Cela confirmerait donc l'idée selon laquelle les humains représentent le maillon faible dans la chaîne de sécurité IT. Cette affirmation a beau avoir été rabâchée depuis des années, elle est toujours bien d’actualité en 2018, selon Christophe da Fonseca, et les responsables IT doivent encore faire face chaque jour au facteur humain.
Christophe da Fonseca, Sales Development Manager France chez Paessler AG
Pour pouvoir prendre des mesures appropriées, il estime donc qu'il est nécessaire de connaître les pièges les plus classiques dans lesquels tombent les collaborateurs et savoir repérer parmi ces derniers ceux qui ont des intentions malveillantes. C'est dans cette optique qu'il a dressé une liste des 12 failles humaines de la sécurité IT en 2018, que nous rapportons telles qu'il les a expliquées, à savoir :
1. La connexion d’une clé USB inconnue
La curiosité pousse certaines personnes à connecter à leur ordinateur des clés USB trouvées par hasard, sans en connaître l’origine. Un cybercriminel dispose pourtant de multiples opportunités avec une simple clé USB. Il peut par exemple utiliser un fichier infecté pour accéder à des données et des mots de passe (ingénierie sociale) ou exploiter une faille sans correctif connu et en faire profiter son réseau. Il peut même configurer une clé USB pour que celle-ci se fasse passer auprès de l’ordinateur pour un clavier qui exécute des commandes via des entrées de touches simulées. On appelle ça le HID Spoofing.
2. La revente des données de l’entreprise
Toute personne qui a déjà travaillé dans un département R&D sait à quel point les données de l’entreprise ont de la valeur. Vendre des plans, des recettes, des schémas de développement ou autres secrets business à des concurrents peut représenter une affaire en or pour les employés. Un collaborateur mécontent, une impulsion criminelle et une opportunité de transfert de données, des ingrédients suffisants pour entraîner une entreprise dans une situation de crise.
3. Le vol de données clients lors d’un changement d’employeur
Dans certains secteurs, c’est une pratique courante de prendre des données clients sensibles d’un employeur pour les emmener vers un autre. L’exemple classique est un responsable des ventes embauché chez un concurrent et qui revient peu de temps après vers ses anciens clients pour refaire des affaires. Cela peut paraître anodin, mais il s’agit pourtant bien d’un vol de données, pas moins grave que si l’employé conservait un ordinateur portable et la voiture de l’entreprise à la fin de son contrat de travail.
4. Le fait que le confort l’emporte sur la sécurité
L’inconvénient d’installer des mises à jour Windows ou Mac, c’est qu’il faut redémarrer l’ordinateur. Quant aux scans antivirus, ils ont tendance à ralentir la machine. Certains collaborateurs préfèrent donc se passer totalement de tels processus. S’il est possible pour eux de désactiver les mises à jour ou les antivirus, ils n’hésiteront pas à le faire et la sécurité IT en souffrira grandement !
5. La fraude au président
Cette arnaque consiste généralement pour un escroc à se faire passer pour le patron d’une entreprise par téléphone ou email et faire en sorte qu’un employé transfère une grosse somme d’argent vers un pays étranger. Le collaborateur embrouillé par l’autorité de son interlocuteur approuve ainsi la transaction. Cette escroquerie peut causer des dommages de plusieurs millions d’euros avec des conséquences parfois lourdes pour les entreprises touchées et les employés dupés.
6. Les téléchargements et streaming non protégés
La plupart des employés ont un accès direct à Internet sur leur lieu de travail. Et malgré l’amélioration constante des systèmes de sécurité IT et des filtres web, certains collaborateurs, pourtant expérimentés et avec une bonne connaissance IT, trouvent tout de même le moyen d’accéder à des contenus à risque. Certains d’entre eux n’hésitent pas à streamer des films récents le soir sans surveillance ou à télécharger une masse de fichiers douteux, potentiellement malveillants.
7. Les incidents de sécurité dissimulés
Dans 40 % des entreprises dans le monde, des collaborateurs ont déjà caché sous le tapis des incidents liés à la sécurité IT (sondage Kaspersky/B2B International auprès de 5000 entreprises). Ces incidents de sécurité peuvent être des escroqueries ou des attaques de malware, ayant entraîné des transferts de programmes malveillants sur l’ordinateur du collaborateur. Si un employé concerné garde le silence à propos de cet incident, le code malveillant peut se propager sur le réseau de l’entreprise.
8. Le BYOD (Bring Your Own
Quand les collaborateurs apportent leurs propres appareils mobiles dans l’entreprise, c’est le diable qui entre ! Les données sensibles de l’entreprise transitent ainsi sur des smartphones privés, sans pour autant que ceux-ci soient sécurisés. Un smartphone sur lequel des chiffres de ventes récents sont transférés dans l’après-midi peut ainsi être pris en main dans un bar le soir même pour une séance photo des dernières vacances. Et la perte possible d’un appareil mobile peut être problématique : d’après une étude, plus de la moitié de tous les incidents de sécurité dans les entreprises seraient causés par la perte de tels appareils.
9. L’abus de confiance
Beaucoup de cybercriminels savent abuser de la confiance des gens. En entreprise, il est fréquent qu’un administrateur IT appelle l’un de ses collègues au téléphone et lui demande son mot de passe. Soit parce que cela facilite la télémaintenance, soit pour gagner du temps, voire pour éviter de se déplacer. Et généralement, ce collègue lui indique son mot de passe sans sourciller. Et si ce soi-disant administrateur IT avait été un cybercriminel inconnu ? Cet exemple est déclinable de multiples façons.
10. La négligence
Les collaborateurs qui ne se sentent pas concernés sont des poisons pour toutes les entreprises. Non seulement ils sont rarement productifs, mais ils représentent également une vulnérabilité potentielle en termes de sécurité IT. Leur attitude « je-m’en-foutiste » peut se refléter dans tout ce qui concerne la sécurité. Qu’il s’agisse de la gestion laxiste des mots de passe, de la divulgation d’informations sensibles à n’importe qui ou encore la distribution trop large de droits d’accès lors de partages de fichiers avec des partenaires externes, la sécurité est constamment compromise avec ce type de collaborateurs.
11. Le spam et le phishing
La faille la plus classique de la sécurité IT est toujours très populaire ! Il est donc toujours fortement déconseillé d’ouvrir par curiosité les pièces jointes d’emails provenant d’expéditeurs inconnus ou encore d’entrer des informations sensibles dans des champs de saisie suspects. Car ces erreurs continuent de causer des pertes annuelles qui se comptent en milliards pour les entreprises.
12. Le fait de ne pas garder un oeil sur le patron
Non, le PDG ou chef d’entreprise n’est pas meilleur que les autres en matière de sécurité. Celui ou celle qui dirige l’entreprise doit également figurer dans la liste des éléments à surveiller de près. De nombreux patrons ont en effet le sentiment d’être au-dessus de ce type d’erreurs et rejettent ainsi les logiciels de sécurité en pensant que de telles choses ne peuvent pas leur arriver. Pourtant, tout ce qui a été présenté précédemment s’applique tout autant à eux, et peut se résumer en 5 catégories :
- faible sécurité du mot de passe
- manipulation imprudente des données
- sécurité logicielle inadaptée
- gestion inefficace de l’accès aux données
- faible sensibilisation à la sécurité
Les failles humaines sont donc nombreuses, mais cela ne doit pas décourager de tendre vers un environnement IT sécurisé, car bon nombre de ces vulnérabilités peuvent être corrigées et la compréhension des collaborateurs en matière de données et d’IT peut toujours être améliorée.
Source : Communiqué de presse
Et vous ?
Que pensez-vous de l’avis exprimé ici par Christophe da Fonseca ?
Quelles sont les failles les plus dangereuses selon vous ? Et comment s’en prémunir en tant qu’entreprise ou en tant qu’individu ?
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