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Le Comité JPEG explore l'utilisation de la blockchain pour introduire des DRM dans JPEG
Une mauvaise idée selon un observateur

Le , par Stéphane le calme

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Le comité JPEG (Joint Photographic Experts Group) est un groupe de travail de l’Organisation internationale de normalisation (ISO). Ils sont surtout connus pour la norme JPEG pour la compression d'image et pour diverses normes d'image associées.

En février dernier, le comité a tenu sa 78ème réunion à Rio de Janeiro, au Brésil. Conscient de ses efforts de normalisation en cours dans le domaine de la confidentialité et de la sécurité JPEG, le JPEG a organisé une session spéciale pour explorer la prise en charge des technologies de blockchain et de ledger distribuées. Cela a été motivé par le fait que, compte tenu de l’impact potentiel de ces technologies sur l’avenir du multimédia, la normalisation sera nécessaire pour permettre l’interopérabilité entre les différents systèmes et services d’imagerie reposant sur les technologies blockchain et DLT (Distributed Ledger Technology - technologie du grand livre distribué).

Voici les points forts de ces quelques jours d’échange :

JPEG explore les technologies de la blockchain et du ledger distribué

Le comité JPEG a organisé une session spéciale sur les technologies de la blockchain et du DLT associées à leur impact sur les normes JPEG. En conséquence, le comité a décidé d'explorer les cas d'utilisation et les besoins de normalisation liés à la technologie de la blockchain dans un contexte multimédia. Des cas d'utilisation seront explorés en relation avec le lancement récemment de la confidentialité et de la sécurité JPEG, ainsi que dans le paysage plus large des applications d'imagerie et multimédia. À cette fin, le comité a créé un groupe ad hoc dans le but de recueillir les contributions d’experts pour définir ces cas d’utilisation et explorer les éventuels besoins et avantages pour soutenir un effort de normalisation axé sur l’imagerie et les applications multimédias.

Métadonnées JPEG 360

Le comité JPEG prend note de l'utilisation croissante d'images multi-capteurs à partir d'appareils multi-capteurs, tels que des caméras de capture à 360 degrés ou des smartphones à double caméra disponibles pour les consommateurs. Les images de ces caméras s'affichent sur des ordinateurs, des smartphones et des dispositifs HMD (Head Mounted Display). Les normes JPEG sont couramment utilisées pour la compression d'images et le format de fichier. Cependant, les normes JPEG existantes ne couvrant pas complètement ces nouveaux usages, les incompatibilités ont réduit l'interopérabilité de leurs images, réduisant ainsi l'omniprésence généralisée, à laquelle les consommateurs sont habitués lorsqu'ils utilisent des fichiers JPEG. En outre, les nouvelles modalités d’interaction avec les images, telles que l’augmentation assistée par ordinateur, le balisage de visage et la classification d’objets, nécessitent la prise en charge de métadonnées ne faisant pas partie de la portée originale de JPEG. Un ensemble de ces cas d'utilisation JPEG 360 est décrit dans le document JPEG 360 Metadata Use Cases.


Vue d'ensemble du principe de fonctionnement de la blockchain

Pour éviter la fragmentation sur le marché et assurer une grande interopérabilité, une norme d'interaction avec des images multi-capteurs avec des métadonnées plus riches est souhaitée dans les normes JPEG. JPEG invite toutes les parties intéressées, y compris les fabricants, les fournisseurs et les utilisateurs de ces dispositifs, à soumettre des propositions technologiques permettant des interactions avec des images et métadonnées multi-capteurs répondant à la portée, aux objectifs et aux exigences consultables sur le site web JPEG.

Vers la standardisation d’une blockchain média

Par la suite, les réunions JPEG ont été planifiées comme suit:
  • 79ème réunion : La Jolla (San Diego), Californie, États-Unis, du 9 au 15 avril 2018
  • 80ème réunion : Berlin, Allemagne, du 7 au 13 juillet 2018
  • 81ème réunion : Vancouver, Canada, du 13 au 19 octobre 2018

Le groupe a continué de collaborer via la liste de diffusion et s'est réuni lors des 79ème et 80ème réunions JPEG.

Après six mois de collaboration, le groupe a produit un livre blanc intitulé « Vers un framework standardisé pour la blockchain médias ».

Dans le sommaire de ce livre blanc, nous pouvons lire : « les fake news, la violation du droit d'auteur, la confidentialité et la sécurité sont des défis émergents pour les médias numériques. JPEG a déterminé que la technologie de la blockchain a beaucoup de potentiel en tant que composante technologique pour relever ces défis de manière transparente et fiables. Cependant, la blockchain doit être étroitement intégrée à une norme largement adoptée pour assurer une large interopérabilité des images protégées. JPEG appelle à la participation de l'industrie qui contribuera à l’aider à définir les cas d'utilisation et les exigences qui conduiront le processus de normalisation ».

David Gerard, un journaliste anglais, s’est lancé dans l’analyse de ce papier blanc. Voici le premier paragraphe du document du JPEG :

« Le format JPEG (Rec. UIT T.81 | ISO / CEI 10918) est le format d'image fixe le plus répandu au monde et le comité de normalisation continue à travailler sur l'amélioration de divers composants de la norme. Cela comprend l'incorporation de nouvelles technologies permettant de relever les défis actuels liés aux transactions multimédias transparentes et fiables telles que la confidentialité et la sécurité JPEG »


David Gerard

Pour Gerard, la première phrase est vraie et c'est pourquoi les gens font attention au JPEG. Cependant, il estime que la seconde phrase est plus problématique. « JPEG Privacy and Security » est décrit plus loin dans le document:

« JPEG Privacy & Security a pour objectif de développer un standard pour la sécurisation du partage d'informations sur les images, capable de garantir la confidentialité, de préserver l'intégrité des données et de protéger les droits de propriété intellectuelle ».

Pour Gerard, s’il fallait l’expliquer en d'autres termes, « Confidentialité et sécurité » serait un euphémisme pour la gestion des droits numériques (DRM) au format JPEG.

D’ailleurs il va plus loin en assurant que le Docteur Temmermans lui a souligné que « le JPEG ne fonctionne pas sur les DRM en particulier, mais sur un framework plus générique qui prend en charge les fonctionnalités de confidentialité et de sécurité », mais la gestion numérique des droits en est une partie importante.

L'article énumère quelques cas d'utilisation :

« La technologie blockchain est actuellement utilisée dans de nombreux domaines d’application autres que la cryptomonnaie, tels que la gestion financière (paiements interbancaires, compensation et règlement, audit, etc.), les soins de santé (pharma, biotechnologie et médecine), le secteur public et gouvernement (taxes, vote, registre foncier, gestion de la propriété intellectuelle, etc.) et de nombreuses autres industries, y compris la fabrication, l’énergie, la vente au détail et la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Récemment, un nombre croissant de cas d'utilisation ont été observés dans le domaine multimédia qui utilise la blockchain pour la distribution des médias ».

Pour Gerard, ces allégations sont substantiellement fausses : « il s'agit d'une liste standard de cas d'utilisation hypothétiques de blockchain. Ils ont transformé la déclaration “la blockchain pourrait" en "la blockchain est" ».

Des DRM dans le JPEG

Gerard rappelle que JPEG ne se contente pas de travailler sur les normes de compression des images (ils ont également exploré les possibilités d’appliquer la gestion des droits numériques aux images JPEG ordinaires) notamment dans le groupe «JPEG Privacy and Security» mentionné plus haut. Cela signifie spécifiquement le contrôle d'accès par image.

En 2015, l’EFF s'est inquiété de cette terrible idée, et n’a pas manqué de trouver un écho dans la presse à l'époque. Il n'y a pas encore eu d'implémentations dans le monde réel.

Cependant, il existe déjà une extension DRM pour le format JPEG 2000. JPEG 2000 compresse mieux les images que JPEG, mais a été arrêté à ses débuts par peur d’une guerre de brevets. Il est parfois utilisé pour des besoins d’archivage ainsi que pour les données géospatiales.

Et pour signifier qu’introduire des DRM dans le JPEG est une mauvaise idée, Gerard raconte que « J'ai entendu parler d'un cas de personne essayant d'utiliser JPEG 2000 DRM - un site pornographique vendant des images DRM vers 2009. Les clients devaient exécuter une applet Java dans leur navigateur Web. Cela n'a pas bien fonctionné et c’était un cauchemar de soutien technique - l’un de ces employés de l’assistance technique l’a dit. Le site porno a abandonné cette idée terrible très rapidement. La compagnie d’applets Java a apparemment disparu quelques mois plus tard ».

Source : résumé du 78e meeting du JPEG, papier blanc du JPEG (au format PDF), avis de David Gerard

Et vous ?

Partagez-vous l'avis de David Gerard qui se dit contre l'introduction de DRM dans le JEPG ?
À quelles autres fins pourraient servir la blockchain dans le JPEG ?

Voir aussi :

Play Store : Google annonce une mesure de sécurité qui s'apparenterait à un DRM introduit dans les applications Android
Des membres de l'AOMedia travaillent sur un format d'image concurrent du HEIF, déployé par Apple depuis iOS 11 pour remplacer le JPEG
DRM dans HTML5 : la spécification EME devient un standard du Web malgré l'absence de consensus, l'EFF décide donc de se retirer du W3C
IFLA, une association américaine de bibliothécaires, appelle à son tour le W3C à reconsidérer l'adoption des DRM sur le Web
Google présente son algorithme de compression JPEG baptisé Guetzli, qui promet des réductions de taille de 35 % sans trop perdre en qualité

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Avatar de onilink_
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 14/08/2018 à 14:42
On parle beaucoup de la blockchain mais y a quelque chose dont on parle pas beaucoup et qui me semble important.
Étant donné que le principe même de la blockchain, c'est que tous les utilisateurs doivent en avoir une copie locale. Si beaucoup d'applications commencent à utiliser cette technologie pour tout et n'importe quoi, y a pas un moment ou on va se retrouver littéralement avec des To de blockchain à devoir stocker sur son disque dur?

J'imagine qu'y a des solutions pour le long terme non (si un connaisseur passe)?

Pour l'article en lui même, je trouve le côté technique intéressant, mais j'ai toujours eu les DRM en horreur donc j'ai pas grand chose à dire de plus...
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