En effet, déjà en janvier dernier, l’expert australien avait expliqué que l’adoption de HTTPS avait dépassé le « point de basculement » et « deviendrait très prochainement la norme ». Ses dires semblent réellement se vérifier puisque depuis janvier, le pourcentage de pages Web chargées sur HTTPS est passé de 52 % à 71 %. La proportion du million de sites le plus important du monde redirigeant les utilisateurs vers HTTPS serait également passée de 20 % à presque 50 %.
Cette adoption générale plutôt rapide a été motivée par la recrudescence d’avertissements sur les navigateurs (Chrome et Firefox, principalement), des certificats plus facilement accessibles et une prise de conscience grandissante des internautes concernant les risques inhérents à la navigation non sécurisée. S’intéressant au cas des sites Web statiques, l’expert australien s’est attelé à répondre aux nombreuses questions qui se posaient çà et là sur la pertinence d’employer une connexion HTTPS pour ce type de sites.
Afin donc de démontrer que même les sites statiques ont besoin de HTTPS, il a patiemment attendu de recevoir une invitation à essayer de hacker un site statique qui, selon son administrateur, est à l'abri des risques inhérents à http sans pour autant utiliser le protocole HTTPS, mais il en a reçu une autre à la place. Celle d’intercepter le trafic transmis via une connexion non sécurisée de son propre site afin d’expliquer la nécessité de sécuriser aussi les sites statiques.
C’est donc ce qu’il a fait. Il a intercepté son propre trafic et assemblé une série de démos dans une vidéo de 24 minutes expliquant pourquoi HTTPS est nécessaire sur les sites Web statiques. Il a donc mené une attaque sur son propre trafic prouvant ainsi encore plus le caractère insécurisé des sites HTTP. Il a employé comme point d’accès sans fil, un petit équipement (le WiFi Pineapple) pour inciter les appareils à le considérer comme un point d'accès connu auquel ils peuvent se connecter automatiquement sans intervention de l’utilisateur.
Il a également montré que les sites http sont vulnérables face aux tentatives de détournement de DNS. Pour preuve, l’expert australien en a exécuté un juste avec quelques lignes de FiddlerScript, une des fonctionnalités les plus puissantes de Fiddler (une application de serveur proxy de débogage HTTP) qui permet d’améliorer l’interface utilisateur de Fiddler, d’ajouter de nouvelles fonctionnalités et de modifier les requêtes et les réponses « à la volée » pour introduire tout comportement souhaité.
Ainsi, il a donc pu générer un trafic provenant d'une adresse totalement différente à partir du trafic allant à une adresse non sécurisée. Troy Hunt a remarqué que le même résultat pouvait être obtenu en utilisant DNSspoof. Il a également remarqué que ce même résultat peut encore être obtenu grâce à une attaque CSRF contre un routeur.
Les avis des internautes sur la question semblent assez hétéroclites. Quatre grands courants de pensée se dégagent des rangs des détracteurs de la migration vers HTTPS. Il y a ceux qui voient derrière HTTPS un complot pensé par les géants d’Internet avec à leur tête Google ; ceux qui, malgré la possibilité d’obtenir des certificats gratuits via Let’s Encrypt et Cloudflare, trouvent que la migration vers HTTPS coûte « trop cher » ; ceux qui trouvent que l’implémentation du protocole HTTPS est trop compliquée et trop chronophage ; et enfin ceux qui pensent qu’il n’y a aucun intérêt à adopter un protocole de sécurité qui ne peut pas garantir une protection parfaite et impénétrable à 100 % 24/7.
Source : Billet de blog
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