Mise à jour du 25/10/10
Les quelques lignes qui annonçaient la fin du runtime Java d'Apple pour les prochaines versions de MacOS X ont suscité une très vive émotion dans la communauté Java.
Ajoutée à celle de l'arrivée de la galerie d'applications de MacOS X, une galerie qui n'acceptera pas les créations en Java, et il n'en fallait pas plus pour créer une situation à la fois tendue et confuse.
Steve Jobs a donc décidé de s'exprimer, en répondant à l'un des nombreux mails qui lui ont été envoyés (une stratégie de communication qu'il affectionne).
En substance, le PDG d'Apple explique que Java appartient à Sun (et donc à Oracle) et qu'il lui apparaît normal que le support du langage revienne à cette société. Autrement dit, Apple s'occupe d'Apple, Oracle doit s'occuper de Java. Une situation parfaitement normale pour Steve Jobs, puisque Apple serait le seul à être obligé de faire sa propre implémentation à la place de Sun, qui serait bien mieux placé pour optimiser cette tache.
Des propos qui ont fait bondir James Gosling; le créateur de Java.
« C'est tout simplement faux », écrit-il sur son blog à propos des affirmations de Steve Jobs. « IBM supporte Java sur les plateformes IBM, HP sur les siennes et même Azul fait sa JVM pour ses systèmes ». C'était, poursuit-il, également le cas de Microsoft, mais Sun s'y est opposé après avoir constaté que Redmond ne respectait pas la règle du « écrit une fois, fonctionne partout ».
Gosling va plus loin. Le support par Sun serait plus exception que la règle : « Sun a fourni la VM pour Linux parce qu'il n'y avait personne d'autre pour le faire ».
D'après lui, historiquement Apple n'a pas été obligé de supporter Java sur ses appareils. Il l'a tout simplement demandé.
Apple aurait d'ailleurs jusqu'ici vu d'un très mauvais œil qu'un tiers, fusse-t-il la communauté, s'occupe d'un support de Java sur Mac. « [...] beaucoup des sites d'Apple (MobileMe, iTunes, l'App Store) sont des applets Java […] ils étaient nerveux à l'idée de ne pas faire le QA (assurance qualité) eux-mêmes ». L'avènement du HTML 5 rendrait-il Java moins stratégique pour les sites d'Apple ?
Quoi qu'il en soit, pour le créateur de Java, il s'agirait donc moins d'un retour à la normal que d'un virage à 180 degrés de le part d'Apple.
De plus en plus de développeurs voient dans les annonces de la société un début de tentative de la part de Steve Jobs pour mettre fin à la technologie sur les plateformes d'Apple.
C'est le cas par exemple de Simon Phipps, ancien responsables des technologies open-source de Sun.
Pour lui, la reprise du support par un tiers (en l'occurrence Oracle), ne va pas de soi. Java pour Mac « appartient à Apple, donc Oracle devra soit accéder à une copie de l'implémentation d'Apple, soit refaire entièrement un code natif pour la plateforme et son UI ». Et rien ne prouve qu'Apple sera enclin à communiquer les secrets de son implémentation et à collaborer pour les versions futures. Pour Gosling et Philipps ce serait même le contraire.
Et l'ancien de Sun de conclure, pessimiste sur le sujet : « Il semblerait que l'avenir d'Ubuntu comme choix pour les développeurs se soit dégagé ».
Source : Le billet de James Gosling et celui de Simon Phipps
Le créateur de Java répond à Steve Jobs
Après l'annonce de la fin du runtime Java d'Apple pour les prochaines versions de MacOS X
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Après l'annonce de la fin du runtime Java d'Apple pour les prochaines versions de MacOS X
Le , par Gordon Fowler
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