L'accès à un emploi qualifié en général, et dans le domaine IT en particulier, a toujours été conditionné à l'obtention d'un diplôme universitaire ou d'études supérieures, parce que les universités et grandes écoles ont pendant longtemps eu le monopole de la formation. Mais ces dernières années, la formation s'est diversifiée avec de nouveaux acteurs proposant des formations intensives ou boot camps et bien d'autres formes de formations non conventionnelles. L'accès à l'Internet a également favorisé le partage de connaissances et développé l'apprentissage en autodidacte qui, même s'il n'est pas facile, permet aux plus courageux et plus passionnés de s'en sortir avec des compétences qui peuvent leur permettre de réussir dans le monde professionnel.
Mais ces nouvelles formes de formations, si elles se multiplient, sont souvent mal vues par les employeurs. Par conséquent, les candidats qui ont recours à ces voies arrivent difficilement à trouver un emploi par rapport à ceux qui sont passés par la voie traditionnelle. Il existe toutefois des « success stories » qui amènent de plus en plus les recruteurs à considérer également les candidats n'ayant pas de diplôme universitaire ou d'études supérieures. Mais d'après le site de recherche d'emploi Glassdor, un nombre croissant d'entreprises offrent des emplois bien rémunérés à ceux qui n’ont pas reçu une éducation traditionnelle ou un diplôme d’études supérieures.
Glassdoor a compilé une liste des 15 meilleurs employeurs qui ont déclaré qu'ils n'exigeaient plus de diplôme universitaire. Et on y trouve des entreprises comme Google, Apple, IBM et EY (Ernst and Young). Cette décision serait liée à un effort visant à améliorer la diversité et à faciliter l'embauche de personnes qui passent par des boot camps ou qui poursuivent des études supérieures non traditionnelles.
« Quand on observe des gens qui n'ont pas fait d'études supérieures et qui font leur chemin dans le monde [professionnel], ce sont des êtres humains exceptionnels », a déclaré Laszlo Bock, ancien vice-président senior de Google, chargé des opérations de personnel. « Et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour trouver ces personnes », a-t-il ajouté.
Un peu dans le même sens, Joanna Daly, vice-présidente d'IBM chargée des talents a déclaré à CNBC en 2017 qu'environ 15 % des employés américains de son entreprise n'avaient pas de diplôme de niveau Bac+4. Elle a expliqué qu'au lieu de regarder exclusivement des candidats qui entraient à l'université, IBM se penche désormais sur les candidats ayant une expérience pratique via un boot camp de codage ou par d'autres voies.
Quoi qu'il en soit, cette tendance, si c'en est vraiment une, semble pour l'instant isolée aux USA où avec la hausse des frais de scolarité, de nombreux Américains n'ont pas le temps ou l'argent pour obtenir un diplôme universitaire. Ils préfèrent donc passer par d'autres voies qui fleurissent d'ailleurs aux USA. On ne peut donc pas dire que ces entreprises utilisent la même politique de recrutement en France ou ailleurs.
Cela dit, le diplôme reste encore important d'après Ernst and Young. « Les qualifications académiques seront toujours prises en compte et resteront un critère important lors de l’évaluation des candidats dans leur ensemble, mais ne constitueront plus un obstacle au recrutement », a déclaré Maggie Stilwell, directrice associée des talents chez Ernst and Young.
Sources : Glassdor, CNBC
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Avoir un diplôme d'études supérieures restera-t-il une condition nécessaire dans le recrutement IT ?
Qu'en est-il de la situation en France ?
Avoir un diplôme d'études supérieures restera-t-il une condition nécessaire dans le recrutement IT ?
Google, Apple et IBM disent ne plus l'exiger
Avoir un diplôme d'études supérieures restera-t-il une condition nécessaire dans le recrutement IT ?
Google, Apple et IBM disent ne plus l'exiger
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !