocs distincts. L'un cible les systèmes de contrôle industriels, un autre renferme les méthodes de diffusion du ver et un dernier concerne la manière dont ses créateurs avaient prévu de dialoguer avec lui et de le contrôler.
Autrement dit, il se pourrait qu'une partie du code puisse "parler" et fournir une piste menant à son développeur.
En effet, le logiciel prévu pour s'en prendre aux PLCs (Programmable Logic Controllers) des centrales nucléaires. De quoi prendre le contrôle à distances de certains appareils, comme des pompes ou des moteurs.
Pour savoir comment prendre la main sur de tels équipements, il faut en connaître un rayon sur le sujet, estime Tom Parker. Il fallait par exemple savoir quel langage de programmation a été utilisé, etc. De quoi établir une liste de suspects bien ciblée.
Comme "les compagnies de l'Ouest ont tendance à automatiser toutes leurs productions", il est probable qu'il s'agisse là d'un indice sur la provenance du ver. Pour concevoir Stuxnet, il fallait connaître les systèmes nucléaires d'Iran et probablement y avoir accès.
Mais l'expert de noter que cette partie est la seule à être hautement sophistiquée : "les parties liées à son implémentation dans un système, ainsi qu'à son contrôle ne sont pas si avancées que cela" comparé à d'autres malwares, déclare-t-il.
A son avis, des pirates informatiques chevronnés n'auraient pas eu recours à des codes aussi rudimentaires pour ces deux parties (distribution et contrôle).
Il suggère que l'assemblage du code de Stuxnet a été réalisé par une nation, plutôt que par une branche de crime organisé.
Et pour lui, le pays derrière tout cela pourrait avoir eu un rôle à jouer dans le processus de développement de la plateforme PLC, en demandant à une nation de l'Ouest de s'en occuper, avant d'y ajouter son propre code pour les deux autres parties.
Le chercheur explique que ses analyses révèlent que c'est probablement un groupe de 6 à 10 personnes est à l'origine.
En complément de ces découvertes, des informations apportées par Symantec avancent que ce sont les contrôleurs des fréquences situées entre 807 et 1210 Hz qui étaient visés. Ces dispositifs permettent la régulation d'un moteur.
Une telle précision montre que les cibles étaient clairement définies.
Symantec se demande si Stuxnet a atteint son objectif, et pense que la réponse est positive, puisqu'aucune variante du malware n'a été observée.
Mais Tom Parker remarque que le logiciel malveillant n'a pas survécu aussi longtemps que l'auraient espéré leurs créateurs.
Sa neutralisation par les firmes de solution antivirus a du en faire fulminer plus d'un, puisque de ce fait, l'énorme investissement placé dans Stuxnet n'est plus utilisable. Dommage. Ou pas.
Sources : Securicon, Symantec
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